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Sam, Nov
mercredi, 23 mars 2016 00:00

Faible taux de participation au référendum les analystes livrent les clés

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Sénégal   Selon les chiffres livrés par le ministre de l’intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, le référendum du 20 mars dernier a enregistré un taux de participation au niveau national de 40,42%, soit en valeur absolue de 2.221.647 votants, sur un total de 5.493.401 inscrits. De l’avis d’Ibrahima Bakhoum, journaliste et analyste politique, cette désaffection des urnes montre que le président de la République, tout comme les partis politiques et les organisations de la société civiles, sans oublier les médias, ont tous perdu. 

 

D’autant plus que, selon lui, malgré toute la propagande qui a été fait autour de ce référendum, les principaux acteurs n’ont pas pu mobiliser plus que ça. De son coté, Momar Seyni Ndiaye, journaliste analyste politique aussi trouve qu’il y a un paradoxe entre l’importance des réformes, la forte implication politique des acteurs et le taux de participation faible. Pour le formateur en journalisme, il y a une certaine désaffection du public pour la chose politique.  

 

 

MOMAR SEYNI NDIAYE, JOURNALISTE ANALYSTE politique : «Il y a une certaine désaffection du public pour la chose politique»
 
Je pense que le taux de 40,42% qui a été donné est faible. Parce que pour obtenir un véritable plébiscite, les organisateurs du référendum devraient au moins obtenir un taux de participation de l’ordre de 75%. Moins de 75% dans un référendum, on pourra effectivement considérer que c’est un revers pour les organisateurs du référendum qui cherchaient un plébiscite. Maintenant, il faut reconnaitre que dans les référendums en général les taux de participation ne sont pas élevés. 
 
Les raisons sont qu’il y a une certaine désaffection du public pour la chose politique. On a vu 4 ans pendant lesquels le président Macky Sall a joué à cache-cache avec les citoyens sénégalais, en promettant de réduire son mandat, en changeant de ton, en faisant constamment des glissements sémantiques au point qu’on ne savait pas justement ce qu’on allait faire. Quand il a annoncé ses 15 mesures, après avoir renié sa promesse, les citoyens avaient du mal à accepter toute cette attente. 
 
Il y a un paradoxe entre l’importance des points même qui sont soumis en référendum et le niveau de participation des populations. On n’a pas l’impression que le public a pris conscience de l’importance de ces mesures, malgré toute la publicité qui a été faite. Parce qu’immédiatement, ces mesures ne changent pas la réalité d’un peuple qui est fatigué. La deuxième raison est qu’il y a une disproportion entre les moyens énormes qui ont été mis en contribution par la majorité et le faible taux de participation. 
 
Figurez-vous qu’au Sénégal, il y a officiellement 256 partis, plus de 40 organisations de la société civile qui sont impliquées dans les processus électoraux. Malgré tout, le taux de participation est faible. Le paradoxe, c’est que malgré le nombre impressionnant d’acteurs politiques qui ont cherché à mobiliser des foules, le taux de participation est faible. Ils n’ont pas réussi à le faire parce que le discours n’est pas ce qu’attend le public. On a aussi l’impression que le gouvernement a mis les enchères tellement hautes qu’à la fin, les gens sont restés chez eux. 
 
IBRAHIMA BAKHOUM, JOURNALISTE ANALYSTE politique : «Tout le monde est perdant»
 
Sur le plan national, on a constaté qu’il y a globalement une désaffection des urnes par le peuple sénégalais. Le constituant doit se poser des questions. Qu’est ce qui arrive pour que le président de la République s’implique à ce niveau, qu’il batte campagne, et qu’on mette énormément de moyens en termes de communication, de publicité, de propagande, de visite de proximité, de meeting ? Malgré tout, on en est là. Quatre personnes doivent se poser des questions. Une personne physique, qui est le président Macky Sall, et 3 personnes morales que sont les partis politiques, les organisations de la société civile, ainsi que les médias. 
 
Moi je préfère avoir 20% de 10.000 F à 80% de 1000 F. Un pourcentage n’a d’importance que rapporté à la valeur absolue de l’objet étudié. Quand le taux de participation est aussi faible, malgré tout ce qu’on a mis comme moyens de communication, je dis que le président de la République doit se poser des questions par rapport à son image au Sénégal, les organisations de la société civile doivent également se questionner par rapport à leur capacité de mobilisation, tout comme les politiques. En plus, les Sénégalais viennent de montrer à tous ces médias qu’ils ne sont plus capables de les influencer. La presse a perdu une bonne partie de sa crédibilité. Le président perd, tout comme les partis politiques, la société civile, et les médias. Autrement dit, tout le monde est perdant.
 
MACTAR BA, MAIRE DE FATICK APRES LA VICTOIRE DU OUI : «Ça ne sert à rien de continuer à jubiler»
 
Certes, le Oui l’a remporté haut la main dans la région de Fatick, surtout dans la commune, montrant que Fatick «est la chasse gardée du président Macky Sall», mais il convient de revenir sur terre et de faire sauter les poches de résistance ». C’est du moins la conviction du maire de ladite commune, Mactar Ba, qui estime en outre que la victoire a été le résultat d’un travail collégial, mais non d’une seule personne. En conférence de presse hier, mardi 22 mars, le ministre des Sports a par ailleurs estimé que les leaders de l’opposition ont eu comme arme «l’irresponsabilité», pour avoir fait  usage de la «désinformation», lors du référendum dernier.
 
La région de Fatick fait partie des localités qui ont enregistré un taux acceptable de participation au référendum du 20 mars dernier, à savoir 42%, avec une victoire du Oui qui a totalisé 87.119 voix contre 22.035 Non. Un score  éclatant du Oui au projet de révision constitutionnelle qui fait dire au maire de la commune que «nous avons montré aux populations et aux Sénégalais que Fatick région, surtout Fatick commune, reste une base fidèle au président Macky Sall». En effet, face à la presse hier, mardi 22 mars, Mactar Ba reste convaincu que Fatick «est une chasse gardée du président Macky Sall». Pour autant, le ministre des Sports est d’avis qu’il faut «faire une lecture extrêmement lucide de ce qui s’est passé», surtout que les élections législatives et présidentielles se profilent à l’horizon. Pour lui, «ça ne sert à rien de continuer à jubiler». Pour ce faire, il invite tous au «travail continu» pour faire sauter «les poches de résistance».    
 
Dans la même dynamique, et répondant surtout au Dg du Port autonome de Dakar, Cheikh Kanté qui se serait «approprié» la victoire du Oui à Fatick, Mactar Ba pense tout d’abord qu’il y a lieu de féliciter tous les responsables politiques de la région, ainsi que toute la coalition. Selon lui «chacun était conscient des enjeux de ce référendum». Précisant à l’avance qu’il ne minimise aucun travail abattu par quiconque pour la victoire de Macky Sall, le ministre a tout de même fait comprendre qu’il est «le maire de Fatick» et plénipotentiaire de la coalition Benno Bokk Yakaar dans la commune. Donc, tout naturellement, pense-t-il, «je suis le premier responsable». Mieux, il trouve d’ailleurs que «c’est une aberration de vouloir penser qu’une seule personne peut travailler à faire gagner une région ou une commune». 
 
Par ailleurs, s’attaquant au camp du Non, le maire de Fatick a déploré la «désinformation», «la malhonnêteté» et «la tromperie» dont aurait fait recours l’opposition. Pour lui, l’opposition a eu comme «arme l’irresponsabilité». A son avis «dans une consultation citoyenne, tous les leaders qui aspirent à devenir président de la République devraient se garder d’avoir comme arme la désinformation». Se réjouissant ainsi de la victoire du Oui, malgré toute la «dénaturalisation du référendum», il dit avoir tiré une leçon de ce référendum, à savoir que les vertus peuvent triompher au Sénégal, tandis que «ceux qui pensent que c’est la désinformation, ils peuvent ranger leurs armes».
 
Répondant  en outre à ceux qui s’attaquent au taux de participation faible au référendum du 20 mars, allusion faite aux autres consultations citoyennes, M. Ba reste persuader «qu’on fait une mauvaise lecture». Pour cause, explique-t-il, «les armes utilisées n’étaient pas les mêmes, tout comme les contextes ne sont pas les mêmes». De surcroit, justifie-t-il, «le contenu de ce référendum a été dénaturalisé».
 
source: http://www.sudonline.sn/les-analystes-livrent-les-cles_a_29091.html
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