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Le Burkina Faso vient de nous administrer une belle leçon de démocratie à tous égards, à travers ses élections présidentielle et législatives, sans faute. Ils ont organisé tous seuls, comme des grands, cette double consultation en un temps record, sans tambour ni trompette, par eux-mêmes. Ils n’ont allégué aucun prétexte fallacieux relatif, soi-disant, au coût élevé des consultations, au contraire, ils se sont engagés résolument pour démontrer leur savoir-faire et prouver leur ferme détermination à réussir le pari, pris devant leur peuple et à la face du monde. Ainsi, avec l’utilisation du bulletin unique, ils ont réalisé des économies substantielles sur le plan financier, facilité la rapidité du vote aux nombreux électeurs analphabètes majoritaires, en éliminant les innombrables bulletins, sources de confusion, c’est ainsi, qu’il n’y a eu en fin de compte, aucune contestation du début à la fin du processus électoral. Ils ont démontré à la face du monde, qu’ils ont un peuple mature, responsable, apte et capable de s’autogérer sans l’aide de l’extérieur. Ils ont fait montre également d’un civisme exemplaire qui grandit davantage les citoyens burkinabé.
Et, malgré les récents et graves évènements survenus dans leur pays, suffisant comme prétexte pour certains, à reporter des élections, ils n’ont pas du tout renoncé à accomplir cette échéance ou tâche majeure et décisive pour le peuple Burkinabé. C’est cela un engagement pris devant son peuple, il doit être respecté et appliqué quoi qu’il arrive. Alors que chez nous au Sénégal, depuis 2012, nous parlons de réduction du mandat, de révision des institutions et l’organisation d’un référendum pour une nouvelle constitution, mais hélas ! Rien du tout jusqu’à présent. Voilà, c’est toujours comme ce fameux lutteur, qui ne fait que « di lew too te du song muuk». Ils ont mené une campagne électorale civilisée, responsable, sans heurt et dans une parfaite concurrence, basée sur la loyauté et le respect de l’autre. Tous les candidats ont joué le jeu sans tricherie ou entourloupette. Aucune démocratie au monde ne peut faire mieux que ce qui s’est passé au Burkina Faso à l’occasion de ces élections. Bravo au peuple burkinabé qui ne cesse de nous étonner, en nous donnant à chaque fois des leçons exemplaires et pratiques. L’Afrique devra dorénavant s’inspirer de la manière de faire du Burkina Faso, en jetant aux orties les méthodes archaïques de violence, qui permettent aux dictateurs d’accéder au pouvoir ou de vouloir s’y maintenir à vie ou pire, par succession dynastique. C’est le lieu et l’occasion de féliciter vivement tout le peuple burkinabé, car c’est une belle victoire à lui, mais aussi à tous les participants qui ont fait preuve de fair-play et de vrais démocrates, sans oublier la société civile burkinabaise qui a joué parfaitement le rôle imminent, qu’on attendait d’elle en de pareilles circonstances. Vivement, que dorénavant, tous les acteurs politiques africains puissent apprendre et assimiler cette belle manière de faire la politique et participer à une compétition électorale, sans invective ni injures et moins encre de la violence. C’est un véritable coup de maître ! En ce jour mémorable du 29 novembre 2015, le Burkina Faso a rendu fière toute l’Afrique, et tous les africains patriotes, progressistes, qui aiment l’Afrique mère, sont aussi fiers du Burkina et de son peuple. Nous souhaitons bonne chance au président de la République du Burkina, monsieur Roch Marc Christian Kaboré, pour qu’il réussisse haut la main et que l’exemple du Burkina fasse tache d’huile dans tout le continent.
Mandiaye Gaye