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A en croire le communiqué officiel publié par l’Etat major général des Armées de N’Djamena, seulement deux soldats – et pas plus – de son contingent en poste au nord du Mali auraient été tués dans un attentat suicide perpétré le 23 octobre 2013 à Tessalit par des kamikazes djihadistes. Des histoires : le bilan est bien plus lourd, car ce sont exactement 17 militaires tchadiens qui ont perdu la vie dans ce lâche attentat, auxquels il importe d’ajouter 6 autres de leurs compatriotes gravement blessés. Mais pourquoi ce gros mensonge ?
Selon nos informations recueilles auprès de sources militaires à Tessalit, non loin du site de l’attentat, cette meurtrière et lâche opération est survenue en plein jour dans un camp protégé par un barrage de contrôle assuré et tenu par des militaires tchadiens.
En effet, c’est au moment où près d’une quarantaine d’éléments des Forces Armées Tchadiennes en Intervention au Mali (FATIM) dans le cadre de la Minusma, étaient regroupés pour parler de leurs très pénibles condition de vie au Mali – certains envisageant de déserter pendant que d’autres parlaient d’envoyer des doléances à N’Djamena - qu’un véhicule lancé à toute allure fonça sur eux.
Prises au dépourvu en ce moment de fragilité psychologique, les sentinelles n’ont guère pu ouvrir le feu. Le véhicule explosa et ce fut l’enfer.
Puis le décompte macabre : Les kamikazes avaient été déchiquetés par leurs propres charges explosives, 17 militaires tchadiens tués sur le coup, et des blessés tout autour, parmi lesquels, six éléments du contingent tchadien dont l’état demeure précaire.
Avec cet attentat ignoble, la liste des militaires tchadiens tombés au Mali s’allonge davantage. Une liste, en tout cas, que l’Etat major des Armées tchadiennes n’en finit pas de minimaliser pour des raisons incompréhensibles. En effet personne n’ignore que de toutes les forces militaires mises à contribution au Mali, le Tchad est le pays ayant payé le plus lourd tribut. A ce jour près d’une centaine de morts.
Une centaine de militaires tchadiens abattus au front des Ifoghas, contre trois ou quatre militaires français. Pourtant N’Djamena n’a officiellement jamais parlé que d’une « trentaine » de morts.
Aujourd’hui que près d’une vingtaine de militaires supplémentaires viennent d’être massacrés en plein jour, des esprits tordus douillettement assis à N’Djamena affichent SEULEMENT deux morts. Pourquoi ?
Pourquoi cette obsession à minorer et minimiser le nombre des militaires tchadiens victimes de la sale guerre du Mali ?
Bien sorcier qui pourrait comprendre une logique aussi acrobatique. En attendant, les vaillants soldats tchadiens continuent à trouver la mort en première ligne dans des guerres qui ne sont pas celles de leur patrie. Il est certainement honorable, voire héroïque, que des militaires s’engagent pour la paix partout où l’armée peut contribuer à dissuader le langage des armes.
Mais quand ceux du Tchad ne sont que les pions d’une politique interventionniste et militariste d’un autocrate qui ne pense qu’à la guerre, il s’impose de conclure que les soldats tchadiens ne sont rien d’autre que des jouets. Des jouets d’un homme qui n’a jamais considéré les militaires de son armée que comme … des soldats de plomb !
Par D.L | Ndjamena-matin
http://www.maliweb.net/news/armee/2013/10/25/article,176149.html