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[CONTRIBUTION] Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République
Monsieur le Président,
C’est avec un coeur serré que je m’adresse à vous, tout en espérant que j’aurai la chance que vous lisiez cette correspondance. Comme tout bon citoyen, je suis très affecté par ce qui se passe sur la scène politique depuis quelques temps. Je suis contre la violence et je condamne toute personne qui en fait un moyen d’expression. Raison pour laquelle je prends ma plume pour vous faire part de mes sentiments par rapport à la situation précaire et très instable que connait le pays. Et j’ose espérer que, homme d’ouverture et de dialogue que vous êtes, vous prendrez en compte mon humble avis.
Vous êtes un grand Président et un grand homme d’Etat et tout ce que vous avez oeuvré jusque là, aussi bien sur le plan national que sur le plan international, démontre votre grandeur et l’avance que vous avez sur votre époque. Votre légitimité est sans conteste parce que vous avez été élu par deux fois en 2000 et 2007 par une majorité absolue aux suffrages universels.
En une décennie, vous avez hissé le nom de notre pays au rang des grandes Nations. Mais hélas, parfois une seule action peut effacer des années entières de progrès démocratiques aux yeux des citoyens et du monde et c’est ce qui est entrain de vous arriver.
Contrairement à bon nombre de sénégalais, je pense que vous n’êtes pas responsable à part entière de la situation conjoncturelle que connait le pays. On vit dans l’ère de la mondialisation. Cela dit, les économies nationales subissent de plein fouet les déséquilibres mondiaux et notre petite économie n’est pas à l’abri de ces déséquilibres.
Vous avez encore fait preuve de sagesse et de grandeur en retirant ce jeudi 23 juin 2011 le projet de loi sur le ticket présidentiel et le quart bloquant, qui a failli conduire le pays dans un bain de sang dont on ne saurait mesurer les conséquences.
Les bons conseillers font les bons gouvernants mais l’inverse demeure très vrai et j’affirme que c’est bien votre cas. Vous avez la mal chance d’être entouré par des gens qui ne sont motivés que par leurs intérêts personnels et personne n’est mieux placé que vous pour s’en apercevoir.
On reprochait à votre prédécesseur, Abdou Diouf, d’avoir été très éloigné du peuple pour prendre en compte ses exigences, et la même critique peut vous être adressée. Je pense que vous pouvez encore redresser la pirogue, vous en avez le temps et vous en avez les moyens. Un peuple désespéré est capable de tout et les exemples de la Tunisie et de l’Egypte sont bien édifiants.
La réussite d’un Président est d’être plébiscité par son peuple au moment de son retrait du pouvoir comme le cas de l’ex Président Brésilien Luiz Inácio Ferreira da Silva, et c’est tout le mal que je vous souhaite. Il y a des personnes plus indiquées que moi pour vous prodiguer des conseils, mais s’il m’était donné le privilège de vous en donner, je vous dirais qu’il est impératif de faire le ménage autour de vous, c'est-à-dire d’écarter tous les « parasites » budgétivores et qui ne sont d’aucune utilité pour la Nation, d’écouter votre peuple et d’intégrer ses préoccupations dans votre façon de gouverner afin d’alléger ses peines et ses difficultés. A mon avis c’est la seule manière d’instaurer la stabilité politique du pays et de regagner la confiance de votre peuple.
Ndongo Mané KEBE/ Doctorant en Economie FASEG/UCAD/Email :Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser./Tel : 775142787
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