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L’analyse de la manière dont les coalitions électorales se sont nouées lors de la confection des listes électorales, dans chaque collectivité locale, permet d’avoir un début de réponse à cette languissante question qui taraude dans les esprits des Sénégalais.
En effet, l’on a constaté que les mots d’ordre, « Tout sauf l’APR » dans les Locales, comme « Tout sauf l’opposition », ont volé en éclat lors de la confection des listes électorales pour les Locales du 29 juin.
Ces mots d’ordre des autorités nationales des partis, se sont révélés, dans les faits, en décalage avec la réalité du comportement de leurs cadres politiques au moment de la confection des listes électorales.
En fait, ils ont fait fi des directives de leurs dirigeants, pour mettre en œuvre, dans l’écrasante majorité des collectivités locales, des alliances qui transcendent les clivages « pouvoir/ opposition », ou « gauche/droite », pour confectionner des listes non partisanes, que l’on pourrait assimiler à des « listes citoyennes ».
Ainsi, ces coalitions, au sein d’une même liste, entre cadres de l’APR, PDS, REWMI, et autres BBY, mouvements et personnalités de la société civile, dans la quasi-totalité des circonscriptions électorales, enlèvent toute crédibilité aux tentatives de faire du Bilan de Macky Sall et de ses alliés de BBY, un thème de campagne productif pour ces élections locales, mais, remettent objectivement les problèmes des collectivités locales au centre des enjeux de celles-ci.
En effet, il serait mal aisé dans une liste, en présence de l’APR ou d’autres membres de BBY, de faire du bilan de Macky un thème de campagne, comme il le serait autant, en présence du PDS et de EWMI, de faire de leurs critiques un thème de campagne.
Les élections locales du 29 Juin constituent donc une chance historique, pour les citoyens électeurs, de peser réellement sur le choix de leurs élus, à partir des problèmes auxquels ils sont confrontés localement, et sur lesquels leurs élus ont des prérogatives constitutionnelles, donc sont responsables directement devant eux.
En effet, c’est le sort de la région comme collectivité locale, la libre administration et l’autonomie de gestion des collectivités locales, la gestion des terres du Domaine National, et les moyens budgétaires pour assumer les compétences qui leur sont transférées, qui devraient être les préoccupations des citoyens sur lesquelles, les candidats devraient être interpelés dans chaque collectivité locale, avant de décider de leurs choix dans les urnes.
D’où l’importance de mettre en avant les objectifs suivants comme base, pour faire son choix parmi les listes en compétition dans chaque collectivité locale:
a) Promouvoir la participation et le contrôle citoyen dans la collectivité locale à travers des « Conseillers de quartier » élus.
b) S’engager à associer les « Conseillers de quartier » à la gestion de la collectivité locale par le truchement du « budget participatif ».
c) Faire une « Déclaration de patrimoine » après installation dans les fonctions de Maire, au près d’un « Jury d’honneur » constitué des « Conseillers de quartier ».
d) Exiger du pouvoir central, l’érection des futurs territoires régionaux en Collectivités locales, assurant la tutelle des pôles et ou/ agences territoriales de développement, pour mettre en œuvre la « territorialisation » des politiques et programmes de développement.
e) Exiger du pouvoir central, la restitution, aux collectivités locales, de la totalité de leur droit constitutionnel à la libre administration et à l’autonomie de gestion, par la suppression de l’article 245 du Code des Collectivités Locales, qui soumet à approbation préalable de l’autorité administrative de tutelle, toutes délibérations des Conseils sur le budget, le foncier, l’aménagement du territoire et la coopération décentralisée.
f) Exiger du pouvoir central, la restitution aux collectivités locales, selon un échéancier négocié, de l’exécution de 50% du Budget Consolidé d’investissement (BCI).
g) Exiger du pouvoir central, la restitution aux collectivités locales, de 25% de la TVA, au lieu des 5,5% qui étaient prévus de 1996 à 2002 pour 441 collectivités locales, du moment où, en 2014, on est avec 602 collectivités locales.
h) Auditer toutes les attributions foncières, conformément à leurs compétences dans la gestion des terres du Domaine national, pour restituer, entre autres, les 650.000 ha de terres spoliées aux collectivités locales qui en sont victimes.
i) Exiger du pouvoir central, un moratoire sur de nouvelles distributions de terre jusqu’à l’adoption d’une Réforme foncière consensuelle.
De cette manière, les populations pourraient savoir, que tous les candidats qui leur promettent d’appuyer financièrement leurs activités, y compris dans la création d’emplois, de contribuer à l’amélioration de la qualité des services sociaux de base (éducation, santé, assainissement), et même d’augmenter leurs moyens, et de les associer à la gestion de leurs collectivités, ne sont pas crédibles, s’ils ne s’engagent pas publiquement, et sur l’honneur, sur les neufs (9) points soulevés plus haut.
Ainsi, les citoyens électeurs auront un repère objectif pour éclairer leurs choix parmi les listes concourantes pour minimiser le poids de l’argent pour les influencer.
De mêmes, les conseillers élus auront un repère pour choisir le Maire, afin de limiter le poids de l’argent et des marchandes à cet effet.
Avec les élections locales du 29 Juin 2014, la Décentralisation au Sénégal, est à un tournant historique, que les républicains et démocrates, sans exclusif, devraient assumer honorablement, pour effectuer des avancées décisives dans notre lutte pour restituer à notre peuple toute sa souveraineté.
Les forces républicaines et démocratiques dans les coalitions devraient exiger de leurs alliés à répondre aux sollicitations de la société civiles locale et des organisations faitières à cet effet.
Nous sommes tous interpelés !
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Fait à Dakar, le 18 JUIN 2014…
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