Assises 2013 à Ziguinchor : Inculpé d’assassinat et de détention de chanvre indien, Ousmane Diallo condamné à 15 années de travaux forcés
Écrit par SENETOILE NEWSL'OBS - La deuxième session de la Cour d’assises de Ziguinchor pour l’année 2013 a jugé hier sa première affaire. Une affaire qui concernait le nommé Ousmane Diallo qui était inculpé pour assassinat et de détention de chanvre indien. La Cour, dans son délibéré, l’a condamné à 15 années de travaux forcés. Placé sous mandat de dépôt depuis le 06 décembre 2006, Ousmane Diallo, 29 ans, né à Ziguinchor, devra attendre encore 08 années à la citadelle du silence pour humer définitivement l’air de la liberté.
Tout est parti le 02 décembre 2006 quand, les éléments du commissariat urbain de Ziguinchor ont reçu un appel téléphonique qui venait d’être qui les a informés d’un homicide au quartier Colobane. S’étant transporté sur les lieux, ils constataient que c’était une fillette de trois ans nommée Habibatou Diallo qui venait d’être tuée par son frère Ousmane Diallo dont la mère venait de divorcer avec son père. Les éléments enquêteurs procédaient alors à l’arrestation de l’auteur du crime et à la saisie de la corde en tissu de couleur orange avec laquelle, Ousmane Diallo avait étranglé la victime. La perquisition de sa chambre permettait aussi la découverte de grains de chanvre indien dissimulés dans un pot. L’inculpé interrogé sur les faits par les limiers, les a constamment reconnus. Il déclarait que s’il a commis ce crime, c’est parce que toute sa famille était contre lui et ne cessait de la fatiguer et de le traiter de fou. Ousmane Diallo expliquait également que le jour des faits, il était seul dans leur maison avec sa petite sœur Habibatou Diallo couchée dans le salon. Il soulevait celle-ci du lit où elle était couchée et l’amenait dans le magasin pour, selon lui, ne pas attirer l’attention de sa tante, la mère de Habibatou Diallo. « Une fois dans le magasin, j’ai utilisait un fil électrique pour étrangler ma petite sœur. Mais le fil avait rompu. C’est après que je l’ai déplacé alors qu’elle était dans le local où on déposait le linge pour l’étrangler avec mes mains jusqu’à se mort s’en suive. Le forfait accompli, je suis allé me réfugier derrière la cour notre maison », a laissé entendre hier devant la barre l’accusé (Ousmane Diallo). Et d’ajouter, « j’ai muri l’idée de tuer ma petite sœur depuis longtemps car, des génies me l’avaient demandé. C’était le seul moyen pour moi de retrouver mes pouvoirs mystiques parce que, dans mes rêves, les djinns m’avaient fait comprendre que j’étais « le prophète Issa ». En ce qui concerne le chanvre indien trouvé dans ma chambre, j’étais bel et bien le propriétaire. Je fumais la drogue depuis plus de 2 ans.» Suffisant pour l’avocat général Daouda Konaté de dire que, « les faits ne souffrent d’aucune contestation. ». Selon le ministère public, la question qui revenait le plus dans cette affaire est celle de savoir si l’accusé Ousmane Diallo était en possession de toutes ses facultés mentales lorsqu’il commettait l’irréparable. Plus que jamais convaincu qu’Ousmane Diallo a prémédité son acte, « l’assassinat établi, je demande à la Cour de le déclarer coupable et de le condamner à 20 années de travaux forcés », a requis l’avocat général. Pour la défense de l’accusé qui a été assurée par Me Henry Gomis qui a beaucoup insisté sur la santé mentale de son client, « les faits reprochés à Ousmane Diallo sont partiellement liés à ses délires. Ma conviction dans ce dossier est que mon client a véritablement un problème de santé mental. Mon client n’était pas responsable au moment des faits. C’est pourquoi, je demande à la Cour, après les débats d’audience, de lui faire une application une bienveillante de la loi, c’est-à-dire de l’article 50 du code pénal », a soutenu Me Gomis dans sa plaidoirie. La Cour, dans son délibéré, a déclaré coupable l’accusé avant de le condamner à 15 années de travaux forcés. Ce mardi, la deuxième session de la cour d’assises de Ziguinchor pour l’année 2013 va juger l’affaire Edmond Sagna, pour vol commis la nuit avec violences et port d’arme. Edmond Sagna est placé sous mandat de dépôt depuis le 15 novembre 2010.
ABDOURAHMANE THIAM
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