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La contestation ne s’estompe dans l’affaire de la concession du terminal vraquier. Désormais ce sont les représentants du peuple qui sont à l’avant-garde du combat. Ils ont été accueillis hier, jeudi 22 mai, à Rufisque par les populations de la ville de Rufisque qui se sont retrouvées très tôt, au niveau du rond-point à l’entrée de la ville.
Palla Mbengue et Ndiankou Mbengue, chefs de file du combat contre Necotrans, ont profité de la présence des parlementaires et des rufisquois pour revenir sur les griefs contre le directeur du port Cheikh Kanté, qu’ils accusent de vouloir leur «arracher un business qu’ils ont réussi à installer au niveau du port et à consolider à travers des investissements lourds».
Selon le directeur de la société Manutention logistique et transit MLT «Cheikh Kanté, veut mettre en péril nos entreprises, simplement pour faire plaisir à une société de toubabs (blancs, Ndlr) pour lui donner notre travail au détriment de nos entreprises. Ce qui est inacceptable dans un pays de démocratie». Très déterminé Diankou Mbengue ajoute «on ne peut pas mettre en péril plus de 3000 emplois, mettre en péril 9 sociétés, faire sortir tout ce petit monde-là dehors pour faire plaisir à ses amis français.
C’est inacceptable ! Et nous feront face à autant de fois que ce sera nécessaire».
Par conséquent, le directeur général de MLT précise que le directeur du Port «ne respecte pas la République. Il est en train d’agir comme il l’entend. Il n’a aucune culture portuaire. Si on ne l’arrête pas, ce sera l’économie sénégalaise qui va en pâtir.»
Pour sa part, Palla Mbengue indexe une volonté de recolonisation soutenue par les pouvoirs publics «toutes les populations de Rufisque sont aujourd’hui sorties pour dire non à la recolonisation parce que ce sont leurs fils qui travaillent aujourd’hui au port. Orange appartient aux toubabs (français, Ndlr), hier, des accords de pêches ont été faits avec les toubabs. Le môle 2 est cédé à Bolloré. Le môle 8 est aujourd’hui cédé à Necotrans. Le môle conteneur cédé à Dubaï Port. Sans oublier, l’autoroute dans laquelle l’Etat du Sénégal a injecté 320 milliards sur les 380 est géré par des toubabs».
Dépité et furieux en même temps, le directeur de Lébougui Transport en veut à mort Directeur du Port qui les a «insulté». «Cheikh Kanté nous traite d’esclavagistes. Il nous a insultés en disant aussi que nous sommes des chiens». Mais pour lui la responsabilité dans cette affaire est imputable au Président de la République qui semble laisser faire Cheikh Kanté. «Ce qui se passe n’est pas au fond le fait de Cheikh Kanté. Tout cela vient de Macky Sall, parce que c’est ce dernier que les Sénégalais ont élu. Les Sénégalais l’ont élu pour que des ruptures s’opèrent. Des fils du pays sont morts à la place de l’obélisque pour le triomphe de la justice. Ceux qui étaient là hier sont toujours là. S’il ne recule pas, on va marcher sur nos cadavres».
Rappelons que cette affaire remonte au mois de novembre dernier à la suite de l’autorisation faite par le conseil d’administration à la direction du Port d’accorder une concession de 25 ans à la société française Necotrans. Une concession qui va envoyer les entreprises sénégalaises travaillant dans le transport des produits pondéreux au chômage. Elles sont neuf entre autres, la société MLT, la SEPHOS, SSPT.
Les députés Mamadou Lamine Diallo, Thierno Bocoum, Pape Mbodj, Hélène Tine, un groupe de trente parlementaires ont décidé de prendre part à ce combat pour les principes. Selon Mamadou Lamine Diallo et Thierno Bocoum, la concession n’a pas respecté le code des marchés publics. «Elle n’a pas fait l’objet d’un appel d’offres et en plus de cela, le Port ne fait que des concessions domaniales et non des concessions d’activités», a-t-il souligné.
SOURCE:http://www.sudonline.sn/des-deputes-en-bouclier_a_19035.html