Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

24
Dim, Nov

Lettre ouverte au Président de la République Macky Sall, Chef Suprême des Armées du Sénégal

CONTRIBUTIONS
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

contribution

Son Excellence Monsieur le Président de la République,


Permettez-moi d'abord de vous adresser de sincères salutations. En effet, la Grande Nation Sénégalaise vous a témoigné sa confiance en vous confiant son avenir à 65 % de voix. Un chiffre qui rassure dans un continent habitué à des coups d’Etats militaire, ou soulèvements populaires,  ou à des scores davantage folkloriques.

Etre Président de la République du plus grand pays comme le Sénégal, revêt une triple importance :

 


- Par le devoir de rendre le sourire et la confiance à votre peuple, par le dialogue et la concorde pour que la paix et la stabilité règnent dans notre chère patrie
- Par l'influence que votre seul nom assoie sur le monde Arabo-islamique;
- Pour les relations que vous souhaiteriez prendre avec toutes les nations du monde sans exception, pour une paix durable, pour une émergence socio-économique réelle des peuples.

 

 

Selon des informations qui nous parviennent de Votre éventuelle décision de vouloir envoyer des soldats Sénégalais pour combattre aux côtés des saoudiens contre le Yémen.

Excellence Monsieur le Président de la République, chef suprême des armées

Cette guerre injuste que mène l’Arabie Saoudite contre le Peuple innocent yéménite n’est pas la nôtre, ni sur le plan géopolitique ni géostratégique. Si vous le faites les sénégalais dans leur écrasante majorité vous demanderons  pourquoi leurs soldats iraient mourir dans une guerre qui n’est pas la leur et qui se situe a des milliers de kilomètres de leur pays et que peu d’entre eux connaissent. Alors que   Vous aviez refusé en premier lieu de tout envoi de soldats sénégalais au Mali, pays frère et premier partenaire commercial du Sénégal pour le soutenir dans sa lutte contre l’occupation de son territoire par des groupes terroristes et n’eut été la demande française vous n’alliez pas revenir sur votre décision. Vous avez également refusé d’engager les troupes sénégalaises  dans le contingent de soldats retenus par l’Union Africaine pour combattre le Bokko Haram au Nigeria, au Cameroun, au Niger  et au Tchad plus proche du Sénégal sur le plan social, culturel, religieux, linguistique, etc.

Rares sont ceux qui ont pris le temps de se poser une question fondamentale : cette guerre est-elle légale ?

Il y a plus d’un mois, une coalition de pays menée par l’Arabie saoudite a commencé à bombarder le Yémen pour chasser un groupe dit rebelle soutenu par l’Iran qui a pris le contrôle de Sanaa, la capitale du Yémen, à la fin de l’année dernière. Les bombardements ont fait des centaines de morts, dont de nombreux civils.

L’Arabie  Saoudite a prétexté que ces attaques étaient une manière de venir en aide à son voisin sur une demande exprès de son dirigeant, ce qui est légal en vertu du droit international.

Le président yéménite Abdu Rabo Mansour Hadi avait en effet demandé une intervention, car son régime était menacé par les rebelles du mouvement houti dit t-il.

Mais M. Hadi a dépassé la durée de son mandat, il a déjà démissionné et il a même quitté le pays. Sa légitimité est donc discutable et la légalité de l’opération militaire de l’Arabie saoudite n’est donc pas évidente. 
Les exemples de gouvernements demandant du soutien pour une opération militaire sur leur territoire ne manquent pas. L’Irak a ainsi récemment demandé l’aide des États-Unis pour combattre le groupe autoproclamé État islamique. Le droit international considère ce genre d’intervention comme légal.

Mais le cas du Yémen est moins évident. M. Hadi avait depuis longtemps perdu le contrôle de grandes parties de son pays. Les troupes d’Ansarullah  houthi — un courant zaïdiste (Branche Chiite), qui s’opposait de manière récurrente au gouvernement depuis des années — s’étaient emparés de Sanaa en septembre et une grande partie de l’armée n’obéissait plus à M. Hadi.

Le mandat démocratique de M. Hadi n’était pas non plus très solide. Il avait gagné les élections de 2012, auxquelles il était le seul à se présenter après les manifestations du printemps arabe qui avaient entraîné la chute d’Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis de longues années. Son mandat devait se terminer par des élections véritablement démocratiques en février 2014, mais il avait
été prolongé d’un an sans scrutin. 

En janvier, M. Hadi avait annoncé sa démission avant même la fin officielle de son mandat, lorsque les houthi s’étaient emparés du palais présidentiel.

Après avoir fui Sanaa pour se réfugier dans la ville portuaire d’Aden, il était revenu sur son annonce, affirmant qu’elle avait été prononcée sous la contrainte. Puis, peu après avoir appelé à une opération militaire, il a quitté le pays et s’est installé en Arabie saoudite, où il demeure encore à l’heure actuelle.

De ce fait, pourrons-nous interroger sur la légalité du président Hadi pour une demande d’intervention, le fait qu’il ait démissionné n’invalide t-il pas son consentement ? 

 
Si M. Hadi se trouvait toujours à Sanaa et n’avait affaire qu’à une rébellion relativement modeste, il pourrait probablement consentir à ce que d’autres États interviennent pour l’aider. Cela n’est pas vraiment sujet à controverses du point de vue du droit international.  Mais moins l’auteur de la demande a le contrôle, plus sa demande prête à controverse. En l’occurrence, le pays semble hors de contrôle.  

Mais la reconnaissance internationale demeure un arbitrage de poids en géopolitique.

La justification de l’invasion par M. Hadi ne fait que compliquer les choses. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations Unies pour demander une intervention militaire, il a invoqué l’article 51 de la Charte des Nations Unies, qui donne aux pays le droit à l’autodéfense, y compris collective. Mais l’article 51 régit les conflits internationaux et non nationaux.

« L’article 51 est applicable lorsqu’un État fait usage de la force sur le territoire d’un autre État ou pour répondre à une attaque de l’extérieur. Ce n’est pas le cas ici ». Il s’agit d’un conflit entre le gouvernement du Yémen et un groupe dit rebelle important à l’intérieur du pays — cela n’a rien à voir avec l’article 51. 

Est-ce qu’un régime comme celui d’Arabie Saoudite peut-il prétendre instaurer la démocratie et la légitimité ?

 L’Arabie saoudite a décrit ce conflit comme une menace sous-régionale à sa propre sécurité. Alors que les troupes d’Ansarullah- houthi ne représente pas de menace contre les pays voisins pour justifier une intervention militaire, surtout que d’autres techniques telles que des sanctions ou une médiation n’ont pas encore été testées. Et depuis le début de cette agression saoudienne contre le peuple Yéménite aucune balle n’est tirée en direction du territoire saoudien. Donc, qui des deux Saoudiens ou Yéménite représente une menace pour l’autre ?

Excellence Monsieur le Président de la République

Vous devrez vous inspirez de la position des États-Unis qui n’apportent qu’un soutien logistique disent t-ils  à la campagne de bombardement, celle de l’Egypte qui a dit à haute voix que son Armée est faite pour défendre les intérêts des égyptiens ainsi que celle du Pakistan dont les députés ont voté à l’unanimité pour une résolution selon laquelle le Pakistan devrait maintenir la neutralité par rapport au conflit yéménite pour être capable de jouer un rôle diplomatique proactif de résolution de la crise et non de combattre a coté des saoudiens contre le Yémen pays jugé parmi les 20 plus pauvres au Monde.

Excellence Monsieur le Président de la république

Pourquoi n’avez-vous pas pris le temps de demander la raison de la réticence de ces grands pays beaucoup dont les armées sont beaucoup plus puissantes et plus équipées que notre vaillante armée sénégalaise ?

En guise de rappel historique, en 1962, Arabie saoudite, avec en arrière-plan les Soviets et les Américains. L’imam appartenait à la secte chiite des Zaydis, la même que celle des Houthi, que Saoudiens et Egyptiens combattent aujourd’hui. Une "armée panarabe" dirigée par L’Egypte avait essayé d’envahir et d’occuper le Yémen, Le Président Jamal Abdel Nasser, d’Egypte  a été contraint, de retirer son armée de plus de 50 000 hommes de ce qui était devenu le "Vietnam de l’Egypte" comme il l’a lui-même tristement reconnu plus tard.

Le Général Sissi président d’Egypte, est particulièrement réticent, du fait qu’il a été élevé dans le souvenir de la défaite humiliante de l’Egypte lorsqu’elle a tenté de soumettre le Yémen. L’Egypte, qui a perdu 25 000 hommes durant cette guerre et a vu son économie s’effondrer. Sans parler de la catastrophique défaite de 1967 face à Israël.

En 2009,  l’incompétence de l’armée saoudienne a été révélée au grand jour lorsque leur importante offensive contre les Houthi de long de la frontière Arabie Saoudite/ Yémen a été repoussée et que, dans la contre-offensive qui a suivi, les combattants Houthi, légèrement armés, ont pénétré jusqu'à 60 kilomètres et ont parvenu à conquérir ainsi  un grand morceau de territoire saoudien.

Les problèmes au Yémen ne viennent pas d’une opposition entre chiites et sunnites ou entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Ils ne viennent pas de Barack Hussein Obama, dont l’administration est restée assise sur le banc de touche et de regarder la famille royale saoudienne se lancer dans cette aventure insensée dont les répercussions ne seront que bénéfiques pour l’Amérique et faciliteront l’exécution du plan machiavélique élaboré en vue de dislocation   de l’Arabie saoudite.

Les problèmes au Yémen viennent tous de conflits tribaux qui remontent à des siècles, et la seule façon de les résoudre est d’entamer un long et fastidieux processus de négociations. En 1990, un accord de paix qui aboutissait à la réunification du Yémen avait vu le jour avec beaucoup de difficulté.

Les Saoudiens lancent cette guerre contre le peuple yéménite par orgueil et arrogance, mais aussi par une sorte de paranoïa : ils craignent soi-disant d’être encerclés par un anneau "d’ennemis chiites menés par l’Iran", c’est, du moins ce que voudraient nous faire croire certains médias occidentaux et arabes.

Les Houthi, qui en peu plus  d’être perpétuellement négligés par le gouvernement yéménite et qui voulaient en finir avec une politique qui engendre des famines au Yémen, ont conclu un accord avec l’ancien Président Ali Abdallah Saleh, dont le fils dirigeait l’armée yéménite à l’époque de l’accord que l’Arabie Saoudite et les États du Golfe ont fait avaler de force aux yéménites, il y a deux ans, et ont lancé une offensive pour s’emparer du pays.

Depuis le début les Houthi réclament des négociations tout en disant clairement qu’ils ne permettront pas aux Wahhabites "d’Al-Qaida et de l’dans la péninsule arabique" et ‘’Etat Islamique’’ principalement composés de fanatiques saoudiens en exil de se maintenir au Yémen.

D’après les nouvelles, la guerre fait rage à la frontière Yémeno- saoudienne, et il est intéressant de noter que l’armée saoudienne n’a pas encore fait là de progrès sérieux. Etant donné que la majeure partie des combattants Houthi se sont regroupés pour prendre d’assaut Aden dans le sud pétrolifère du Yémen, la tentative militaire saoudienne d’envahir le cœur du territoire Houthi n’est pas très concluante.

À ce stade, l’armée saoudienne se livre surtout au massacre aérien du peuple sans défense du Yémen et à la destruction sytèmatique de toutes les infrastructures du pays. Si et quand l’offensive terrestre promise commence sérieusement, on verra des milices Houthi aguerries se battre contre une armée prétendument panarabique qui a peu d’expérience de la vraie guerre. Avec, en face d’elle, des guerriers qui défendent leurs maisons et leurs familles, comme les Viet Kong au Vietnam, l’Arabie saoudite et ses acolytes vont  se retrouver dans un bourbier yéménite, qui sera leur "Vietnam".

Excellence Monsieur le Président de la République

Et Président du Comité pour la Défense des Droits Inaliénables du peuple palestinien

Vous devez insister beaucoup sur l’Arabie Saoudite, afin qu’elle n’abandonne pas la Cause palestinienne  ouvrant ainsi la voie à l’Israël  de tuer, de démolir, et d’exproprier davantage de palestiniens. Alors que la Palestine mérite  plus d’égards et d’attention particulière plus que tout moment.

J’attire votre attention sur le fait que tous les groupes terroristes à travers le monde qui sèment la mort et la désolation partout ils sont, sont issus du Wahhabisme qui est la religion d’Etat en Arabie Saoudite. Pour ne citer qu’ Al Qaida, En Afghanistan, groupe Etat islamique en Irak et en Syrie, Front Al Nosra en Syrie, Boko Haram au Nigeria, les Shababs en Somalie, Ansaru Beit-el Moqades en Egypte, Ansarou Dine, Mojao au Mali voisin etc. Tous  se réclament du Wahhabisme-salafisme-jihadisme.Des produits finis de cette Arabie saoudite à qui vous voulez porter secours. Ne nous voilons pas la face.

Excellence Monsieur le Président de la République

La véritable raison de cette guerre est l'échec de l'Arabie saoudite et la perte de son emprise sur ce pays. Les Saoudiens ont réalisé qu’ils ne peuvent plus parier sur leurs valets dans ce pays, ils ne peuvent plus compter sur les  Wahhabites- Salafistes-Takfiristes (vaincus dans plusieurs régions), le Yémen appartient désormais à son peuple. L’Arabie ne peut pas supporter ce choix. La véritable motivation de cette guerre est la reprise du contrôle de ce pays et point à la ligne.


En conséquence, Je demande solennellement à Votre excellence et au nom de toutes celles et ceux  qui sont contre cet envoi de troupes sénégalaises au Yémen de sursoir à de telle décision qui fera qu’exacerber  des tensions inutiles et de lourdes conséquences sur la oummah islamique mais également dans le monde entier qui est devenu un village inter planétaire.

Chérif Mballo

Chercheur-Directeur du Centre islamique de Recherche et de Documentation

Président-fondateur du Mouvement Ali Yacine

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Dakar-Sénégal