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Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a débuté mardi à Gao, dans le nord du Mali, une visite en Afrique afin d’y coordonner l’action contre «la menace de déstabilisation» qui demeure «partout»,selon lui.
En provenance de Bamako, M. Le Drian a atterri à Gao, plus grande ville du nord du pays, à bord d’un avion militaire de type A400 M, qui effectuait sa première mission opérationnelle à l’extérieur.
L’avion-cargo transportait du fret destiné aux militaires français de l’opération Serval, présents au Mali depuis presque un an.
A Gao, le ministre français a annoncé qu’il reviendrait «le 20 janvier» au Mali pour y signer un nouvel accord de défense avec les autorités de ce pays afin de fixer les conditions dans lesquelles se déroulera la coopération militaire entre Paris et Bamako.
M. Le Drian est resté quatre heures à Gao, où il a rencontré les soldats français et ceux, Africains, de la mission de l’ONU au Mali, la Minusma, avant de repartir à Bamako.
Sa visite intervient à quelques jours du premier anniversaire, le 11 janvier, de l’intervention de l’armée française pour chasser les islamistes armés qui contrôlaient le nord du Mali depuis neuf mois et menaçaient de descendre vers le Sud et Bamako.
Ces groupes liés à Al-Qaïda restent encore actifs dans cette région où ils ont récemment commis plusieurs attentats meurtriers. Le dernier en date a été celui de la mi-décembre à Kidal, à 300 km au nord de Gao, tuant deux soldats sénégalais de la Minusma.
2.500 soldats français sont toujours présents au Mali, soit deux fois moins qu’au plus fort de la crise. Au printemps 2014, le contingent français ne devrait plus compter qu’un millier d’hommes.
650 soldats français poursuivront à terme leurs opérations contre le «terrorisme» au Mali, les 350 autres se répartiront entre la mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) et la participation française à l’état-major de la Minusma.
«Logique régionale»
«Nous resterons au côté de l’armée malienne le temps qu’il faudra, au côté aussi de la Minusma», a affirmé à la presse M. Le Drian avant de quitter Gao pour Bamako. «Tous, forces armées maliennes, Minusma, Serval, nous nous préparons à évoluer vers une logique régionale. La menace de déstabilisation est partout, il y a aussi des risques en Centrafrique».
Le redéploiement du dispositif militaire français dans les pays du Sahel et la situation en Centrafrique sont au cœur de cette visite qui, après le Mali, conduira le ministre français mercredi au Niger et jeudi au Tchad.
«Le Mali est quasiment sécurisé, même si nous devons rester vigilants», a estimé Jean-Yves Le Drian, mais «il y a des secteurs de fragilité sur l’ensemble de la zone, en Libye, dans le nord du Niger, dans le nord du Tchad».
«Je vais voir avec les différents chefs d’Etat comment on peut contribuer à renforcer la sécurité dans l’ensemble de la zone», a-t-il indiqué, ajoutant: «Nous étions dans une guerre, nous sommes dans un dispositif de contre-terrorisme, il faut poursuivre dans cette logique».
Il devait rencontrer à Bamako le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga.
Il passera ensuite la soirée et le réveillon du Nouvel An avec des militaires français de Serval basés dans la capitale malienne.
La France dispose d’environ 5.000 hommes stationnés en permanence en Afrique, de Dakar (350) à Djibouti (2.000), Libreville (950), N’Djamena (950) ou Abidjan (450). Engagée «pour plusieurs années» dans la zone sahélienne, selon un proche du ministre, elle n’entend pas bouleverser son dispositif militaire dans la région, mais l’adapter aux nouvelles menaces: de la poussée jihadiste aux trafics en tous genres aux frontières du Sahel.