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Introduction au Forum sur le PSE/PSI

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         PSE

  I)    Introduction

Le «  Plan Sénégal Emergent » (PSE) est une option de politique économique  pour rendre le Sénégal économiquement plus indépendant.

 Donc, le problème est de savoir,  est ce que du point de vue de son financement et des secteurs visés, le PSE est il un plan pertinent pour atteindre cet objectif d’indépendance économique, sinon quel serait celui le plus approprié.

 

 

 

 

  II) quels sont les objectifs économiques du PSE ?

Avant toute chose, il faut se rappeler que le PSE a été conçu pour des objectifs de croissance plus ambitieux que le scénario tendanciel  basé sur le  « Programme Triennal d’Investissement Public » (PTIP) 2013-2015, révisé par celui de 2014-2016,  conformément au Programme « Instrument de Soutien de politique Economique » (ISPE) retenu avec le FMI.

LE PSE intègre ainsi à ce scénario tendanciel, de nouveaux  projets et programmes pour 2014-2018  dans le cadre d’une programmation à long terme,  de 2015 à 2035, soit sur 20 ans.

 Pour plus d’exclusivité  de la croissance, dans le PTIP 2016-2018, le secteur primaire, considéré comme un des maillons essentiels pour le développement économique et social du pays, est doté de 766,037 milliards (soit 20% du coût global de l’ensemble du programme), et le sous-secteur de l’agriculture va recevoir 72,2% de ce montant, soit 553,192 milliards FCFA.

Le secteur secondaire se taille les 19% du financement global.

Dors et déjà, l’on peut noter, dès 2015, l’année de démarrage effectif  du PSE, que les objectifs du PSE et l’ISPE n’ont pas été réalisés par le  gouvernement.

En effet, du point de vue du taux de croissance, l’ISPE prévoyait un taux de croissance de 5,5%  en 2015, alors que les réalisations du  gouvernement sont de 5,4% contre un objectif du PSE de 6,7%.

De même, les projections  de croissance pour 2016,   de l’ISPE sont de 5,5% et celles du gouvernement sont de 6%,  contre des objectifs du PSE de 7,6%  et ceci,  malgré  un contexte économique international extrêmement favorable avec une baisse du cours du baril de plus de 50% et des produits alimentaires de plus de 15%, avec une monnaie, arrimée à l’Euro plus compétitive par rapport au Dollar. 

Le Sénégal, même avec le PSE,  peine encore à atteindre  ses objectifs de croissance pour aller vers  un taux de 7% qu’il considère comme critère d’émergence.

Même  s’il atteignait plus tard que prévu par le PSE, un taux de croissance stable moyen de 7%, peut il, pour autant  être  raisonnablement considéré comme « émergent », quand on sait que ces dernières années, alors que son taux de croissance moyen était de 4%, celui de  l’UEMOA était de 7% sans que l’on considère cette Zone comme « émergente »?

Le PSE  a donc, certes,  des objectifs de croissance plus ambitieux que l’ISPE, mais il aurait dû  viser des objectifs de croissance encore plus ambitieux en levant les obstacles qui l’empêchent d’être aussi performent que la moyenne de l’UEMOA.

Ces obstacles ne sont pas consécutifs à notre appartenance à la Zone Franc, puisque nous la partageons avec les autres pays membres de l’UEMOA.

Ces obstacles, spécifiquement Sénégalais, sont liés à notre politique budgétaire et à notre mode d’insertion dans l’Economie mondiale.

C’est pour cela, que la gestion du déficit budgétaire du pays et de son déficit commercial, est devenue les mécanismes clefs de la politique économique du Sénégal.

C’est par là que passe nécessairement la voie  pour parachever notre  Indépendance  nationale pour plus de souveraineté économique

 

    III)  La  gestion du déficit budgétaire

Pour mieux faire face aux contraintes de gestion du déficit budgétaire, le gouvernement est parvenu, par l’intermédiaire du PSE, à éviter la politique «d’austérité budgétaire » que lui impose  le programme  «  Initiative de Soutien de politique Economique » (ISPE) qu’il a signé avec le FMI.

En effet, le taux  du déficit budgétaire, l’ISPE l’a situé à 4,9% pour 2014,  à 3 ,9% en  2015  et à 3,7% en 2016. Pour atteindre 3% en 2018.

Donc  c’est un véritable programme d’austérité budgétaire  qu’impose l’ISPE pour atteindre une telle performance.

Cependant avec  le  PSE, le gouvernement est parvenu à faire adopter par la communauté de ses bailleurs de fonds, des objectifs moins austères de réduction du déficit budgétaire, avec un taux de 5,2%  en 2014, puis 5,1% en 2015, et 4,9% en 2016, un taux de  4,5% en 2017 et  de 3,9% en 2018.

Donc l’objectif de l’ISPE de ramener le déficit budgétaire  à 3% en 2018, a été reporté encore plus tard que  2018, donnant ainsi au gouvernement une large plage de manœuvre  dans ses dépenses publiques sur ressources propres.

C’est pour cela  qu’il a pu réaliser des  taux de déficit budgétaire   bien supérieurs à ceux retenus dans le cadre de l’ISPE,  avec   5,1% en 2014, puis  4,8% en 2015, et projette un  déficit à 4,2% en 2016, sans être sanctionné par le FMI !

Mais cette marge de manœuvre a été obtenue en contrepartie de l’engagement du gouvernement à mobiliser plus de recettes fiscales et à maîtriser son endettement.

C’est dans ce cadre que le Schéma du financement du PSE a été établi comme suit.

Les  besoins de financement  de la période de  2015 à 2035, ont été évalués à 9685 milliards,  et répartis en financement public pour 43,3%, en Subventions des partenaires techniques et financiers pour 14%, en Prêts pour 26,4%, et en financement direct privé pour 16,4%.

Donc ceux qui ont pensé que le PSE est financé principalement par l’endettement et l’investissement direct étranger devraient revoir leur copie.

Même ensemble, ces deux modes de financements ne représentent que 42,8% contre 43 ,3% de financement public sur ressources propres.

C’est par rapport à ce mode de financement  qui privilégie les ressources publiques et non le financement direct privé,  que la Directrice Générale du FMI est venue  à Dakar, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, exprimer  son désaccord, tout en recommandant la fin des subventions de l’Electricité, la réduction du poids de la Masse salariale sur les recettes fiscales,  et  la  baisse  de l’impôt sur les Sociétés à son niveau où Wade l’avait porté, c'est-à-dire à 25% au lieu des 30% en vigueur depuis la réforme de l’Impôt sur le Revenu.

Mais  le respect des engagements des Partenaires Techniques et Financiers, tant en matière de subventions que de prêts, dépend de la mise en œuvre de réformes structurantes comme celle du Foncier, de la Masse salariale et du Code du travail, pour créer un cadre plus attractif pour le financement privé.

Cependant, ces réformes ne sont pas incontournables pour le financement du PSE, pour peu que le gouvernement se tourne vers les BRICS. D’où l’importance stratégique de la rentrée de la Chine dans ce financement, et  de l’intérêt que la Turquie, et l’Inde ont manifesté.

L’obstacle budgétaire  auquel se heurte la capacité de croissance forte et durable ainsi allégé, il reste pour l’atteinte des objectifs de croissance du PSE, l’obstacle du déficit commercial qui résulte du mode d’insertion de notre Economie dans l’Economie mondiale.

 

IV)  La gestion du déficit Commercial

Cet obstacle est structurel du fait du poids exorbitant des entreprises Européennes, notamment Françaises dans l’Economie du Sénégal.

Ces Entreprises profitent de notre appartenance à la Zone Franc arrimée à l’Euro pour orienter nos importations principalement vers l’Europe, tans disque l’essentielle de nos exportations sont orientées vers l’Afrique de l’Ouest, où nos produits souffrent de manque de compétitivité- prix du fait de la sur évaluation de l’Euro  face au Dollar

Ainsi le Sénégal importe là où c’est plus cher, et exporte là où il est moins compétitif.

Ces handicapes consécutifs de cette manière dont  notre Economie nationale est insérée dans l’Economie mondiale, ont des conséquences négatives sur nos capacités de production et d’échange, de même que notre système productif, qui souffre  d’insuffisance de  productivité  avec de facteurs de production relativement plus chers importés d’Europe,  et de compétitivité avec  une monnaie relativement plus forte dans la sous région.

Cette situation va se renforcer avec la ratification des APE par notre pays, qui vont orienter davantage nos importations vers l’Europe, tout en inhibant nos exportations vers la sous région portant ainsi attente à terme à l’intégration économique sous régionale.

Cette tendance lourde d’accentuation de notre dépendance et de blocage de nos capacités de production, a subi, avec le PSE, des inflexions contraires qui tendent à restructurer les bases de l’Economie nationale, vers une plus grande diversification du système de production, et une plus grande diversification de partenaires économiques.

Cette trajectoire dessinée par le PSE, combinée,  au renforcement de notre marché  sous régional enclenché avec l’adoption d’un Tarif Extérieur Commun  (TEC),  qui augmente les Droits de Douanes avec une cinquième tranche de tarification à 35%,  qui prend le contre pied des APE qui sont basés sur la baisse progressive jusqu’à leur suppression, des Droits de Douanes, qui étaient plafonnés dans l’UEMOA à 20%

De même,  l’avènement de la Monnaie Commune de la CEDEAO  d’ici 2020,  devrait  mettre fin  au Fr CFA, donc à l’arrimage de notre monnaie à l’Euro, et  devrait  permettre  le retrait de nos avoirs extérieurs logés dans un Compte d’Opération du Trésor  Français.

 

V) Conclusion

Le mode de financement du PSE, dans le cadre de  l’engagement du Sénégal dans le processus  de parachèvement de l’intégration sous régionale avec l’entrée en vigueur du TEC de la CEDEAO, et l’agenda de l’avènement de sa monnaie commune, rentrent, tous les deux dans le cadre des «  Conclusions des Assises nationales »  qui préconisent le financement de l’Economie nationale prioritairement par l’épargne nationale, et le recouvrement de la souveraineté économique par l’intégration sous régionale et une monnaie commune CEDEAO.

Le PSE a usé de l’épargne publique à hauteur de 43,3%  pour  son financement, il  ne reste donc qu’à l’accompagner par une politique de mobilisation de l’épargne privée nationale pour qu’elle prenne une bonne place dans la part des 16,4% réservés à l’investissement privé  direct, et dans les 26,4% réservés  à l’emprunt.

Cette tendance lourde devrait permettre de transformer notre Dépendance actuelle,  en co-souveraineté régionale de nos peuples.

Donc, le PSE est  un pas, certes timide, vers plus d’indépendance nationale,  et plus de croissance économique mieux partagée, pour peu que les opportunités qu’il offre soient exploitées au maximum par le pouvoir.

Cependant, sans une politique d’accompagnement de la mobilisation de l’épargne nationale privée  et l’avènement de la monnaie unique de la CEDEAO en 2020, le PSE nous rendrait certes, moins dépendant du FMI et de la Banque mondiale, mais élargira notre dépendance vis à vis de l’extérieur par l’entrée de nouveaux partenaires étrangers non européens dans notre   Nationale.

Même si Castro disait, qu’avec l’avènement de la Perestroïka en Union Soviétique, qui réduisait sa coopération économique avec Cuba, «  diversifier sa dépendance c’est être plus souverain », dans le cas du Sénégal, ce serait perdre encore plus de souveraineté, compte tenu du poids économique des entreprises Françaises dans notre Economie, même s’il baisse relativement  avec l’entrée de  nouveaux partenaires non Européens.

Y a-t-il, dans le contexte actuel,  un «Programme de Sénégal Indépendant » (PSI)  plus crédible  et plus efficace, compte tenu de ce qui précède ?

J’attends  de voir ce qu’il en est.

             Ibrahima SENE PIT/SENEGAL/CDS.

                                                             Dakar le 14 Novembre 2015