Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

07
Jeu, Nov
jeudi, 04 août 2016 00:00

Sénégal - recrudescence de la lèpre à Touba

Écrit par
default
Évaluer cet élément
(0 Votes)

Le Sénégal a éliminé la lèpre, depuis 1994, selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms). Dans la réalité des faits, la maladie est bel et bien présente. Au point que la situation commence à inquiéter à Touba où 16 nouveaux cas ont été dépistés dans le premier semestre de 2016. Au niveau national, le nombre de nouveaux cas varie entre 200 et 250, ces dernières années. Ils sont notés principalement dans la banlieue dakaroise (Pikine et Guédiawaye). Déterminés à éradiquer cette maladie de la pauvreté et invalidante, les acteurs s’emploient à rompre la chaîne de transmission, à travers de nombreuses stratégies de lutte.

 

RECRUDESCENCE DE LA LEPRE A TOUBA

 

 

16 cas dépistés au premier semestre 2016

L’annonce, il y a quelques semaines, de la détection de 16 nouveaux cas de lèpre dans la ville de Touba, a fait l’effet d’une bombe. D’autant qu’il ne s’agit que des chiffres du premier semestre de l’année 2016. Les Sénégalais se sont réveillés avec la terrifiante réalité que la lèpre, cette maladie honnie, existe encore au Sénégal.

Officiellement, on considère que le Sénégal a éliminé la lèpre, depuis 1994. Une pathologie dont le traitement est gratuit. Ainsi, l’annonce de 16 nouveaux cas à Touba est d’autant plus préoccupante que, selon les statistiques, 51 cas ont été détectés en 2015, dans cette ville. Le point focal lèpre du district de la ville Touba, Abdourahmane Seck, reconnaît d’ailleurs que ce nombre est très important par rapport aux années antérieures. Car, en 2014, il n’y avait eu que 34 nouveaux cas.

Toutefois, ces 16 nouveaux cas dont 7 femmes sont à degré zéro. Ce qui veut dire qu’il y a possibilité de les traiter et de guérir sans séquelles. Cette recrudescence de la maladie, explique l’infirmier chef de poste, est causée par la pauvreté et la promiscuité dans la ville sainte. Et tant que la chaîne de transmission n’est pas rompue, il y aura toujours de nouveaux cas. Pour qu’une personne soit contaminée, il faut qu’elle soit en contact permanent avec la personne infectée qui n’est pas en traitement.

‘’La médecine traditionnelle est impuissante face à la lèpre’ ’

Pour juguler le problème, révèle Abdourahmane Seck, un travail en amont est fait pour faciliter le dépistage précoce et l’orientation des cas. ‘’Tous les cas dépistés sont répertoriés et pris correctement en charge. Si nous prenons par exemple l’année 2014, sur les 34 nouveaux cas dépistés, les 24 ont été guéris.

Pour 2015, sur les 51 cas, les 39 ont été guéris. La lèpre est une maladie guérissable. Le traitement est gratuit et accessible. La problématique, ce sont les réactions. C’est-à-dire que la personne peut terminer son traitement et  présenter des réactions, des débrides. Ce sont ces débrides qui sont à l’origine des infirmités, s’ils ne sont pas pris en charge. Ce sont ces cas qui nécessitent des accompagnements psychosociaux, après un traitement médical’’, explique M. Seck.

Le point focal annonce que dans la ville, les acteurs organisent des ateliers de sensibilisation et des réunions sur la problématique de la prise en charge médico-sociale. ‘’Tous les acteurs sociaux de la ville de Touba ont été associés. On a chargé des relais pour faire des causeries de sensibilisation.

On leur demande un accompagnement psychosocial des malades présentant des séquelles, mais aussi de faire connaître la maladie, parce que beaucoup de gens la considèrent comme tabou et la cachent. On leur fait comprendre aussi que la médecine traditionnelle est impuissante face à la lèpre’’, a-t-il soutenu.

248 nouveaux cas enregistrés au Sénégal en 2015

Au niveau national, il y a eu 248 nouveaux cas de lèpre, en 2015.  Selon le coordonnateur du Programme national de lutte contre la lèpre, le Dr Louis Hyacinthe Zoubi, en 2014, il y a eu 240 nouveaux cas. En 2013, on a enregistré 247 nouveaux cas. C'est une maladie contagieuse qui est due à un microbactérium appelé bacille de Hansen. ‘’Mais elle n’est ni héréditaire, ni mortelle’’, explique la blouse blanche.

D’ailleurs, selon le Docteur Lala Fall, il n’y a pas lieu de s’alarmer. Car, dit-elle, ces chiffres ne sont pas énormes, mais il faut plus de considération pour cette maladie et rester vigilant pour éviter que ça n’évolue davantage.

Elle l’a dit au cours d’une conférence de presse, en prélude à la journée mondiale de lutte contre la lèpre. ‘’Il faut dépister précocement, parce que c’est une maladie infectieuse due à une bactérie. Elle se manifeste par une tache ou un bouton qui ne gratte pas, qui n’est pas douloureux non plus. Il faut savoir les reconnaître et orienter rapidement la personne vers des structures. Le traitement est disponible au Sénégal depuis 1982. Il est efficace et guérit la maladie sans séquelles, si elle est prise en charge très tôt’’, dit-elle.

Parmi les nouveaux cas, confie Docteur Lala Fall, la majorité se trouve à Dakar au niveau de la banlieue (à Guédiawaye et Pikine), du fait de la promiscuité. ‘’C’est une maladie qui se transmet par voie aérienne et lorsqu’il y a une promiscuité, un manque d’hygiène, la transmission se fait de façon plus rapide. Il y a aussi les régions de Diourbel, Thiès, Sédhiou et Kaolack.’’

Abrogation de la loi qui régit les villages de reclassement

Pendant longtemps, les lépreux ont été cantonnés dans des villages de reclassement social. Aujourd’hui, le directeur de la promotion et de la protection des personnes handicapées, Mamadou Lamine Faty, plaide pour l’abrogation de la loi 76-03 du 25 mars 1976 qui régit ces villages, afin de faciliter l'intégration des personnes qui y vivent au sein de leurs collectivités locales. ‘’Il n'y a plus de malades de lèpre dans les villages de reclassement, donc, il faut que cette loi soit abrogée’ ’, dit-il.

La loi 76-03 du 25 mars 1976 portant création des villages de reclassement social est une politique de prise en charge que l'Etat avait déroulée au lendemain de l'Indépendance, en remplacement des méthodes isolationnistes consistant à incarcérer des malades dans les lazarets de Saint-Louis et Dakar, entre 1878 et 1888. Elle a abouti à l'implantation au Sénégal de neuf villages de reclassement social.

 

source: http://www.seneplus.com/sante/enquete-de-ce-jeudi-04-aout-2016

  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
  • Sénégal 0
Lu 29210 fois Dernière modification le jeudi, 04 août 2016 14:03

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.