Arrêt des chantiers de Namora : La diaspora dans tous ses états

Alioune Badara Badiane, promoteur immobilier et actionnaire à la société Namora aujourd’hui en détention, serait un agneau sacrifié à l’autel de la rancune tenace d’un Etat qui aurait préféré enterrer les projets de constructions de logements sociaux, parrainés par l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. Le bonhomme incarcéré pour escroquerie présumée sur des centaines de Sénégalais désireux d’acquérir un toit, aurait pu, selon des coopératives d’habitat, être soutenu par le régime de Macky Sall pour lui permettre d’achever ses chantiers entrepris à Tivaouane Peulh. Des responsables de coopérative laissent croire que le régime de Macky combat Badiane tout simplement parce qu’il avait affiché son penchant pour Abdoulaye Wade qu’il a de surcroît soutenu lors de la dernière Présidentielle. Même s’ils n’ont pas été affirmatifs à ce sujet, ils n’en demandent pas moins que l’Etat assure le service après vente, pour ne pas se mettre à dos une bonne partie des Sénégalais de la diaspora et de travailleurs de sociétés nationales comme l’Onas ou encore Aabri-Asecna. 
Toutes ces coopératives victimes de Alioune Badara Badiane ou de l’Etat, c’est selon, se sont réunies en Collectif des acquéreurs à Namora pour revendiquer auprès du gouvernement la continuité du service public par la prise en charge diligente de la mise en place des voiries et réseaux divers et surtout l’assainissement, en prévoyant les futures extensions d’habitat. Mballo Dia Thiam, qui parlait hier au nom du collectif en tant que secrétaire général du Sutsas et qui a signé avec Namora une convention évolutive de 3 000 logements de type F3, sollicite «un accompagnement éclairé de l’Etat pour la réalisation de ce projet plein d’espoirs», attend «vivement du gouvernement et singulièrement de son Excellence le président de la République que les instructions appropriées soient données aux services compétents pour la facilitation et l’accélération des procédures d’immatriculation des titres de propriété objets de conventions et protocoles au grand bénéfice de leurs propriétaires légaux». Aussi M. Thiam, au nom du collectif mis sur pieds le 12 octobre 2012, souhaite que «le volet sécurité soit également pris en compte à travers l’éclairage public, l’implantation d’une caserne de sapeurs-pompiers, une brigade de gendarmerie, prévoir des bouches d’incendie, etc.» Bref, le Collectif des acquéreurs à Namora veulent que l’Etat crée les conditions d’une habitation décente à Tivaouane Peulh comme il est en train de le faire à Diamniadio où il veut ériger une nouvelle ville.
Facilitation et accélération des procédures d’immatriculation des titres de propriété
A propos du collectif, il est composé de l’Association des agents de brigade de l’Asecna, qui a signé un protocole d’accord avec Namora en janvier 2009, pour un programme de 300 logements de type F3. Il y a aussi l’Association des femmes d’Atlanta, qui a signé une convention avec Namora sous la supervision de la direction de l’Habitat des Sénégalais de l’extérieur pour un programme de 350 logements de type F3. La Coopérative du personnel de Cotecna Sénégal, avec ses 82 membres, a signé un protocole d’accord évolutif le 28 mai 2008 avec Namora pour un programme de logements de type F3. C’est le cas également de la Coopéra­tive d’habitat des travailleurs de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) qui, avec ses membres, a signé un protocole d’accord avec Namora pour un programme de 120 parcelles viabilisées. Loin d’être exhaustive, la liste des acquéreurs comprend aussi la Coopérative d’habitat «Une femme, un toit» de France, qui regroupe des milliers de membres et qui a signé, sous la supervision de la direction de l’Habitat des Sénégalais de l’extérieur, une convention avec Namora pour un programme de 1 000 logements.
Ce collectif très fourni n’entend pas se laisser écraser alors qu’au même moment, l’Etat parraine de nouveaux logements dans la future ville de Diamniadio. Prenant à témoin l’opinion, le collectif estime qu’en aucun cas, l’Etat du Sénégal ne doit sacrifier ses fils qui ont consenti des efforts financiers énormes pour des raisons «purement politiques». Alors que Alioune Badara Badiane est en prison pour avoir fait l’objet de plusieurs plaintes pour escroquerie, la colère de milliers de Sénégalais enfle en attendant de pouvoir rencontrer le chef de l’Etat à qui ils ont plusieurs fois envoyé des correspondances sans suite.

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SOURCE:http://www.lequotidien.sn/index.php/la-une2/6996-arret-des-chantiers-de-namora--la-diaspora-dans-tous-ses-etats