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Sept millions d'électeurs maliens sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire un président de la République sept mois après l'intervention militaire française, qui a permis de libérer la partie nord du pays de l’emprise des groupes terroristes.
Quelque 9907 électeurs sont inscrits dans la région Sénégal, qui couvre 4 pays, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau et Cap-Vert, à l’occasion de l’élection présidentielle, a-t-on appris de source diplomatique à Dakar.
Ces électeurs sont inscrits dans 36 centres de vote répartis dans les 4 pays, a précisé Souleymane Kantara Cissokho, chargé de communication à l’Ambassade du Mali à Dakar.
La région de Dakar compte 24 bureaux de vote à Dakar-Centre et en banlieue, a-t-il ajouté.
Vingt-sept candidats sont en lice pour entrer au palais présidentiel de Koulouba et succéder à Dioncounda Traoré, président de la République par intérim. Parmi eux figurent d'anciens ministres et premiers ministres, comme Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé.
Tiébilé Dramé, l’un des principaux hommes politiques du pays et leader du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), a retiré sa candidature et dénoncé l’implication du gouvernement français dans l’organisation du scrutin.
M. Dramé, un historien de formation ayant fait ses études en France, estime que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se comporte comme "le directeur des élections au Mali".
L'élection présidentielle malienne aurait dû se tenir en avril 2012 mais le pays a connu un coup d'État militaire, l'occupation des deux tiers de son territoire par des groupes islamistes armés.
Le pays a été libéré de cette occupation avec le soutien des alliés français et ouest-africains.
L’universitaire sénégalais Abderrahmane Ngaidé a dit samedi à Dakar qu’il ne serait pas surpris de voir persister la crise politique au Mali même après l’élection présidentielle de dimanche, qui est censée sortir ce pays de l’instabilité.
"Cela ne me surprendrait pas" qu’on doive continuer à gérer une crise au Mali, a dit M. Ngaidé, parlant de l’élection présidentielle censée sortir ce pays de la crise politique qu'il vit depuis le coup d'Etat d'avril 2012.
"Le régime qui sortira des élections sera un régime de transition parce que Dioncounda Traoré n’est pas un président de transition. Il gère la guerre", a affirmé M. Ngaidé lors d’une conférence du Réseau des journalistes pour l’information religieuse (REJIR) sur les "enjeux des bouleversements dans le monde musulman (Egypte, Iran, Mali et Syrie)".
"Dioncounda Traoré, à mon avis, ce n’est pas un président de transition. C’est un président qui gère la guerre. Celui qui sera élu demain (dimanche) sera peut-être le président de transition", a insisté Abderrahmane Ngaidé, maître-assistant au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
L'organisation matérielle et le déroulement du scrutin suscitent l’inquiétude dans le nord du pays, qui est tombé d’avril 2012 à janvier 2013 entre les mains de groupes islamistes armés.
L’inquiétude est réelle même si les rebelles ont signé un accord avec le gouvernement malien en juin dernier à Ouagadougou (Burkina Faso).
"Je ne pense pas que la démocratie puisse être mesurée par la régularité des élections", a dit M. Ngaidé.
"Nous avons vu les changements démocratiques qu’il y a eu en Egypte, qui ont été précipités par les [pays] occidentaux. […] D’un coup, en moins d’une année, un coup d’Etat militaire !" a-t-il commenté.
Il reproche aux pays soutenant la tenue de l’élection présidentielle au Mali de faire "comme si les élections étaient [synonymes de] la démocratie".
L’accord conclu par le gouvernement malien et les rebelles - qui s’étaient emparés du nord du pays – n’est pas propice à la tenue d’une élection présidentielle dès maintenant, selon l’historien.
"L’accord signé est très clair", a-t-il dit, expliquant que lors de sa signature, les rebelles ont dit en substance : "Nous voulons un gouvernement légitime, pour que nous renégocions avec lui l’autonomie."
Parlant de sécurité, Abderrahmane Ngaidé préconise une "démarche globale de lutte contre le terrorisme" en Afrique de l’Ouest.
"Le président qui sera élu demain doit bien connaître l’Afrique de l’Ouest. Tous les présidents de l’Afrique de l’Ouest doivent connaître l’histoire des pays de la sous-région, parce qu’on ne peut pas vivre à côté de quelqu’un sans le connaître", a-t-il ajouté.
Une stabilité relative est revenue dans le nord du Mali, depuis l'intervention militaire menée dans cette partie du pays par plusieurs pays africains, sous l'égide de la France, depuis janvier dernier.
Une "mission de soutien" des Nations unies s'est déployée dans le pays, depuis mi-juillet.
source: APS