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C’est le ministre de la justice, garde des Seaux, lui-même, qui vient de le confesser : le gouvernement travaille actuellement à la levée du mandat d’arrêt qui frappe plus d’une vingtaine de responsables des groupes armés du nord. Sur les antennes de la télévision nationale, les propos du ministre ne sont pas tombés dans les oreilles de sourd.
«A part l’unité nationale et l’intégrité du territoire, je suis prêts à tout négocier… », a déclaré le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, lors de plusieurs interventions et quand il avait reçu, il y a quelques semaines, les leaders des groupes armés (du nord) dernièrement en conclave.
Quand, le président IBK tenait ces propos, rares étaient nos compatriotes qui pouvaient croire qu’il ira jusqu’à accorder l’impunité à ceux par qui le malheur a frappé le peuple malien tout entier. Il s’agit, notamment de tous ceux qui, dans les rangs du Mnla, d’Ansar Din, du Hcua ou du Mia, ont pris les armes et plongé le Mali dans la crise la plus grave et la plus profonde de son histoire.
Aussi, la prise de mandat d’arrêt contre 26 présumés auteurs ou complices de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Nord du pays, avait été apprécié par une écrasante majorité de nos compatriotes pour qui le temps est enfin arrivé pour mettre un terme à l’impunité de gens qui, lors de plusieurs rebellions ont tué et commis d’autres atrocités sans jamais en répondre devant la justice. Alors que les Maliens attendaient avec impatience leur comparution devant la justice, plusieurs dizaines d’ex combattants ont été remis en liberté par l’Etat malien.
Les commentaires autour de ces libérations n’ont pas fini au sein de l’opinion que, sur les ondes d’une radio étrangère, le ministre de la justice malienne, Me Mohamed Ali Batchily a annoncé, samedi la levée prochaine du mandat d’arrêt frappant certaines personnes soupçonnées d’avoir pris activement part dans les crimes et exactions commis dans les villes du Nord du pays où, plusieurs soldats maliens avaient été torturés lorsqu’ils n’avaient pas été froidement abattu.
Sur la liste noir, figurent, entre autres, le chef d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, le président du mouvement arabe de l’Azawad, Algabass Ag Intalla, Ibrahim Ag Mohamed Assaley et tous les chefs politiques et militaires du Mnla, certains députés notamment Hamada Ag Bibi…
Le pouvoir impuissant…
En élisant IBK à la tête du pays, en Août dernier, les populations maliennes dans leur écrasante majorité attendaient de lui une solution de rupture dans cette crise du Nord du pays. Au lieu de cela, le président Ibrahim Boubacar Keita, depuis quelques temps semble avoir opté pour la compromission avec les groupes armés. Sans faire jusque là mieux que ses prédécesseurs (ATT, Alpha) auxquels certains avaient reproché le fait d’avoir négocier, IBK, alors candidat, avait à maintes reprises déclaré que «la fermeté» demeure la clé la plus efficace pour trouver une solution définitive à cette crise.
Une crise qu’il s’était engagé à gérer en transmettant à la justice les dossiers de tous ceux contre qui pèsent des indices graves de culpabilité. Sauf que, sur ce point, la réalité est tout autre : Le président Keita est entrain de botter en touche. En effet, sur la question des détenus et des mandats d’arrêt, sa reculade est manifeste. Le gouvernement multiplie la prise de décisions qui ne sont portées à la connaissance des Maliens qu’au dernier moment. La méthode est décriée et rejetée par beaucoup de nos compatriotes qui estiment, à tort ou à raison, que c’est une telle approche (reprochée au régime défunt) qui a conduit à l’occupation de 2/3 du territoire et à l’effondrement de son outil de défense.
Au regard de certaines abominations commises dans le nord sur les militaires maliens et les populations civiles, rechercher et traduire en justice les auteurs de ces actes, était un devoir pour le nouveau Mali émergent. Malheureusement, les propos tenus, hier par le garde des Seaux, faisant état d’une levée prochaine du mandat d’arrêt pris contre certains membres des groupes armés du nord, ont fait froid dans le dos de plus d’un, particulièrement ceux qui ont été mutilés, violé, flagellé ou qui ont perdu un être cher.
Papa Sow, Maliweb.net
source: http://www.maliweb.net/news/justice/2013/10/13/article,174869.html