. «Dans le contexte politique que je connais, où la plupart des responsables d’institution sont des chefs de parti, il serait un peu difficile de demander au parti au pouvoir de se priver d’un de ses pôles de stabilisation. Nous avons vu les soubresauts qu’ont connus le Parti socialiste et le Parti démocratique sénégalais, avec des luttes intestines importantes. Peut-être que nous vivons cela aujourd’hui dans notre parti. Et ces soubresauts ne sont pas sans conséquences sur la stabilité du gouvernement d’abord. Mais aussi aujourd’hui, le parti politique qui est au pouvoir, un parti central dans la vie politique nationale. En l’absence de directions, les soubresauts et les rivalités internes peuvent avoir un impact sur la stabilité du gouvernement, et par conséquent des institutions. Ce sont des questions que je me pose», argue-t-il. Le ministre prenait part à la cérémonie de présentation du Plan Sénégal émergent (Pse) par le ministre de l’Economie et des Finances aux cadres républicains. 

D’après lui, cela ne pourra être possible que «quand nos institutions seront plus mûres et quand on aura une évolution politique plus importante. Il est important que beaucoup de pouvoirs ne soient pas concentrés entre les mains d’une seule personne. C’est la vision que j’ai du pouvoir dans l’idéal absolu». Dans l’opposition, Thierno Alassane Sall avait pourtant la même perception qu’Amadou Mahtar Mbow et Cie sur cette question. Une fois au pouvoir, qu’est-ce qui a bien pu changer ? «Mon opinion personnelle a été modifiée. J’avais la même perception quand on était dans l’opposition. Je disais simplement, très honnêtement, qu’on ne pouvait pas être chef de parti et chef d’Etat», avoue le patron des cadres républicains.  En démocrate, Thierno Alassane Sall ne refuse pas aux autres des positions contraires à la sienne. «Maintenant, je comprends ceux qui ont une opinion contraire. C’est la démocratie. Ce n’est pas une science exacte. C’est plus un art de trouver l’équilibre qu’autre chose», a-t-il indiqué. 

CHIMERE JUNIOR LOPY 

SOURCE: http://www.gfm.sn/actualites/item/11195-le-chef-de-letat-ne-peut-plus-etre-chef-de-parti-thierno-alassane-sall-rejette-a-cause-du-contexte-actuel.html