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Sam, Nov

MALI- IBK installe le Général Sanogo dans les privilèges d’un ancien président de la République : Un effectif de 44 militaires pour assurer sa sécurité et son intendance dont 22 gardes du corps, 10 chauffeurs d’escorte, 5 agents de protocole

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IBK-82Alors que la justice le réclame à cor et à cri, le Général Amadou Haya Sanogo est en train d’être couvert par la présidence de la République de privilèges qui feraient envier les anciens chefs d’Etat démocratiquement élus qui se sont succédé à la tête du pays depuis les événements du 26 mars 1991.

 

Faisant suite à la décision n°035 en date du 22 octobre 2013 du secrétaire général de la présidence de la République, Toumani Djimé Diallo, fixant les détails de l’organisation de la sécurité des anciens présidents de la République, le chef  d’Etat-major particulier du président de la République, le Général Yamoussa Camara, vient de mettre à la  disposition du Général Amadou Haya Sanogo, 44 éléments pour assurer sa sécurité et son intendance.

 Il y a là deux manquements à la loi. Le premier est que le Général Sanogo n’est pas un ancien président de la République, n’ayant jamais été élu. Le deuxième est que les anciens présidents élus disposent de 22 éléments pour leur sécurité. Au total ce sont 44 personnes qui sont mises à la disposition de l’ancien chef putschiste du 22 mars 2012. Un double manquement à la loi avalisé par le président IBK.

Au moment où les journalistes font le pied de grue dans la cour du tribunal de la commune III du district de Bamako pour assister à l’arrivée du Général Amadou Haya Sanogo pour son audition par le juge, voilà que la présidence de la République décide lui de lui dérouler le tapis vert et de l’installer dans les suprêmes honneurs.  Elle vient d’accorder, en effet, au chef de l’ex-CNDRE les privilèges et avantages dûs aux anciens présidents de la République.

 

Après avoir été mêlé dans la commission d’un crime imprescriptible, le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 – même si cela a été amnistié par l’Assemblée nationale sous le subterfuge d’une mutinerie-, le Général Sanogo se voit aujourd’hui couvert de privilèges qui feraient pâlir les anciens présidents de la République du Mali, c’est-à-dire ceux qui ont assumé la charge suprême de l’Etat après avoir été démocratiquement élus. La décision n°035/SG-PRM du 5 novembre 2013,signée des mains du Secrétaire général de la présidence de la République a été assurément taillée sur mesure pour le Général Sanogo, qui n’a jamais été chef d’Etat encore moins président de la République du Mali comme cela est établi de notoriété publique. Le Général Sanogo est même mieux pourvu que ses illustres prédécesseurs, qui ont eu l’insigne privilège d’avoir été portés par les suffrages de leurs concitoyens. Jugez-en.

 

La loi N°2012-012 du 24 février 2012 relative à la pension et aux avantages accordés aux anciens présidents de la République dispose que ceux-ci ont droit à un effectif de 22 éléments de sécurité. Le Général Amadou Haya Sanogo, sans avoir jamais été président de la République (parce que non élu par les Maliens encore une fois) ni même Chef d’Etat (à moins que ce ne soit de fait) dispose lui non seulement de 22 éléments de sécurité, mais le Général de division Yamoussa Camara, qui fut ministre de la Défense grâce à lui, a fait mieux pour son bienfaiteur. Il l’a doté de 22 autres éléments chargés cette fois-ci de son intendance, entendez par là les membres de son cabinet, les agents de son protocole, son secrétariat,  ses chauffeurs d’escorte et à domicile, ses électriciens, jardiniers, plantons et tutti quanti.

Dans ce contexte, le juge Yaya Karembé, chargé d’instruire le double dossier de l’affrontement meurtrier entre bérets verts et bérets rouges (30 avril – 1er mai 2012) et de la mutinerie du 30 septembre 2013 doit désespérer de pouvoir conduire le Général de corps d’armée Amadou Haya Sanogo dans son cabinet du Tribunal de la Commune III du district de Bamako pour l’interroger sur la part qu’il a prise dans ces deux sanglantes tragédies.
Mamadou FOFANA

http://www.maliweb.net/news/politique/2013/11/08/article,178451.html