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Hier mercredi, des journalistes de Charlie Hebdo dont les célèbres dessinateurs, Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, ont été froidement assassinés dans leurs locaux, à Paris, en pleine conférence de rédaction, par trois hommes encagoulés vociférant après leur sinistre œuvre avoir vengé le prophète Mohammed (PSL). Douze personnes dont deux policiers sont mortes et la rédaction de Charlie Hebdo a été quasiment décimée.
Charlie Hebdo, on se souvient, avait publié des caricatures du prophète suscitant une vive polémique. Que cet hebdomadaire humoristique n'ait pas toujours fait l'unanimité dans ses diverses provocations est certes connu, mais qu'importe aujourd'hui.
Lorsque des fous encagoulés choisissent lâchement d’exécuter avec des kalachnikov des journalistes dont la seule arme est le crayon, pour dessiner et rendre compte, à leur façon, notamment par la caricature, des pulsations du monde, il ne reste plus qu’à se dresser vigoureusement pour faire face. Quels que soient les prétextes brandis, le terrorisme est absolument injustifiable. Pire encore, lorsqu’il prend en otage une religion, en l’occurrence l’Islam, pour légitimer sa forfaiture.
Le terrorisme est d’autant plus dangereux et indéfendable qu’il se manifeste aujourd’hui partout à travers le monde, avec la même intolérance mortifère. Profondément injuste, il frappe aveuglément, sans discernement. C’est le cas, tout près de nous, au Mali, au Niger et particulièrement au Nigéria où après quelque 200 jeunes filles kidnappées depuis bientôt neuf mois, soustraites à leurs parents et transformées en esclaves sexuelles, des garçons ont été aussi enlevés pour alimenter les futures hordes barbares.
Des musulmans y tuent d’autres musulmans au nom de leur conception de l’Islam.
C’est dire que le terrorisme n’a pas de religion et qu’il importe par conséquent de refuser les amalgames et de se dresser contre tous les censeurs et tous les directeurs de conscience puisque nul ne peut s’octroyer le droit de dicter et d’imposer à un être de chair comme lui la conduite à tenir. Il est en effet important de rappeler qu’il revient à la seule République de rythmer la vie démocratique d’hommes et de femmes qui naissent libres et égaux et de leur garantir la possibilité de vivre ensemble et d’assumer leurs différences et convergences. Aussi la République qui a l’exigence de faire respecter la loi égale pour tous mérite-t-elle d’être défendue quoique cela puisse coûter.
Parce que le terrorisme est abject, aveugle et vise à faire peur, tous les démocrates se doivent de se dresser et faire en sorte que la bête immonde ne puisse prospérer. Cela commence par s’engager à défendre des valeurs qui nous sont communes et qui prônent la liberté, le vivre ensemble, la convivialité, la laïcité, le dialogue, c’est-à-dire l’échange de points de vue contradictoires. Il ne faut donc pas céder à la peur. Bien au contraire, aujourd’hui plus que jamais la vigilance et la résistance s’imposent car c’est de nos renoncements que l’intolérance trace son chemin macabre. Nous sommes tous concernés !
source: http://www.sudonline.sn/nous-sommes-tous-concernes-_a_22485.html
