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L'OBS - Invité à l’émission «Internationales» sur la chaîne Tv5Monde, l’artiste international et ministre-conseiller du Président Macky Sall, Youssou Ndour, est revenu sur la situation politique au Sénégal, la Centrafrique, la question de l’homosexualité, entre autres. Il parle sans détour. Morceaux choisis.
Engagement politique. «Je me suis engagé en politique parce que je voulais, comme la majorité des Sénégalais, et certains acteurs politiques comme le Président Macky Sall, arriver à une deuxième alternance politique au Sénégal. Faire quitter le régime d’Abdoulaye Wade. Ce qui a conduit Macky Sall au pouvoir. Après, il m’a appelé à ses côtés pour travailler avec lui en occupant des responsabilités.
Aujourd’hui, je suis à ses côtés, comme ministre-conseiller. Ce qui me permet de continuer ma musique et de travailler sur les dossiers qu’il me confie. Et je me sens bien dans mes tâches. Nous partageons la même vision et il n’y a pas de couacs entre nous. Mais, je ne laisserai jamais le Président Sall décider de choses qui vont à l’encontre du peuple sénégalais. Je ne lui conseillerai jamais de telles choses. Concernant l’élection présidentielle de 2017, pour le moment, je suis aux côtés du chef de l’Etat et je ne suis pas candidat.»
Les promesses de Macky. «Le président de la République a été élu sur la base d’un programme, mais une seule personne ne peut pas tout vérifier et tout manager. Il a un gouvernement et c’est aux acteurs qui travaillent avec lui de répondre aux attentes des Sénégalais. Le Président a une vision, ce qui l’a poussé à aller chercher de l’argent avec le Plan Sénégal Emergeant (Pse). Ce qui est une bonne chose et je crois toujours à cette vision. Et aujourd’hui, les choses commencent à bouger.»
Benno Bokk Yaakaar. «Le modèle de Macky Sall, c’est qu’on a gagné ensemble, on gouverne ensemble. Tous les acteurs qui sont à ses côtés sont d’accord là-dessus. Maintenant, pour ce qui est de Benno Bokk Yaakaar (Bby), mon mouvement (Fekkée ma ci boolé) n’en fait plus partie. Parce que le modèle de fonctionnement de Bby ne nous va plus. Nous sommes issus de la société civile et nous n’avons pas le même discours. Aujourd’hui, dans cette coalition, il faut que les choses s’éclaircissent. Bientôt nous serons en 2017 et le Président est candidat à sa propre succession. Maintenant comment peut-on être dans une coalition, dire qu’on est avec Macky et avoir en tête l’idée de se présenter contre lui ? C’est une question à éclaircir.»
La traque des biens mal acquis. «Sur cette affaire, il faut reconnaître que la Justice de notre pays est libre. Quand le Président Sall est arrivé au pouvoir, il a trouvé nécessaire de faire le bilan du régime de Wade. Ce qui est normal et qui était une doléance des Sénégalais. Aujourd’hui, si des gens sont en prison, c’est parce que la Justice trouve qu’ils doivent y être. Maintenant, c’est à eux d’apporter des réponses. De toute façon, la Justice continuera à faire son travail. Pour ce qui est de Karim Wade, il est accusé de beaucoup de choses. C’est à lui d’apporter les preuves pour laver son honneur et si procès doit y avoir, il bénéficiera de tous ses droits. Car sur le programme de Macky Sall, au premier plan, il y a la bonne gouvernance. Et ce qui s’est passé avec le régime de Wade ne peut plus se reproduire.»
La Centrafrique. «L’engagement que je porte pour la Centrafrique, comme d’autres engagements, ne date pas d’aujourd’hui. On a travaillé pour Amnesty International, la libération de Mandela, entre autres. Mon combat est une continuation et qui est compatible avec mes fonctions de ministre-conseiller. Je suis très bien dans ma position actuelle. Ce qui m’a permis de faire un duo avec Idylle Mamba. Cette chanson nous a permis de monter qu’un Musulman et une Chrétienne peuvent vivre ensemble. Elle nous a permis de dire que la différence de religion n’est pas un obstacle. Mais, c’est plutôt une richesse. L’objectif est une grande diffusion en Centrafrique pour que la paix revienne. Nous, artistes, fédérerons toutes les forces pour que la transition en cours réussisse. Ainsi, nous comptons organiser un grand concert en Centrafrique et tous les artistes sont conviés. Car la chanson peut aller plus vite que le discours politique. Sur le choix de Cheikh Tidiane Gadio, je pense que c’est selon ses compétences et je l’en félicite. Il appartient aux Africains de régler les problèmes de l’Afrique, et non l’Occident.»
L’homosexualité. «Chaque pays a ses réalités socioculturelles. Il faudrait laisser les pays choisir librement selon leurs réalités, tout en préservant les droits des personnes. C’est le cas au Sénégal et le Président Sall a été clair sur la question. Je suis contre la violence, je suis contre l’injustice, mais chaque pays à ses réalités. Vous devez reconnaître que toujours c’est l’Occident qui commande. Vous avez bien construit votre pays, vous avez construit vos lois, nous n’avons rien dit. Maintenant, vous venez nous parler d’environnement, de droit, de lois. Vous nous imposez vos lois et si nous refusons, vous bloquez votre coopération. Il faut que cela s’arrête. Vous parlez de l’homosexualité en Ouganda. Mais est-ce qu’on a parlé de ces milliers d’enfants qui meurent du Sida là-bas et d’autres choses ? Pourquoi cette question n’est pas au-devant ? Alors que, pour un truc d’homosexualité, vous le mettez en exergue. C’est parce que, c’est vous qui commandez. Il faut que ça cesse. Arrêtez de nous commander ? C’est un peu trop. Il faut écouter les populations pour savoir ce qu’elles veulent.»
EL HADJI FALLOU FAYE
AVEC TV5MONDE
source: http://www.gfm.sn/actualites/item/12305-youssou-ndour-artiste-international-et-ministre-conseiller-comment-on-peut-dire-quon-est-avec-macky-et-avoir-en-t%C3%AAte-lidee-de-se-presenter-contre-lui-.html
Youssou Ndour, artiste international et ministre-conseiller - «comment on peut dire qu’on est avec Macky et avoir en tête l’idée de se présenter contre lui ?»
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