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L'ancien représentant du FMI, Alex Segura a souvent dénoncé les dérives de la gestion de l'état sénégalais.AFP/Pourquoi et dans quelles circonstances la présidence sénégalaise a remis une valise d’argent au représentant du FMI, Alex Segura, à son départ du pays ? Embarrassées, les autorités de Dakar tentent de se justifier.
(Première publication le 28 octobre 2009)
Après un communiqué du FMI, lundi, dans l’affaire Segura, c’est au tour de la présidence sénégalaise de donner sa version des faits. Les deux parties s’entendent pour dire qu’il y a bien eu un cadeau remis à Alex Segura.
Selon le FMI, l’ancien représentant résident à Dakar a pris l’avion jusqu’à Barcelone avec l’argent, 100.000 euros et 50.000 dollars, le 25 septembre, avant de le restituer via une société de sécurité aux autorités sénégalaises, ce que la présidence sénégalaise confirme.
Le président sénégalais a précisé, ce mardi, avoir parlé, le 20 octobre dernier, à Dominique Strauss Kahn. Si ce dernier communiqué est «la vérité sur cette affaire», comme précisé dans ses lignes, il reste que l’affaire met toujours mal à l’aise l'exécutif sénégalais.
«Il y avait une pratique...»
Car c’est tout de même l’aide de camp d’Abdoulaye Wade qui a remis ce « cadeau » de cent trente-trois mille euros à Alex Segura. Et c’est visiblement à lui que la présidence cherche à faire porter le chapeau, à en croire le communiqué diffusé mardi. « A l’issue du diner d’adieu donné en l’honneur de l’ancien représentant du FMI, explique le texte, l’aide de camp a demandé au président de la République s’il fallait lui donner quelque chose comme de coutume. Le président a répondu « oui » sans préciser la somme, poursuite le communiqué, car il y avait une pratique ».
« L’affaire de la valise trouve son explication là », souligne la présidence. L’aide de camp s’est trompé sur la somme et s’est aperçu par la suite de son erreur. « D’ailleurs, précise le communiqué, monsieur Segura n’était pas l’ami du Sénégal. Il a été le plus souvent dur, même sur ses appréciations ».
Il est vrai que le fonctionnaire du FMI avait souvent critiqué la gestion des fonds publics par l’Etat sénégalais. « Il n’y avait donc pas de raison de lui offrir un cadeau important », explique le texte.
Pour la présidence, il n’est pas question de « corruption », mais juste de « présent offert ». Interrogé sur le sujet mardi, Abdoulaye Wade n’a pas voulu s’expliquer. Le communiqué est le dernier mot sur cette question-là : « Je ne répondrai pas », a-t-il lancé passablement énervé avant de quitter la salle.