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Après huit mois de procès dans l’affaire dite Karim Wade et ses neuf autres co-prévenus poursuivis pour enrichissement illicite, le verdict est tombé hier, lundi 23 mars. L’ancien ministre d’Etat, ministre des infrastructures, de la coopération internationale et de l’Energie a écopé de six ans de prison ferme et de 138 milliards d’amende.
Poursuivi pour des biens illicites estimés à 117 milliards FCFA, le parquet spécial, rappelle-t-on, avait requis contre lui, 7 ans de prison de ferme, une amende de 250 milliards, la confiscation de ses biens présents et la privation de ses droits prévus à l’article 34 du Code pénal, pour le chef d’«enrichissement illicite et corruption». Un verdict qui devrait pousser d’éventuels pilleurs de la République à réfléchir par deux fois, avant de commettre des actes de prévarication et autres détournements qui plombent l’envol de notre pays. D’autant plus que dans un de ses attendus, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a rejeté l’argument de don du président Abdoulaye Wade brandi par Karim Wade, durant son procès, pour justifier l’origine de certains biens.
Mieux, la CREI a en même temps rejeté l’argument de don de chefs d’Etat étrangers au sujet de trois véhicules de luxe de Karim Wade.
Ce qui constitue une jurisprudence assez intéressante dans un pays où les différents chefs de l’Etat ont souvent fait preuve de largesses. Mais, celui qui a le plus marqué les esprits, c’est Abdoulaye Wade.
En récusant l’argument de donation, la justice devrait aller plus loin dans sa logique en fouillant dans les avoirs de tous nos hommes politiques qui se sont, pour la plupart, appuyés sur l’appareil étatique pour se retrouver à la tête d’une fortune colossale.
Les fameux fonds spéciaux, communément appelés fonds politiques ou encore «caisse noire» sont souvent brandis par certains pour justifier leur soudaine et insolente richesse.
Même l’actuel président de la République aurait bénéficié des largesses de Wade. La vingtaine d’hommes politiques, aujourd’hui, interdits de sortie du territoire national, n’hésite pas non plus, à citer le secrétaire général du PDS pour justifier l’origine de leurs biens.
Quid de ces secrétaires généraux des partis politiques alliés (Cap 21, Macky2012, Benno Bokk Yaakar) qui toucheraient des millions et des millions de FCFA par mois pour leur compagnonnage avec Wade et avec Macky Sall. Un Chef d’Etat sénégalais a même avoué avoir reçu des dons d’un autre Chef d’Etat africain.
Karim Wade qui a été reconnu coupable d’enrichissement illicite devrait payer. Certes ! Mais, s’arrêter à Wade-fils serait faire preuve d’une justice sélective. Il n’est pas le seul à en avoir usé et abusé. Combien sont-ils, ces hommes politiques, sans diplômes souvent, plus pauvres que Job qui, soudainement, sont devenus plus riches que Crésus ? C’est devenu même une lapalissade que de dire que la politique est devenue un moyen d’ascension sociale.
Des Socialistes, aux Apéristes, en passant par des Libéraux, des Progressistes, des Jallarbistes et autres Follistes, ils se sont tous, d’une façon ou d’une autre, enrichis grâce à la politique.
C’est pourquoi, le Sénégal devrait se doter d’une justice libre et indépendante, différente de celle aux ordres de l’Exécutif, pouvant débarrasser l’environnement de travail des pesanteurs politiques et politiciennes. Il faut mettre de l’ordre dans la gouvernance économique. D’où la nécessité de garde-fous, de sentinelles pour défendre la Res-publica, afin de combattre certaines tares comme la gestion patrimoniale sous Wade et néo-patrimoniale sous Macky Sall, des affaires publiques ?
Quitte à supprimer les fonds spéciaux, à réglementer les donations publiques ou privées.
source:http://www.sudonline.sn/qu-ils-nous-rendent-notre-argent-_a_23725.html