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La Loterie nationale sénégalaise s’est illustrée comme une championne en matière de mal gouvernance. De 2008 à 2013, cette entreprise sénégalaise de loterie est mouillée par tous les rapports d’audit de l’Autorité de régulation des marchés publics au Sénégal (Armp). Interpelé sur la question, l’économiste, Meissa Babou, indexant la mauvaise gouvernance tous les régimes de la Lonase, plaide pour plus d’autonomisation des structures chargées de veiller sur le respect de la bonne gouvernance des deniers publics.
Que se passe-t-il à la loterie nationale sénégalaise ? En effet, malgré sa bonne santé financière avec un chiffre d’affaires qui est passé de moins de 30 milliards en 2010 à près de 42 milliards en 2013 ou encore sa certification ISO 9001 version 2008, l’entreprise sénégalaise de loterie n’arrive toujours pas à se départir des mauvaises pratiques de gestion au point qu’elle soit épinglée par les six derniers rapports d’audit de l’Autorité de régulation des marchés publics au Sénégal (Armp).
Interpelé sur la question, l’économiste, Meissa Babou, n’est pas allé par quatre chemins pour comparer sa gouvernance comme une «maladie contagieuse» qui a fini d’infecter presque tous les services publics. Et pour ce qui est de la Lonase, il a notamment accusé tous les régimes politiques qui se sont succédé à la tête du Sénégal. D’après lui, ce qui se passe à la Lonase relève de la mauvaise gouvernance de tous les régimes. Ces derniers s’autofinancent à partir de la manne financière que génère cette entreprise. «La Lonase est une vache à lait pour le financement des activités politiques de tous les régimes qui, se sont succédé à la tête de l’Etat», indique-t-il.
Pour mettre fin à ces pratiques de gestions aux antipodes de l’orthodoxie, l’économiste préconise ainsi un nouveau cadre réglementaire plus contraignant voire une autonomisation des structures chargées de veiller sur la bonne gouvernance des structures publics tels que l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac), la Cour de comptes, l’Inspection générale d’Etat (Ige).
«Il faut revoir le décret qui règlement ces structures et leurs données les possibilités d’attaquer directement les patrons véreux. Il faut que ces structures soient bien animées avec une possibilité de bloquer ou d’attaquer directement les marchés mis en cause sans devoir passer par le président de la République ou par le Premier ministre ou encore un membre du gouvernement», conseille-t-il.
En outre, il faut aussi se départir avec des nominations partisanes des responsables de ces directions. Sur le plan réglementaire, on doit pouvoir ajouter des articles encadrant le profil des gens appelés à siéger à la tête de ces directions.
Pour rappel, de 2008 à 2013, la Loterie nationale sénégalaise est citée par tous les rapports d’audits annuels réalisés par cette structure chargée de veiller sur le respect des principes de base liés au passation de marchés publics.
Dernier en date est celui concernant l’exercice 2013 dont le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a reçu une copie le mercredi 24 décembre dernier des mains du directeur général de l’Armp, Saer Niang.
Dans ce document, les auditeurs de l’Armp reprochent à la Loterie nationale Sénégalaise de procéder à «des achats et acquisitions d’un montant global de 302,614 millions de francs CFA» en dehors de toute procédure édictée par le Code des marchés pour ne citer que cela.
Toutefois, il faut souligner que cette mise en demeure n’est pas une première pour la Lonase. En effet, dans son rapport de 2013, les auditeurs de l’Armp l’ont épinglé pour des faits quasiment similaires.
Il s’agit des transactions d’une valeur de plus de 302 millions de francs en dehors de toute transparence.
Ce montant concerne des contrats relatifs aux appels d’offre non approuvés par la personne compétente et des achats et acquisitions d’un montant global de 302 614 681 de Cfa, passés en dehors de toute procédure édictée par le décret 2011- 1048 du 27 Juillet 2011 portant Code des marchés publics.
Idem pour le Rapport 2011. Le Cabinet BSC, a audité et vérifié la passation, l’exécution et le suivi sur 20 marchés portant sur une valeur globale de près de 900 millions.
Cette vérification a pu montrer la cession et l’attribution de marchés de confection de tickets de grattage à une société d’habillement et de sportwear.
C’était du temps de Baïla Wane, mais le nouveau Directeur Général n’est pas en reste, puisque lui-même est épinglé pour des contrats par entente directe portant sur l’achat de véhicules qui lui sont affectés, se chiffrant à plus de 100 millions de nos francs.
En 2010, les auditeurs de l’Armp, après un audit des comptes de la Lonase sous la direction de Baïla Wane ont relevé des surfacturations concernant l’acquisition de bobines thermiques pour une valeur de 1 118 826 235 F Cfa.
Selon eux, ces bobines ont été achetées à 8 750 F Cfa HTVA l’unité alors que le prix sur le marché est de 1 100 F Cfa HTVA l’unité, soit “une surfacturation de l’ordre de 978 173 794 F Cfa. A cela s’ajoute aussi l’achat de deux motos-pompes d’un montant unitaire de 12 380 000 F CfaTTC soit un montant global de 24 760 000 pour les deux, alors que des prix unitaires d’environ 8 500 000 F Cfa TTC pour ne citer que ces exemples.
Aller au de bout de sa logique
L’économiste, Meissa Babou invite l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à plus de clarté dans ses recommandations. Interpelé sur le rapport 2013 rendu public le mercredi 24 décembre dernier, Meissa Babou, regrettant le non aboutissement de l’affaire Awa Ndiaye qui a un non-lieu après avoir été épinglé par un rapport d’audit de l’Armp, déclare, «l’Armp doit être très claire sur la nature de la faute, mais aussi la sanction requise pour une telle faute, c’est-à-dire la peine à infliger à tous ceux qui ont foulé aux pieds les règles élémentaires du code des marchés».
«Awa Ndiaye a eu un non-lieu et Mbaye Ndiaye va passer certainement lui-aussi avec ses trois milliards sans parler les autres qui sont aussi épinglés», déplore-t-il.
source:http://www.sudonline.sn/la-lonase-championne-de-la-mal-gouvernance_a_22422.html