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Le simple fait de ne disposer pour tout le pays, que d’un seul et unique centre électronique pour le contrôle technique de tout le parc automobiles que compte le Sénégal, est à l’évidence une aberration et une absence de rationalité incontestable. Comment des autorités, douées tout simplement d’un minimum de bon sens, ont-ils pu imaginer un seul instant, pour une aussi importante mission nationale, de ne se doter qu’un seul centre et croire qu’il pourrait suffire pour le pays ?
C’est encore là, une preuve matérielle incontestable d’une vision prospective étriquée de nos autorités, dans leur appréciation exacte des situations et perspectives. C’est également, un manque de considération impardonnable à l’égard des utilisateurs et du peu de souci qu’elles accordent à la satisfaction des besoins nécessaires des citoyens. Et pourtant le bon fonctionnement des importants services publics de l’Etat est l’une de leurs obligations. Au regard du rôle sécuritaire et de prévention pour les risques d’accidents, un tel centre devrait être parmi les priorités du ministère des transports routiers, dans ses dotations budgétaires. Ceci pour des raisons bien évidentes, dans la mesure où le service n’est pas du tout gratuit. Bien au contraire, il est exagérément très cher payé par les automobilistes. Par conséquent, doter le pays de tels centres en nombre suffisant, est une supériorité et une logique élémentaire de l’Etat. C’est également une nécessité évidente pour une bonne gouvernance publique et la dotation du pays de services publics performants.
A tout le moins, ces centres sont un investissement rentable à plusieurs égards, parce qu’ils rapportent incontestablement beaucoup d’argent, au vu des nombreux véhicules soumis au contrôle payant à chaque visite. Il s’y ajoute, qu’on pourrait être éventuellement, l’objet de renvois fantaisistes pour des motifs abusifs. Ce qui oblige les victimes à payer encore des frais à la prochaine visite. C’est injuste de livrer les usagers à la merci du service de manière aléatoire, sans règles ni code précis permettant aux usagers de se protéger contre des agents véreux ou des abus organisés par le service dans un semblant de légalité. Ensuite, le centre d’appel qui s’y greffe comme intermédiaire, ne fait qu’augmenter davantage les frais des clients sans raison, puisqu’il ne rend pas le service plus performant en nous référant à l’anarchie innommable qui y est manifeste. Alors, non seulement, les clients perdent beaucoup d’argent pour passer la visite, mais également, un temps fou avant.
Donc, nous sommes en vérité dans le cas d’espèce, en présence d’un service public, parfaitement à caractère commercial. Ce qui veut dire qu’un tel centre, bien géré selon les règles de l’art d’une gestion, peut bien se suffire financièrement, et même pourrait d’ailleurs, financer la création d’autres centres. A la condition toutefois, que sa gestion soit faite dans la transparence et la rigueur, avec une parfaite comptabilité soumise au contrôle sans complaisance, des services habilités. Ce qui suppose, la présentation régulière à la fin de chaque exercice comptable, des Etats financiers du centre. Ce qui ne serait que satisfaire une obligation légale et respecter un droit car, c’est un service public qui appartient à tout le pays, donc qui ne doit pas être laissé entre les mains de gestionnaires douteux, sans contrôle ni l’obligation de rendre compte. Au demeurant, le peuple a le plein droit de savoir précisément, où vont les recettes tirées de cette exploitation, et à quoi servent-elles?
Ainsi, si les automobilistes ont l’obligation de satisfaire à cette visite technique, mais la même logique devrait obliger aussi le centre et l’Etat, de nous doter d’un réseau routier national impeccable et en bon état de praticabilité. Ce qui permettrait la sauvegarde des véhicules qui les fréquent. Il est évident pour nous, que présentement, tel est loin d’être le cas. D’ailleurs, non seulement cela, c’est l’absence notoire de réfection et d’entretien régulier du réseau routier qui est regrettable. Et le plus grave, c’est l’implantation anarchique des nombreux ralentisseurs hors des normes réglementaires admises par le code de la route, parsemés à travers tout le réseau routier. Ce qui constitue des circonstances aggravantes. Les autorités et services techniques compétents, au vu et au su de cet état de fait, ne tentent la moindre intervention pour leur normalisation. C’est sûr que les usagers ne nous démentiront pas selon quoi, ces « dos de chameaux » causent plus de dégâts sur leurs véhicules, qu’ils ne leur épargnent de graves accidents.
Le paradoxe à notre sens, c’est comment des techniciens bien avertis de l’utilité d’un service public en général, et des administrateurs avisés de la chose économique peuvent-ils constater une situation aussi aberrante et la laisser perdurer jusqu’à présent ? Et ceci, sans même n’envisager aucune solution en perspective, pour y remédier définitivement et le plus rapidement possible. Au demeurant, Il était pourtant absolument clair dès l’entame de la mise en service du centre, qu’au vu de l’affluence du nombre exponentiel des demandes, que de sérieux problèmes allaient immanquablement se poser dans le fonctionnement normal pour satisfaire la demande. C’était bien évident et logique ! Et ils devaient parfaitement en être conscients, qu’il était pratiquement impossibilité, avec un seul centre, de pouvoir prendre en charge toutes les demandes des usagers. Qui plus est, de permettre aux automobilistes de faire le contrôle de leur véhicule dans un temps raisonnable. Il est tout de même surprenant, que tout ceci se passe dans un pays, sous la conduite d’un président de la République, ingénieur de formation !
Et comme si de rien n’était, l’Etat avec tous ses démembrements concernés, parfaitement au courant de cette incapacité du centre à remplir correctement la fonction qui lui est dévolue, laisse quand même faire malgré tout. Alors, les autorités compétentes en charge du premier au dernier responsable ne se contentent que d’observer. Ainsi, elles ne s’intéressant en réalité qu’à l’argent qu’ils en tirent, sans penser le moins du monde à fournir un service satisfaisant équivalent, aux clients. C’est asocial, voire indécent, de pressurer les contribuables, dans le but de permettre à une minorité d’entre nous de vivre de privilèges et dans l’opulence la plus abjecte, au lieu de satisfaire la demande sociale. Logiquement, en lieu et place de ces dépenses folles de l’Etat telles que : les fonds politiques, pour le folklore et le prestige, les financements occultes de certains lobbies et d’autres dépenses parfois illégales et inopportunes, rien que pour faire plaisir à des gens , alors que ceci aurait pu être investi pour l’érection d’autres centres, l’entretien et la réfection du réseau routier actuel en état de dégradation. Dans le même ordre, cette masse d’argent allouée indûment, arbitrairement et illégalement aux anciens chefs d’Etat, pour soi-disant revaloriser leur statut n’est rien d’autre qu’un privilège indécent. Cet argent aurait pu servir plus utilement aux Sénégalais, s’il finançait d’autres centres ou réglait d’autres besoins publics des citoyens. Ceci aurait pu permettre aussi, de baisser les tarifs en cours d’une part, et d’autre part, de contribuer à l’entretien permanent du réseau routier.
C’est le moment d’ailleurs et l’occasion de se demander sérieusement, pourquoi l’Etat ne créerait-il pas, un service national d’entretien du réseau routier au sein du ministère de l’Equipement –genre Travaux Publics-, comme ce fut à l’époque ? Ceci, permettrait de faire face en urgence, aux petites réfections nécessaires des routes et rues, avant que les dégâts n’atteignent des proportions importantes, qui exigeraient de grands travaux très coûteux.
Par ailleurs, si l’Etat mettait enfin un terme à l’hémorragie quasiment permanente de nos ressources financières, rationalisait les dépenses publiques à leurs justes mesures, diminuait le train de vie dispendieux de l’Etat, freinait les détournements et malversations financières persistants, sources des enrichissements illicites que nous connaissons, etc., par conséquent rompre précisément avec les méthodes et le système Wade, notre pays serait sur de bonnes dispositions et se placerait sur les rampes de lancement pour son émergence. Mais hélas, ce n’est pas malheureusement encore, la voie empruntée avec fermeté par le gouvernement. C’est plutôt le tâtonnement, les hésitations et le manque de détermination à satisfaire les ruptures, les réformes nécessaires et la demande sociale pressante que nous constatons.
Nous soulignons au passage une caractéristique malheureuse qui fonde les gouvernances africaines en général, à savoir que nos gouvernants n’ont pas la culture de la planification, de l’évaluation, de la rationalisation et du suivi des décisions qu’ils prennent et projets qu’ils mettent en œuvre. Ainsi, ils ne font pas l’état des lieux pour constater et relever les anomalies et autres insuffisances survenues en cours d’exécution, afin de les corriger au fur et à mesure. C’est bien ce qu’on appelle le pilotage à vue qui mène la plus part du temps à l’échec. Par conséquent et malgré tout, ils foncent tête baissée avec les erreurs qui s’accumulent et une situation qui se détériore sans cesse. Tout cela ne suscite cependant aucune réaction de taille de la part des autorités, à prendre immédiatement les mesures idoines qui s’imposent dans de pareils cas, pour remédier à une situation qui se détériore chaque jour davantage.
Enfin, nous avons noté que le Sénégal a eu au cours de son histoire, un président Poète d’abord, ensuite un Administrateur civil, puis un Avocat, et présentement, un Ingénieur. Chacun d’eux a eu à imprimer en mal ou en bien à son magistère, une singularité particulière relative à sa profession. Les Sénégalais sont donc aujourd’hui parfaitement en droit, d’attendre du président ingénieur et pensent légitimement alors, qu’il doit doter le pays plus que les autres, d’infrastructures de qualité, notamment en routes de bonne facture avec un service d’entretien permanent.
En conclusion, le président Macky Sall doit se convaincre définitivement que, seul un bilan positif satisfaisant les Sénégalais est le seul gage, qui lui donnerait des chances d’avoir d’un second mandat. Et si toutefois et par malheur, il cédait au chant des sirènes qui le pousse avec insistance, à renoncer à la poursuite de la traque des biens mal acquis, ses engagements fermes pris devant son peule et subsidiairement, de libérer Karim Wade sans procès, ce serait là à l’évidence pour lui, courir le risque grave d’une défaite fatale et la perte du pouvoir en 2017. Alors, il doit prendre ses responsabilités et les assumer devant les Sénégalais, seuls juges et souverains en dernier ressort.
Mandiaye Gaye
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