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Commentant l’accord intervenu entre le Gouvernement et les Syndicats, le Ministre de l’Education Nationale Sérigne Mbaye Thiam disait en substance que les renseignements, sur l’année scolaire, à sa disposition ne sont pas alarmants et qu’il était confiant quant à la suite à donner sur le programme réaménagé qu’il faut mettre en œuvre pour boucler l’année scolaire. En tout état de cause, il disait attendre les conclusions d’une évaluation scientifique commanditée auprès des Inspections d’Académie pour prendre les décisions qui s’imposent.
Eh bien, ces décisions sont tombées mais malheureusement elles sont restées au travers de la gorge de certains syndicats qui s’offusquent de ne pas être associés ni dans le processus d’évaluation ni dans les propositions de réaménagement du calendrier scolaire. Ils réclament aussi le paiement des montants prélevés sur les salaires des enseignants qui ont observé la grève. Enfin ils menacent de boycotter les examens scolaires si l’Etat reste sourd à leur appel en continuant à les ignorer superbement dans sa volonté à régenter en maître absolu et souverain dans le pilotage du système. Dans ce bras de fer, les protagonistes se soucient très peu du temps perdu, du temps que nous sommes entrain de perdre, du temps que nous allons perdre encore, encore et encore en conjectures, en conciliabules, en pourparlers et en négociations officielles dans les salons feutrés des Ministères. Ce temps qui pèse son pesant d’or dans la panoplie des mesures de sauvetage doit se gérer au jour le jour, heure après heure, minute après minute. La plus petite seconde doit être rentabilisée pour espérer atteindre un résultat acceptable. Nos prétendus administrateurs hors classes et éducateurs hors pairs se livrent un combat sans retenue et sans concession sous les yeux hagards de facilitateurs experts agréés en Education à la recherche d’une voie de l’émergence d’un système éducatif performant, qualitatif et valorisant.
Dans ce jeu de dupes ou plutôt dans ce combat de titans, l’élève est-il au centre des préoccupations chantées par tous ou alors est-il le maillon le plus faible à sacrifier sans état d’âme sur l’autel du fonctionnement vaille que vaille du système ? Dans l’état actuel du système, les élèves sont devenus de simples robots qui fonctionnent dans l’aliénation la plus servile et la plus abjecte. N’est-il pas inquiétant de constater qu’ils sont de moins en moins enclins à réclamer des cours ? N’est-il pas étonnant que partout, l’espace scolaire vibre au rythme des Journées culturelles de trois à une semaine ? Faut-il croire que la paresse intellectuelle a pris le dessus sur la capacité intellectuelle de nos élèves à se remettre en cause? Sont-ils à même de sortir de l’engrenage où ils sont piégés depuis leur tendre enfance ?
Je voudrais revenir sur ce que devrait être une évaluation scientifique et comment en assurer la mise en œuvre. Je pense effectivement que le quantum horaire devrait être le cœur, l’objet central de l’étude qui permettrait de mener une évaluation scientifique du bilan à mis parcours de l’année et à une étude scientifique de ce qui est possible de faire d’ici la fin de l’année scolaire. Pour commencer, les deux questions suivantes permettent d’indiquer la voie à suivre :
Ø Quel est le taux de réalisation du quantum horaire à la date d’aujourd’hui ?
Ø Quel est le taux réalisable d’ici la fin de l’année ?
Ces questions devraient trouver leurs réponses dans les rapports de cellules sinon dans les cahiers de textes. Dans les normes, un Chef d’établissement averti qui connait ses responsabilités est capable de répondre à tout moment à ces interpellations. Il ne doit même pas attendre cette commande, son rapport mensuel ou trimestriel doit contenir ces renseignements. A l’échelle académique, l’Inspecteur d’Académie doit transmettre dans les mêmes conditions les mêmes types de rapports au Ministère. Dans un pilotage ascendant normal du système, le Ministre Sérigne Mbaye Thiam devrait pouvoir se prononcer à tout instant sur l’état du système éducatif. De même dans un pilotage descendant normal, les chefs d’établissement devraient aujourd’hui disposer de la Loi sur les années de validation et son décret d’application pour une prise en charge adéquate et diligente du traitement des dossiers de leurs agents. Tant que le Ministère fonctionnera dans l’improvisation et l’approximation, il sera difficile de s’entendre avec les syndicats. En vérité, la décision de revoir le calendrier scolaire est de la compétence exclusive du Ministre. Il consulte à cet effet ses Directeurs Nationaux et ses Inspecteurs d’Académie. Cette décision relève de sa responsabilité exclusive. Les syndicats qui souhaitent contribuer à lui faire des suggestions peuvent parfaitement le saisir dans un esprit constructif et participer dans le montage technique du réaménagement. Cette démarche est même souhaitable dans la gestion démocratique du pouvoir. Le Ministre ne peut pas refuser cette offre qu’il se doit d’accepter avec humilité.
Maintenant que les dès sont jetés, mettons-nous tous au service de nos élèves, de nos enfants et de notre Pays en acceptant de se mettre au travail 24H/24H. Même à ce rythme, nous serons encore loin du niveau de performance dans le secteur de l’Education qui permettra au Plan Sénégal Emergent d’atteindre pleinement les objectifs sectoriels. Il se raconte dans les couloirs des Ministères que les budgets de fonctionnement des services publics sont réduits à la portion congrue pour permettre le financement du Plan Sénégal Emergent. Devrions-nous croire que le fonctionnement normal des Services Publics n’est pas un indicateur de performance impactant sur les résultats du PSE ?
Pour rappel, les budgets de fonctionnement des CEM et Lycées ont énormément souffert de ces ponctions budgétaires. En 2012, entre mars et avril, les budgets ont été réduits de moitié ; en 2013 aucune amélioration ; en 2014 le budget est indexé à l’effectif élève mais l’embellie n’a duré que le temps du premier semestre et la moitié du budget s’est volatilisée pour atterrir sur d’autres investissements dits prioritaires. En 2015 le désenchantement est manifeste à tous les niveaux et le désarroi est total : les budgets de fonctionnement des Lycées et collèges n’ont jamais connu un si bas niveau. Comment alors prolonger l’année scolaire dans ces conditions ? Avec quels moyens les établissements vont-ils fonctionner ?
En conclusion, à la lumière de l’évolution de la situation et des perspectives qui sont offertes par la tenue du Conseil présidentiel le 08 juillet, les propositions ci-dessous déjà émises pendant la période des Assises gardent toujours leurs pertinences : compte tenu de la complexité et de la profondeur de la crise, il est peut être prudent de procéder par palier pour garantir le succès de la démarche.
Le premier palier doit être consacré au Pacte de stabilité prôné par les Assises de l’Education et de la Formation : il s’agit de réduire la fréquence des grèves au strict minimum et permettre au système de retrouver sa compétitivité et sa croissance.
Eléments de contenus du Pacte :
Ø Mise en place d’une Commission de rédaction du Pacte de stabilité
Ø Le respect des accords signés.
Ø Trêve de deux ans dans les grèves
Ø Réorganisation du plateau syndical : limitation du nombre et restructuration
Ø Réorganisation du Mouvement syndical par l’adoption d’un Projet de Loi à l’Assemblée Nationale
Le deuxième palier doit prendre en charge la restauration et la sauvegarde de la bonne gouvernance en élaborant une charte de la bonne gouvernance.
Eléments de contenus de la Charte :
Ø La restauration et la sauvegarde de l’Ethique et de la Déontologie dans le système éducatif. Il s’agit particulièrement de mettre en valeurs nos potentialités culturelles propres qui sont particulièrement riches et variées pour leur donner une dimension éducative moderne. Il s’agit aussi de faire connaître notre Pays et notre Nation au travers de ses symboles, emblèmes, hymnes, nos différentes ethnies et leurs cultures, notre histoire, nos figures emblématiques.
Ø La création de Club d’Education à la Vie Citoyenne dans tous les établissements scolaires pourrait prendre en charge la vulgarisation de ce volet de la charte.
Ø Mise en place d’une commission de révision, réactualisation et reformulation des textes réglementaires en vue d’une adéquation avec les réalités socio-économiques et socioculturelles locales. Revoir la composition du Conseil de gestion et élargir ses compétences. Faire un toilettage de tous les textes obsolètes et désuets.
Le troisième palier sera consacré à la composante formation et pédagogie :
Eléments de contenus du volet formation et pédagogie :
Ø Mise en place d’une commission formation et pédagogie
Ø Régulariser tous les professeurs contractuels qui ont des problèmes d’intégration notamment les professeurs de philosophie avec des diplômes de sociologie
Ø Ouvrir la section de la formation des professeurs dans le CRFPE, mais aussi celle des laborantins, des comptables matières, des gestionnaires et même des surveillants.
Ø Permettre aux établissements de prendre en charge directement le volet formation continuée des professeurs.
Ø Mise en place de cellules-classes;
Le quatrième palier a trait à la revalorisation du budget de fonctionnement des services. Il est venu le moment de poursuivre la politique de décentralisation des moyens au profit des établissements scolaires directement en renforçant leurs budgets.
Eléments de contenus du volet budget de fonctionnement
Ø Revoir la configuration du budget de fonctionnement
Ø Allocation d’un budget pour la formation continuée
Ø Allocation d’un budget pour les Projets d’établissement
Ø Définition, affectation et contrôle des ressources extrabudgétaires
Après les Assises qui ont suscité un immense espoir, nous sommes en route vers le Conseil Présidentiel qui doit se tenir le 08 juillet 2015. Je garde l’espoir qu’il sortira de ce Conseil Présidentiel les décisions de mise en œuvre des recommandations issues des Assises de l’Education et de la Formation. Ce Conseil Présidentiel ou peut être ce Recours Présidentiel ou même ce Recours Constitutionnel devrait ré-habiller le Système éducatif des attributs comme l’Ethique, le patriotisme, l’Equité, la Qualité, la performance, la fierté, le courage, la citoyenneté, la dignité, la sagesse et l’honneur. Avec ce Conseil Présidentiel tous les espoirs sont permis pour entrer dans le train de l’histoire avec un système éducatif qualitativement performant et culturellement valorisant.
Mamadou Daffe enseignant à la retraite
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