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Il a suffit que Fatou Bensouda, la Procureur générale de la Cour pénale internationale, annonce sa visite au Mali pour que des hommes à la manœuvre fassent courir le bruit d’un mandat contre le Général Amadou Aya Sanogo. Il n’en était rien, confirme son chargé de communication dont l’entretien a été publié par notre confrère Maliba du 5 novembre. Mieux, le procureur général près la cour d’Appel Daniel Téssougué a affirmé à l’Essor que le mandat d’amener contre Amadou Aya Sanogo, datait du mardi 5 novembre. Alors que les services spécialisés dans la manipulation de l’information ont commencé leur besogne bien avant, faisant croire que le sieur Amadou Aya Sanogo avait été arrêté ou qu’il était en résidence surveillée.
Les derniers développements de l’affaire Sanogo corrobore des informations de sources proches du dossier, selon lesquelles, toutes les arguties développées, y compris, le mandat d’amener de la justice malienne, lancé contre Amadou Aya Sanogo, ne représenteraient qu’un « épais écran de fumée pour empêcher l’action de la CPI contre Amadou Aya Sanogo, auquel sont reprochés des « faits très graves » relatifs à des assassinats et disparitions forcées. Ainsi, soutiennent ces sources, c’est la présidence de la République, qui est à la manœuvre pour protéger le Général Amadou Aya Sanogo. S’il en est ainsi, certains en République du « Mali d’abord », certains hommes considérés comme étant au dessus de la Constitution, auraient-ils droit de vie ou de mort sur d’autres hommes dont les vies sont réduites à leur simple expression ?
La situation pour le moins rocambolesque, n’a pas manqué de susciter une vive réaction de Human Rights Watch dont nous avons eu copie.
Pour Corinne Dufka, directrice Afrique de l’Ouest de Human Rights Watch : « La décision de protéger et de renforcer le statut de Sanogo va rendre encore plus délicate la tâche d’assurer la justice pour les crimes très graves dans lesquels Sanogo et ses fidèles seraient impliqués. Cette évolution peut être interprétée comme un affront fait au personnel judiciaire qui travaille avec courage sur les crimes de Kati, ainsi qu’un affront fait aux familles des victimes. Sanogo est convoqué devant le juge et il doit se soumettre au mandat émis à son encontre, un point c’est tout. De quelconque actes d’intimidation par son entourage armé ou des initiatives que prendraient des officiels du gouvernement pour retarder sans raison sa présentation devant le juge constituerait une remise en cause de l’indépendance de la justice et serait profondément décevant. », déplore la défenseur des droits de l’Homme, Corinn Dufka.
Dans une déclaration, il y a une semaine (samedi le 2 novembre) Human Rights Watch soutenait que« la décision prise par un juge malien d’engager des poursuites contre trois membres des forces de sécurité et de délivrer des mandats d’amener contre 17 autres pour interrogatoire, pour leur rôle présumé dans des affaires de disparitions forcées, constitue un progrès important sur la voie de la justice au Mali, ainsi que pour les familles des victimes ». L’organisation de défense des droits humains soutenait : « il faut maintenant protéger les juges, les témoins et les droits des accusés ». Les autorités maliennes devraient prendre d’urgence des mesures pour assurer la sécurité du juge et d’autres membres de la profession judiciaire impliqués dans les enquêtes sur ces affaires, ainsi que des témoins, et aussi pour garantir les droits des accusés, selon HRW. Au lieu d’agir dans ce sens, le pouvoir en place à Bamako, donne l’impression de faire le contraire.
B. Daou