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Avouons que nous regardons rarement la télé à cause de la pitrerie de certaines émissions qui y sont diffusées sans le moindre contrôle d’un maître de l’art. Mais à vrai dire, nos médias, à travers certains de leurs animateurs ainsi que les programmes proposés, sont absolument très loin d’être des facteurs de qualité, qui véhiculent une éducation instructive appropriée et bénéfique aux populations. En effet, à voir certaines émissions, qui comportent à la limite, un grave danger pour l’unité et la cohésion nationale, ainsi que la méconnaissance de leurs animateurs de nos diverses cultures, on peut se demander parfois, si au sein de nos médias, ce n’est pas le laisser-aller total qui y règne. En tout cas, c’est comme si chacun ne fait ses émissions que comme bon lui semble et comme il l’entend, avec des limites objectives évidentes sur les sujets en question, pour ne pas dire avec des connaissances très sommaires des sujets à traiter.
Et comme récemment le disait si bien Mame Less Camara, journaliste chevronné, rigoureux et formateur au CESTI à propos de la théâtralisation de la revue de presse que : «Si c’est un bouffon qui parle, le médium devient bouffon» ce qui est irréfutable. Autrement dit, si c’est un animateur non ou peu culturel qui parle de culture, celle-ci évidemment en pâti et bonjour les dégâts, comme l’a fait cette animatrice. Ainsi, à l’avenir, elle devra méditer, comme tous les autres d’ailleurs, le chansonnier Souleymane Faye, quand il dit : « xam so gë jëf mo gë na wër ». Effectivement, nos médias excellent dans le folklore et les faits divers de bas étage en tous genres, plutôt que de nous fournir la bonne information crédible, vérifiée au préalable de sources sures, avant de nous les livrer. Ce qui est un principe journalistique élémentaire et une fondamentale dans la déontologie de cette profession.
Par ailleurs, la question que l’on doit se poser sérieusement à propos de ce reportage, qui a plus désinformé les téléspectateurs à cause des erreurs recelées, plutôt que de les informer, est celle de savoir, s’il y a bien et effectivement une direction ou un responsable attitré dans ce média ? C’est-à-dire quelqu’un qui vérifie et contrôle au préalable certaines émissions, avant leur diffusion, surtout quand celles-ci touchent particulièrement à la culture en général. En fait, ce n’est qu’au Sénégal, où l’on voit, n’importe quel animateur (DJ talentueux et baratineur) s’aventurer et oser animer des émissions culturelles, qui exigent des connaissances pointues en culture générale, en dehors de celle spécifique dans le domaine visé. Chez-nous, l’animateur est presque une clé passe-partout, qui peut animer des émissions sur toutes les cultures de notre pays et même d’ailleurs. Alors qu’il va de soi que l’on devrait quand même savoir, qu’il ne suffit pas du tout d’être journaliste seulement, pour être capable de produire des émissions sur les différentes cultures de notre pays. Au demeurant, on peut se demander à juste raison : « est-ce qu’il y avait réellement un pilote dans cet avion de la TFM ? » Sinon comment comprendre, que de pareilles erreurs aussi graves qui relèvent de la culture d’une ethnie ou communauté à part entière, dont on ne connait absolument rien, ne maitrise ni les tenants ni les aboutissants, soient de façon aussi délibérée et irresponsable diffusées dans les médias, avec toutes les informations erronées qu’elles comportaient outre mesure.
C’est une faute grave qui incombe à la direction du média concerné, notamment la TFM. Je pense qu’il faut le dire de façon nette et claire, pour que les médias soient plus vigilants et regardant, en prenant toutes les précautions nécessaires, lorsqu’il s’agit surtout de la culture, de la religion, de la sécurité territoriale, de l’unité et la cohésion nationale et de la vie privée des personnes. Car, ce sont des domaines dans lesquels, les erreurs commises, portent aux victimes des préjudices incalculables et irréparables. Et dans le cas présent, les précautions nécessaires n’ont pas du tout été observées, sans doute par laxisme. Ce qui veut dire tout simplement que l’animatrice n’a point du tout tenu compte, ce qui est du point de vue professionnel extrêmement grave, de toutes les conséquences ultérieures qui pourraient découler de ses propres erreurs, et qu’elle faisait subir injustement par mégarde, à toute une communauté. Ce média, n’a même pas eu non plus la présence d’esprit de mesurer les éventuelles conséquences désastreuses ainsi que le discrédit et le tort incommensurable qu’il allait porter à ses compatriotes, en faisant véhiculer des informations totalement erronées à travers le monde, sans au préalable les avoir vérifiées. Il n’a pas jugé non plus utile d’avoir l’aval ou le quitus du chef du desk culturel, évidemment, si toutefois celui-ci existe bien dans ce média-là.
Par ailleurs, nous devons bien nous interroger de l’utilité et du bien-fondé de la création du CNRA ? Présentement, nous n’avons pas senti à quoi nous sert le CNRA et au-delà, même l’ARTP, dans la mesure où nos médias peuvent diffuser et véhiculer en toute liberté sans aucun risque à encourir, toutes sortes de bêtises et de sottises sur nos cultures, au vu et au su de cette Agence, dont le rôle est justement de veiller et de réguler ce qui se passe dans ces médias. Déjà, elle nous coûte très cher avec l’entretien de son personnel, grassement payé sans résultat palpable. Par conséquent cette agence constitue de fait, une problématique à résoudre immanquablement au point de vue fonctionnalité et rentabilité. Et l’on pourrait parfaitement dire à propos du CNRA, tout cela rien que pour ça !
Alors, le CNRA et la direction de la TFM sont prestement interpelés en ce qui les concerne, sur cette grave bévue, qui engage entièrement leurs responsabilités, pour n’avoir pas agi à temps en amont, et faire ce qu’il fallait faire pour éviter de telles dérives de se produire. Ils doivent tirer maintenant, chacun en ce qui le concerne, tous les enseignements nécessaires qui s’imposent, pour éviter à l’avenir, la reproduction de telles erreurs. A bon entendeur salut !
Ceci appelle d’urgence de la part des Pouvoirs publics, au vu des dérives récurrentes dans divers domaines au niveau des médias, de prendre des mesures idoines et de veiller scrupuleusement de plus près, au contrôle, à la régulation, au fonctionnement normal des médias sur la base de leurs cahiers des charges. Maintenant, nous ne devons, nous en prendre qu’à nous-mêmes, si les médias étrangers diffusent et véhiculent de fausses informations et de graves erreurs, que nos propres médias leur ont fournies.
Voilà encore une raison supplémentaire qui nous rappelle Nelson Mandela et justifie amplement encore, que nous n’avons ni bien appris ni bien tiré de lui, les leçons humanistes de haute portée qu’il nous a laissées, car pour lui, seul l’Etre humain compte et doit compter pour l’Humanité. Comme il aimait le rappeler si souvent, tous les Etres sont égaux à ses yeux, et tous sont également issus d’un même moule ou des mêmes ancêtres, à savoir d’Adam et d’Eve. Ceci, n’est -il pas largement suffisant pour nous ramener à une raison discursive, qui nous intime l’ordre de respecter l’existence de l’autre tel qu’il est, et ne pas faire de jugement de valeur, tendant à se croire ou se prendre comme supérieur à tous les autres différents de toi. Ceci simplement, à cause de différences de perception et d’appréciation du milieu dans lequel nous vivons et des modes de vie choisi par les uns et non par les autres, dont les origines et raisons qui en sont la cause, datent de très loin.
Mandiaye Gaye
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