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Le torchon brûle entre la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et le ministre auprès de la Présidence de la République du Togo, Chargé de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques Publiques, le Pr Kako NubupKo. Il lui est reproché d’avoir critiqué publiquement la politique monétaire de l’institution financière. Mais ce n’est pas la demande de rappel à l’ordre formulée par la BCEAO à ses supérieurs qui va priver de parole cet agrégé des Facultés de Sciences Economiques. Loin s’en faut, puisque souligne-t-il : “la BCEAO est le produit d’une délégation de la souveraineté des Etats membres de l’UEMOA. En aucun cas, elle ne peut intimer l’ordre à un ministre d’un Etat souverain de se taire, encore moins suggérer fortement à un Chef d’Etat de sanctionner un de ses ministres au motif qu’il se serait exprimé sur les orientations de la politique monétaire de l’Union».
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) a dénoncé vigoureusement dans des documents dont nous avons obtenu copie les critiques adressées à son encontre par le Pr Kako Nubukpo, ministre togolais auprès du chef de l’Etat, chargé de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques publiques. C’était à l’occasion du Forum sur les meilleures pratiques tenu à Lomé du 26 au 27 février 2015 suivi du Colloque du comité national de
politique économique (Cnpe) organisé du 5 au 6 mars 2015.
La sortie du Pr Kako Nubukpo, ministre togolais auprès du président la République, chargé de la Prospective et de l’Evaluation des Politiques publiques qualifiant le fonctionnement et les options de
politique monétaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) de «servitude volontaire», a fait réagir cette dernière.
A travers ses démembrements résidents au Togo que sont l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), la Direction nationale du Togo au compte du Service des Etudes et de la Statistique, la Direction nationale du Service des systèmes d’information, celles des Etablissements de crédits, ont réprouvé les critiques de M. Nubukpo dans des documents dont nous avons obtenu copie. Ainsi est-il indiqué : «Lors du colloque du Cnpe (Comité national de
politique économique) sur l’émergence, le ministre Nubukpo a indiqué que compte tenu de l’arrimage du Franc CFA à l’Euro, une appréciation de l’Euro entraine automatiquement une appréciation du Franc CFA. Ce qui nuit à la compétitivité des Etats membres de l’Uemoa».
Au sujet de l’inflation M. Nubukpo a relevé que «celle-ci (inflation) et le taux de croissance sont faibles dans la zone Uemoa».
Il a ensuite déploré l’immobilisme de la Bceao dans un environnement international de soutien des banques centrales aux Etats, et le fait que les établissements de crédits de l’espace Uemoa empruntent aux guichets de la Bceao à des taux compris entre 2,5% et 3,5% pour ensuite les prêter aux Etats à des taux d’intérêt avoisinant les 7% entre autres.
Seulement la BCEAO ne semble pas apprécier de telles remarques qu’elle a qualifié d’être beaucoup plus un « propos d’acharnement qu’une contribution intellectuelle».
Mieux, certains membres de l’institution financière sont allés jusqu’à demander à ce que M. Nubukpo soit «rappelé à l’ordre pour éviter à l’avenir qu’il continue de formuler des critiques qui n’ont aucun lien avec les objectifs poursuivis lors des colloques au cours desquels, il intervient».
Rappelons que M. Kako Nubukpo, qui a été chef de service au siège de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Dakar (2000-2003), avant de rejoindre le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) à Montpellier (France) et à Bamako (Mali) (2003-2007). Ses critiques ont été émises lors du Forum sur les meilleures pratiques tenu à Lomé du 26 au 27 février 2015 ainsi que lors du Colloque du comité national de
politique économique (Cnpe) organisé dans la capitale togolaise du 5 au 6 mars 2015 sur le thème : «Quelles politiques pour l’émergence du Togo».
Le chef de Service Caisse de l’agence principale de Lomé, A. D. Azanlekor, a semblé également déplorer la méthode en déclarant que les critiques de M. Nubukpo n’engagent que lui-même. Il a tout de même tenu à préciser que «ces commentaires, observations, suggestions, ou conditions sur la
politique monétaire de la Bceao pouvaient être communiqués aux membres du Comité de
politique monétaire (Cpm) ou au ministère de l’Economie et des finances pour être transmis aux plus hautes autorités de la banque centrale».
source: http://www.sudonline.sn/la-bceao-demande-la-t%C3%8Ate-d-un-ministre-togolais_a_24456.html