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L’expropriation de leurs terres sans «concertation ni indemnisation» par la Société nationale des habitations à loyer modéré (Sn Hlm) ulcère les populations de Keur Dago Ndionne. Elles l’ont manifestée hier à travers un sit-in devant les autorités policières, venues superviser les travaux de déblayage du terrain.
Ça sent le vinaigre entre la Sn Hlm et les populations de Keur Dago Ndionne dans la commune de Fandène. Ces dernières se sont levées hier aux environs de 9 heures, envahies par les Forces de l’ordre venues superviser les premiers coups de pioche marquant le début des travaux.
Pour les populations, la Sn Hlm n’a aucunement le droit d’exploiter ces terres sans acte légal. Pour preuve, Matar Diouf précise que «le décret est faux et erroné. Cheikh Thiam, représentant de la Sn Hlm à Thiès, nous a présenté une copie du décret 88-749 en date du 2 juin 1988, portant affectation de 59 ha de terres sur le site alors que ce qui reste ne constitue même pas 20 ha de terres». Le président du Collectif des habitants de Keur Dago d’expliquer qu’ils ont eu à mener des investigations au niveau de toutes les institutions susceptibles de les éclairer sur ce dossier. Mais en vain. «D’abord à la présidence, où les personnes trouvées sur place nous ont fait comprendre que le dossier n’existe pas. Idem au niveau des Archives nationales. On m’a carrément dit que le décret est erroné...» Or, ajoute-t-il, «il ne peut pas y avoir de copie sans original». Ce constat conforte M. Diouf qui soutient que ladite société veut faire du forcing. Ce que, dit-il, les populations ne lui permettront jamais.
De leur avis, ce site leur appartient d’autant qu’il regroupe des terrains qu’ils ont hérités de leurs parents, mais aussi que c’est la propriété de cultivateurs qui l’exploitent durant l’hivernage pour nourrir leur famille. «Tout l’espace est cultivé pendant l’hivernage comme en atteste le fait que certains sont en train de faire les premières semis du mil. Comment peut-on exproprier des populations autochtones sans concertation ni indemnisation ?», s’interroge-t-il. Et M. Diouf de poursuivre en soutenant que le site est présentement déjà vendu sur la base d’un simple plan de morcellement.
Selon lui, le représentant de la Sn Hlm aurait vendu 400 parcelles et ce sont les acquéreurs de ces parcelles qui le bousculent pour réclamer leurs biens ou le remboursement. «C’est de l’injustice», s’indignent les populations. Ainsi, lancent-elles un appel aux autorités pour corriger ce qu’elles considèrent comme «une illégalité».Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
source: http://www.lequotidien.sn/index.php/component/k2/litige-foncier-a-keur-dago-ndionne-gueguerre-entre-sn-hlm-et-les-populations
Litige foncier à Keur Dago Ndionne : Guéguerre entre SN HLM et les populations
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