L'Amérique, la France et une partie de l'Afrique ont découvert avec la crise burkinabè les vertus de l'alternance. Après s'être accommodé de ce Néron des temps modernes qui a brûlé tous les pays frontaliers, notamment le Mali et la Côte d'Ivoire où il repose dans une zone qu'il a voulu libérer (Yamoussoukro, 2002), le chœur des lamantins s'est voulu justicier sur le tard, en cherchant à faire pression sur les autorités militaires pour hâter l'arrivée de civils dans la transition, sous la pression de Yankees qui ne souffrent de la présence de militaires au pouvoir que dans leurs bases du Proche-Orient.
Cette trilatérale n'a pas poussé la logique plus loin que le bout du nez : le Camerounais Paul Biya s'est fossilisé au pouvoir, tel que que l'était le Guide suprême tunisien Habib Bourguiba au moment de sa destitution ; les Togolais ne connaîtront que Eyadéma dans leur vie centenaire, la dynastie s'étant installée confortablement autour de Etienne Wézou Al Hafiya, se perpétuant avec Faure, en attendant la guerre intestine qui permettra aux autres de s'installer, khalife à la place du khalife ; il en est de même des Gabonais qui ne jureront de leur vie que par Bongo, de Albert-Bernard à Ali Ben.