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Si Faidherbe vivait encore et voyait comment nos compatriotes sont maltraités ou tués comme des mouches en terres étrangères, et l’absence totale de réaction des autorités sénégalaises pour préserver la dignité de l’Etat de celle de ses concitoyens, il ne dirait sûrement plus à l’intention des sénégalais, « ceux-là, on les tue on ne les déshonore pas », car les sénégalais sont déshonorés par leurs propres autorités.
Les meurtres de ressortissants sénégalais en terre marocaine se suivent et se ressemblent par leur caractère barbare, mais plus insupportable, par la quasi indifférence des autorités sénégalaises face à la récurrence de tels actes.
Charles Ndour. 26 ans. Encore un de nos compatriotes tué froidement au Maroc, à Tanger, égorgé d’une oreille à l’autre, allongé sur un trottoir baignant dans son sang. Les auteurs, des marocains, qui ont assassiné par la même occasion des frères camerounais.
Hier c’était un autre compatriote, Ismaïla Faye, 30 ans, poignardé par un marocain à la gare routière de Kamra à Rabat. L’assassin, aidé par ses compatriotes marocains appelés en renfort, considérait qu’un « hazé – nègre » qui restait assis, de surcroit à côté d’une marocaine, alors que d’autres marocains sont eux debout à attendre, mérite tout simplement la mort. Face à ce crime lâche et crapuleux, aucune réaction honorable, aucun acte de dignité n’a émané de nos autorités « you niaka fayda yi ».
Moussa Seck, un jeune sénégalais de 24 ans, a été propulsé dans le vide du haut du 4ème étage d’un immeuble du quartier de Boukhalef à Tanger qui venait de subir une incursion violente de policiers à la recherche de subsahariens à expulser. Aucune réaction de dignité n’a été notée venant des autorités sénégalaises face à cette mort violente causée par des forces de l’ordre marocaines qui se délectent à mater du « hazé » ou du nègre. Quelques jours plus tard, un jeune camerounais du nom de Cédric mourrait dans les mêmes conditions, dans le même quartier, défénestré lui-aussi lors d’une descente musclée de police
Une autre fois c’est Alain Toussaint, 40 ans, régulièrement établi à Rabat, qui est embarqué comme un chien par des policiers qui le conduisaient lui et d’autres subsahariens dans le désert d’Oujda afin qu’ils sortent du Maroc vers l’Algérie, ou qu’ils pourrissent tout simplement dans ce désert. Parce qu’en chemin, lorsqu’il a compris qu’ils n’étaient pas emmenés à un commissariat, il a eu le malheur de vouloir expliquer aux policiers qu’il y’avait erreur car lui était régulièrement entré et établi au Maroc, et que l’expulser de cette manière n’était pas légal, il est propulsé violemment hors du bus qui roulait à vive allure, et il décèdera quelques jours plus tard à l’hôpital.
Et on peut continuer ainsi sur des dizaines de pages pour citer les crimes xénophobes, tortures, maltraitances, souvent lâches commis sur nos compatriotes établis au Maroc. Quel que soit le statut légal ou clandestin (nous ne cautionnons pas ce dernier) des sénégalais qui sont sur le sol marocain, rien ne justifie les traitements inhumains qui leur sont infligés à tout bout de champ.
Comme on le voit, les actes xénophobes sur les ressortissants sénégalais ne sont donc pas perpétrés uniquement par des citoyens lambda voyous, racistes et lâches, puisque des exemples sont montrés par des forces de l’ordre marocaines. La mollesse ou la culpabilité des autorités marocaines par rapport aux actes de xénophobie commis sur les subsahariens ne fait que favoriser sa généralisation
Cette situation inacceptable s’amplifie davantage de jour en jour, surtout lorsque tous constatent que les autorités sénégalaises, nationales ou diplomatiques, « you niaka fayda yi – qui n’ont aucune dignité », n’osent même pas faire montre d’un début de protestation.
Aucune nation digne ne montrerait une telle indifférence face aux actes inacceptables et répétés commis sur ses citoyens en terre étrangère. C’est pour cela qu’il ne faut pas s’étonner que les autorités marocaines, non contentes de favoriser de tels traitements sur les ressortissants sénégalais, en ont profité depuis l’assassinat de Charles Ndour, pour arrêter ou pour expulser des sénégalais, qu’ils soient légalement établis ou non, dont certains ont eu pour seul tort de protester en terre marocaine contre le énième meurtre sauvage d’un des leurs. Ces expulsions sont acceptées bouche bée par les autorités sénégalaises
« On nous tue, on ne nous déshonore pas. ». Mon œil oui !!! Non seulement on nous tue, on nous agresse, on nous humilie, mais on nous expulse si on ose protester, et pour couronner le tout, ce sont nos propres autorités « you niaka fayda yii » qui nous déshonorent.
Malheureusement il faut aussi s’inquiéter de la passivité des sénégalais, une passivité tant qu’ils ne sont pas directement concernés par une tragédie. Un appel au rassemblement a été lancé pour manifester Vendredi 5 Septembre à 15h devant l’ambassade du Maroc à Dakar, il n’y avait pas une mouche devant l’ambassade, même pas les initiateurs de l’appel à la mobilisation. Pourtant les services de renseignement sénégalais pensaient que les sénégalais se secoueraient un minimum et avaient envoyé des éléments se poster devant l’ambassade pour assurer la protection des lieux.
La communauté marocaine vivant au Sénégal n’a jamais été inquiétée le moins du monde, bien au contraire, c’est comme si elle bénéficiait d’un statut spécial par rapport aux autres étrangers vivant parmi nous. Allez à la rue Mouhamed V pour vous en convaincre. L’Avenue Albert Sarraut n’a-t-elle pas elle aussi été rebaptisée Avenue Hassan II ?
Malgré cette hospitalité du Sénégal vis-à-vis du Maroc et de ses ressortissant, bon nombre de marocains semblent avoir un grand complexe vis-à-vis des sénégalais établis chez eux, des sénégalais qu’ils méprisent parce qu’ils ne se laissent pas marcher sur les pieds, avancent la tête haute, ne s’agenouillent pas pour obtenir de simples papiers, ne s’offrent pas à n’importe quel obsédé pour quelques dirhams ou des avantages. Par contre ce sont plutôt les autorités sénégalaises qui se prostituent auprès de telles autorités étrangères sur les terres desquelles les ressortissants sénégalais peuvent se faire humilier, maltraiter, massacrer sans qu’aucune voix n’ose s’élever, de peur de perdre un quelconque dividende tiré de cette relation hypocrite.
A défaut de ne pouvoir répondre à la barbarie par la barbarie, lorsque les crimes ou maltraitances sont perpétrés par les forces de l’ordre marocaines sur les ressortissants sénégalais, ou que les enquêtes sont biaisées, les autorités sénégalaises auraient pu ne fusse qu’avoir les coui…… pour protester officiellement, ou convoquer l’ambassadeur du Maroc. La réciprocité peut également être appliquée lorsque les autorités marocaines se permettent d’expulser des sénégalais régulièrement établis sur leur sol ou en cours de régularisation, mais simplement coupable de dénoncer l’inacceptable. Mais où sont passés l’honneur et la dignité sénégalaise ?
MARVEL
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source :http://www.leral.net/On-nous-tue-et-on-nous-deshonore-Par-Marvel_a123925.html