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Jeu, Nov

Diplomatie : Relations Sénégal-France-États-Unis Orages, Oh

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Désespoir Moins que pour le dossier Karim Wade sans tête ni queue, la réaction disproportionnée de l'État et du gouvernement sénégalais à la décision de la justice française, le 17 juin dernier, de clore le dossier Karim Wade sans autre forme de procès est le signe d'une tension croissante dans les relations triangulaires entre le Sénégal, la France et les États-Unis : depuis quelque temps, des signaux inquiétants viennent de l'Hexagone et de Washington qui renseignent sur la délicatesse des liens avec Dakar dans ce jeu triangulaire. 

Les mots très durs du président de la République à l'annonce de la justice française de clore le dossier Karim Wade n'ont pu se diluer dans le communiqué subséquent dugarde des Sceaux : la somme dérisoire annoncée (12 milliards sur une accusation de près de 600 milliards) donne encore plus de relief aux termes du chef de l'État : " méthode cavalière et démarche navrante" (L'Observateur n° 3221 du 18 juin 2014), ce qui, en termes diplomatiques, dit plus qu'il n'en faut sur le courroux et le dépit du Sénégal devant ce coup de poignard de son allié de l'Hexagone. La veille, les conseils du prévenu Karim Wade avaient organisé un point de presse à Paris pour annoncer la décision de la justice française de classer sans suite la plainte déposée par l'État du Sénégal contre Wade-fils pour enrichissement illicite présumé ; Dakar trouvait la procédure employée en l'espèce comme non conforme aux procédures internationales en vigueur, en particulier dans la coopération judiciaire entre les deux pays.

Les arguties développées par l'État et le gouvernement sénégalais démontrent encore une fois et le retard du pouvoir dans le secteur de la communication sociale au sens large et les difficultés pressenties depuis quelque temps dans nos relations avec nos puissants alliés du Nord et d'Outre-atlantique. Certes, le président de la République est intervenu (communication d'État) tout comme le ministre de la Justice Sidiki Kaba (communication gouvernementale) ; les jugements de valeur avancés avec une forte dose "d'émotionalité" ont malheureusement entaché la solennité et la technicité qui devaient prévaloir en l'espèce. Apparemment, Macky Sall n'amuse plus Paris et Washington. Et comme sous Me Wade, en 2011, les deux capitales se partagent les rôles : à la France les aspects institutionnels cependant que les Yankees se contenteront de l'aspect mauvaise presse, comme avec un certain Carson et la famille Wade ; le président doit en connaitre un bout, lui-même s'étant prêté au jeu dès 2008 avec ces Palmes académiques généreusement octroyées par l'Hexagone. Déjà,la question de la mise à l'épreuve d'un responsable de formation politique trop fréquemment en Europe démontre l'impatience de Paris d'écourter le septennat de Macky Sall (Cf. une récente interview sur Rfi où le journaliste se demandait quand et comment) et le choix de son candidat pour 2017. Curieux retour du balancier : entre 2008 et 2011, les Occidentaux étaient aux petits soins avec l'actuel président sénégalais : décoration en pleine bisbille avec Wade avec un diplomate qui n'a jamais caché son amour infini pour le Pape du "Sopi", manifestation festive à Paris pour célébrer l'événement à l'Assemblée nationale, intoxication avec un photo-montage pour faire croire à une audience avec Obama, mais, surtout, une profession de foi valant programme euro-africain avec la fameuse prestation de haute facture du 29 novembre 2011 à l'Institut français des Relations internationales (Ifri) du candidat Macky Sall couvé avec les yeux de Chimène. Aujourd'hui que Washington revoit ses relations avec Dakar à la baisse, le Sénégal n'a-t-il pas introduit un cheval dans Troie assiégée ? Surtout que l'on connait la force des agents américains en zones de turbulences sociales, en référence au projet "Camelot" (1963) ? Les Américains ne prendront-ils justement pas prétexte de la rage et de la déception de Obama pour tenter de déstabiliser Dakar, en représailles, comme il y a quelques années, sous Wade ? Au demeurant, le plan "Power Africa" lancé dans la foulée de la visite du président américain au Sénégal était déjà un avertissement : déçu et vexé par sa conférence de presse commune parla réponse de Macky Sall sur l'homosexualité, le N° 1 américain n'a pas cru mettre le Sénégal...au courant d'un important projet d'électrification en Afrique, alors que Dakar principalement ployait sous les délestages (xalimasn.com et lemonde.fr du 30 juin 2013). Aujourd'hui, Paris semble se présenter comme poil à gratter pour le président Macky Sall qu'elle cherche à isoler sur la scène internationale : l'exclusion de Dakar du Groupe des Cinq luttant contre le terrorisme en Afrique est un parfait exemple d'une France désireuse de régler seule le problème du terrorisme en Afrique de l'Ouest alors que le Sénégal en subit principalement les conséquences économiques et sociales avec tous ces hôtes étrangers qui vivez parmi nous.
 

 

 
Pathé MBODJE, M. Sc, Journaliste, sociologue
 
Parcelles assainies, Unité 10, Villa N° 276, Dakar, Sénégal, tél (+ 221) 775952161
   sites : www.pathembodj.com ; blog : http ://koccbarmafall.skyrock.com
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