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Sam, Nov

LE PRÉSIDENT DIONCOUNDA TRAORÉ RENTRE AU MALI

Mali
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Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, retrouve sa présidence ce vendredi, après avoir soigné en France les graves blessures que lui avaient infligées des manifestants le 21 mai dernier.

 


Le président Dioncounda Traoré rentre au Mali
Après deux mois de convalescence à Paris, le président malien par intérim Dioncounda Traoré rentre ce vendredi à Bamako, en pleine tourmente, là où il avait été violemment agressé, dans son bureau, par une foule de manifestants hostiles à son maintien au pouvoir. 

Première de ses tâches? Travailler à la formation d'un gouvernement d'union nationale, exigée d'ici mardi prochain par les voisins ouest-africains du Mali, sous peine de sanctions économiques et politiques. 

Un tel gouvernement devra notamment avoir la légitimité suffisante pour pouvoir lancer, avec le soutien de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), une contre-offensive dans le nord du pays, totalement occupé depuis quatre mois par les islamistes liés à Al-Qaïda au maghreb islamique (Aqmi). 

Dioncounda Traoré, dont le retour à Bamako a été confirmé jeudi soir par le gouvernement malien, devra décider s'il maintient à son poste son Premier ministre de transition, Cheick Modibo Diarra, astrophysicien de renommée internationale qu'il avait nommé le 17 avril, de plus en plus contesté. 

Le propre parti du président, l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), qui appartient au large front formé contre le coup d'Etat à Bamako le 22 mars, a réclamé la démission de Cheick Modibo Diarra, accusé "d'incompétence et d'amateurisme" face aux immenses défis auxquels est confronté le pays. 

Le retour à Bamako de Dioncounda Traoré signifie en principe qu'il a reçu toutes les garanties nécessaires quant à sa sécurité personnelle, pour que ne se reproduise pas l'agression dont il a été victime le 21 mai dans son propre bureau à la présidence par de jeunes manifestants surexcités qui l'avaient violemment frappé, le blessant grièvement. 

D'autant que des hommes armés et cagoulés, présumés proches de l'ex-junte militaire du capitaine Amadou haya Sanogo, qui avait accepté de rendre le pouvoir aux civils après son putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), continuent de semer la terreur à Bamako. 

Ils y attaquent régulièrement des militaires, des politiques, des hommes d'affaires et des journalistes considéré comme pro-ATT: des témoignages recueillis par la presse malienne et des défenseurs des droits de l'Homme font état d'exécutions sommaires et de tortures, commises notamment à la caserne de Kati, près de Bamako, quartier général du capitaine Sanogo. 

Des chefs militaires de la Cédéao ont par ailleurs affirmé jeudi, à Abidjan, ne plus attendre qu'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour déployer au Mali quelque 3000 hommes qui devront participer à la reconquête du Nord, mais aussi aider à sécuriser les organes et les dirigeants de la transition à Bamako. 

Le Conseil de sécurité s'est abstenu jusque-là de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission. 

Le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a déclaré jeudi lors de sa visite à Paris, à l'issue d'un entretien avec le président français François Hollande, espérer une résolution "dans les tout prochains jours" pour "une éventuelle intervention militaire". 

La Cédéao attend également une demande formelle de Bamako et une aide extérieure, logistique et technique, que plusieurs pays occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale en Afrique de l'Ouest, sont disposés à apporter. 

C'est de ce soutien que doit discuter le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, au cours de la tournée qu'il a entamée jeudi soir au Niger et qui doit ensuite le conduire au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad.
 


 

lexpress

 

Vendredi 27 Juillet 2012 - 11:51