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A se demander si on est toujours dans le débat politique. Surtout lorsque l’on s’autorise à parler des origines des personnes, de leurs familles, de leur père, de leur mère, bref, d’un passé propre à chaque individu et dont certains traits sont confondus ou même tus par décence, au profit du vivre-ensemble auquel nous nous sommes tous engagés, en tant que citoyens d’une nation.
Au Sénégal, il y a des risques que les fondements de l'Etat-nation volent en éclats si la classe politique s'autorise de tels écarts de langage qui n'honorent ni leurs auteurs encore moins leurs vis-à-vis. Il est évident que les derniers propos tenus par l’ancien chef de l’Etat, inquiètent au plus haut niveau, s’ils ne suscitent des interrogations légitimes : jusqu’où est-on prêt à aller pour obtenir la libération d’un fils jugé pour enrichissement illicite ?
Ce n’est pas en tout cas par la répression que le pouvoir devra répondre face à cette nouvelle provocation, mais par le mépris. D’aucuns se demandent même s’il fallait relayer dans les médias, ces propos qui en définitive, s’avèrent être des attaques personnelles destinées à atteindre un individu, à faire mal, gratuitement. Un dérapage verbal regrettable et condamnable, que l’ancien président ne conçoit pas comme tel. A la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis y compris les plus bas et ceux en-dessous de la ceinture.
Ce matin, un quotidien de la place s’est refusé à reproduire dans ses colonnes les propos jugés offensants de l’ancien chef de l’Etat qui jette le discrédit sur son successeur à la tête de l’Etat. Alors que dans les revues de presse, des chroniqueurs se donnent à cœur joie pour répéter, prononcer et commenter, dans leur théâtralisation habituelle, ces propos polémiques qui n'honorent pas les deux familles respectives; une manière de remuer le couteau dans une plaie béante, ouverte par un ex-président qui risque fort de faire l’objet de représailles, justement ce qu’il chercherait à travers ses sorties destinées, uniquement, à maintenir la pression sur la justice et faire libérer son fils de prison. L'opinion attend, sans doute, de la classe politique et des responsables du Pds en particulier, qu'ils se désolidarisent de tels propos indignes d'une personne qui a présidé aux destinées de toute une nation.
«Macky a tenté de s’attaquer à ma famille, a tenté de me détruire, moi et ma famille. Eh bien, je tenterai de les détruire, lui et sa famille. C’est clair». On y est ! Le vieil homme qui "fait le buzz" à Dakar a tenu parole. Et ce n'est pas le meilleur des souvenirs qu'on gardera de lui, demain.
Momar Mbaye
source:: http://www.seneweb.com/news/Editorial/ca-vole-bas-mame-abdoulaye_n_148732.html
