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Pour la paix en Casamance : une nouvelle piste de paix non encore explorée existe. Laquelle ?

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Oh là là !  C’est arrivé encore. Apres une longue accalmie. A la surprise générale. Treize jeunes casamançais, à la fleur de l’âge sont emportés, ce 06 janvier 2018, par la grande faucheuse dans des circonstances atroces dans la forêt de Borofaye située dans l’arrondissement de Naguiss, Département de Ziguinchor.

Un évènement dramatique de plus en Casamance, qui vient s’ajouter à une longue liste de massacres perpétrés contre les populations civiles et non armées par des bandes armées supposées appartenir au Mouvement des Forces démocratique de la Casamance (MFDC). En 2001, treize chauffeurs et apprentis sont tués de la même façon par des hommes armés à Niahoump dans le département de Sédhiou. Quelques temps après sept personnes sont massacrées suivant le même modus opérandi à Bélaye, à une vingtaine de kilomètres de Bignona dans la région de Ziguinchor.

 

En effet, de toutes les régions du Sénégal, la région de Ziguinchor a été la dernière à être rattachée au territoire sénégalais. Jusqu'en 1939, cette région a été gérée en tant que colonie à part entière et ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale que son rattachement à l'espace économique sénégalais devient réellement effectif. Ce retard à l'intégration paraît-il suffisant aux partisans de la différence pour expliquer la faiblesse des liens entre la région de Ziguinchor et le reste du Sénégal?

De l’ancien Président M. Abdou DIOUF en passant par  Me Abdoulaye WADE et à l’actuel Président M. Macky SALL plusieurs options de solution à la crise casamançaise ont été mises sur la table de négociation à l’exception de l’indépendance pour mettre fin à ce conflit vieux de 36 ans.

Le principe directeur de cette recherche de solution à la crise casamançaise est articulé autour de deux axes : le premier  trouver la cause et le second, administrer le remède correspondant. Malheureusement il se trouve que dans ce conflit, il y a eu la combinaison de plusieurs « facteurs causals » liés à l’histoire, à l’administration de la région, à l’économie, à la culture et à la religion.

Depuis le début de cette crise, le 26 Décembre 1982, aucune solution mise en œuvre jusque-là  y compris la décentralisation n’a réussi à empêcher le massacre de populations civiles désarmées par des bandes armées supposées appartenir au Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (MFDC)

Des progrès importants dans la restauration définitive de la paix en Casamance ont été réalisés par le gouvernement du Président Macky SALL. Les effets de l’exécution des programmes PUDC et PUMA contribuent certes, à renforcer le sentiment de citoyenneté et d’appartenance au même pays des citoyens issus des régions notamment de la Casamance caractérisée par un faible développement économique.

En dehors du développement économique, il est importantisme de prendre en compte la dimension religieuse à travers l’organisation de journées de pardon et de prières de rectification pour faire disparaitre définitivement la malédiction qui gangrène la paix en Casamance.

A la suite des évènements de DIABIR des prières de malédictions ont été formulées contre la  paix au sein du MFDC dans des cérémonies rituelles conduites par des chefs religieux. Ceci est confirmé par le témoignage de l’adjudant-chef Alioune SENE SECK, gendarme à la retraite à travers une interview qu’il a accordée à un journal de la place.

Selon lui « Quelqu'un qui n'a pas vécu les évènements qui se sont déroulés dans la période du 25 décembre 1985 au 13 janvier 1986 ne peut pas comprendre » Ces évènements ont eu lieu au village de DIABIR où le lieutenant Gadio et ses camarades ont été tué par les rebelles dont il est le seul survivant. «Je peux vous jurer que les réalités mystiques ont beaucoup contribué au renforcement de la crise. Dans ce massacre de DIABIR, il y a eu des fils d'éminents érudits de Dieu qui ont été froidement exécutés. Ces chefs religieux se sont regroupés dans certains villages de la Casamance. Ils ont prié Dieu pour qu'il n'y ait plus jamais de paix au sein du MFDC ». S’il n’y a pas de paix au sein du MFDC, il n’y aura pas de paix en Casamance.

Rechercher le pardon des parents des victimes et formuler des prières de paix de rectification des prières de malédiction contre la paix en Casamance est sérieusement une piste qui comporte des avantages certains qui mérite d’être explorée pour une paix durable en Casamance.  

En Casamance, des rituelles de prières  de défense ou de protection ou de malédiction sont couramment organisées dans les mosquées pour faire face à une menace ou à un fléau quelconque qui menace la vie de la communauté. Devant l’administration coloniale, plusieurs types de rituelles de prières avaient été organisés en Casamance. Les conséquences de ces rituelles de prières de malédiction le plus souvent sont nombreuses et variés. Leur nature est en fonction de la nature de la menace qui pèse sur la communauté selon l’époque.

C’est de tradition dans la communauté musulmane comme chrétienne de formuler des prières. Dans le Pakao, le « FATIYA » est connu de tous comme une arme redoutable utilisée par les communautés autochtones musulmanes pour se défendre ou se protéger contre une menace. C’est ainsi,  qu’il y a des villages mystiquement interdits aux hommes de tenue. Gare à celui qui aura l’audace d’enfreindre cette interdiction en entrant dans ce village avec sa tenue.

C’est ainsi qu’il existe, grâce à la prière , des chemins qu’un « homme de pouvoir » ne doit pas emprunter deux fois de suite dans un aller-retour au risque de perdre son pouvoir et ses attributs. C’est également à cause des prières rituelles que des informations codées sacrées ne sont jamais divulguer. Dans la communauté mandingue, les circoncis qui sortent du bois sacré, ne racontent jamais aux femmes et  aux non circoncis, ce qu’ils ont appris au bois sacré. Tous ceux qui enfreignent cette règle subissent les conséquences néfastes qui en découlent du fait des prières de malédiction qui avaient formulées contre tous les contrevenants.

Ainsi, si des prières de malédiction sont formulées contre la paix au sein du MFDC, il faut pour suspendre les effets néfastes de cette malédiction non seulement  demander  pardon aux parents des victimes, mais aussi et surtout  formuler des prières de bénédiction en faveur de la paix en vue de rectifier et de compenser les effets néfastes de la malédiction proférée.

En conséquence, la résolution de la crise casamançaise passera aussi, par l’intégration de la dimension spirituelle parmi les initiatives qui seront mises en œuvre par le gouvernement.

Des prières du genre «  FATIYA !  Prions pour que les auteurs de ces tueries ne soient jamais en paix en Casamance » ont eu lieu et organisées par les parents des victimes du conflit casamançais. Sur ce chapitre, le témoignage de l’adjudant-chef Alioune SENE SECK, gendarme à la retraite cité ci-dessus sur les évènements de DABIR est un exemple éloquent.

Le gouvernement  pourrait organiser des journées de prières dans toutes les moquées de la Casamance pour deux raisons: premièrement pour demander pardon aux parents des victimes du conflit casamançais et deuxièmement pour rectifier, les prières de malédiction formulées contre la paix au sein du MFDC par ces mêmes parents des victimes du conflit casamançais. Ce qui est compréhensible.

Les efforts de développement économique et social déployés par le gouvernement du Président Macky SALL  en direction des régions, particulièrement en Casamance doivent être accompagnés de  cette autre  démarche spirituelle non moins importante, encore inexplorée par les colombes de la paix en Casamance.

Si vous  croyez  en Dieu, vous serez capable de comprendre, sans nul doute, ce que je suis en train de dire. Mais si vous ne croyez pas en Dieu, je devine le regard dédain et le mépris que vous réserverez à tel discours et à son auteur. J’assume pleinement, ce que je viens de dire en tant que fils de la Casamance et musulman de surcroît.

Dieu dit «  il n’y a que celui à qui vous avez fait tort qui a la légitimité  et le pourvoir de vous pardonner ». Évidemment que dans ce conflit, les populations de la Casamance ont vivement souffert dans leur chair. C’est pourquoi, en somme, j’estime que le gouvernement doit organiser des journées de pardon et de prières en faveur de la paix aux fins compensatoires et suspensives des effets négatifs induites par les prières de malédiction dites contre la paix au sein du MFDC par les parents des victimes. 

Vive le Sénégal !

Vive la république !

Par Baba Gallé DIALLO

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