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Les employés du Centre national de transfusion sanguine (Cnts) dont un prélèvement de 70.000 FCfa sur leurs salaires a été constaté à la suite de l’audit physique et biométrique des agents de l’Etat observent un arrêt de travail, qui risque de créer une pénurie de sang dans les hôpitaux.
Le travail tourne au ralenti au Centre national de transfusion sanguine (Cnts). Et pour cause : les travailleurs déplorent la ponction de 70.000 FCfa sur leurs salaires du mois de décembre à la suite de l’audit physique et biométrique des agents de l’État.
Sur place, le service est à l’arrêt. Pas l’ombre d’un seul agent dans la cabine fixe où se font quotidiennement les opérations de don de sang.
Certains travailleurs se sont regroupés dans l’enceinte de l’établissement et les visiteurs sont stoppés à l’entrée du service de promotion du don de sang et des activités sociales. Non loin de là, le camion chargé de faire la collecte du liquide précieux à travers les différentes localités de la région de Dakar et au-delà est bien visible. Pas de navette ce matin. Les déplacements sont reportés jusqu’à nouvel ordre. Emmitouflé dans une blouse blanche, Saliou Ndiaye, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) au niveau du Cnts, ne cache pas son indignation. « Nous sommes actuellement en mouvement, parce qu’après les audits de la fonction publique, tout le personnel du centre a été envoyé dans le panier jaune. Nos salaires ont été ponctionnés de 70.000 FCfa. Une chose que nous fustigeons avec la dernière énergie », explique-t-il.
Les agents du Cnts réclament l’intégralité de leur salaire, faute de quoi, ils entendent bloquer toutes les activités au sein du centre. « On ne peut pas rétablir un agent dans ses droits pour ensuite lui donner une rétribution moyenne. Il faut que nos salaires soient entièrement payés. Nous n’allons pas chercher du sang tant que nous n’entrerons pas dans nos fonds. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, quitte à déclencher une grève », avertit M. Ndiaye. Selon lui, à la suite de ces audits, tous les avantages, y compris les indemnités de risques des travailleurs, ont été enlevés. « Actuellement, sur la base des bulletins qu’on nous a remis, on ne nous considère plus comme des agents du système de la santé, mais comme des employeurs de l’administration générale de l’État. Ce faisant, nous n’allons pas prendre le risque d’aller travailler et de manipuler le sang tant que nous n’allons pas recevoir nos indemnités de risques », soutient-il. Saliou Ndiaye ajoute qu’il y a problème si le centre fait l’objet d’un personnel fictif, alors qu’il a été créé depuis 1951 et son directeur est nommé par décret.
Risque de rupture dans les banques de sang
Des menaces planent sur la collecte de sang devant secourir les personnes dans le besoin. Du moins, si l’on en croit Abdou Dièye, technicien en anesthésie et réanimation, par ailleurs secrétaire général de l’Union régionale du Sutsas de Dakar. Il fait remarquer que l’arrêt de travail observé au Centre national de transfusion sanguine (Cnts) risque de créer de réels dommages dans l’approvisionnement en sang des hôpitaux. Cela pourrait avoir des conséquences lourdes sur la santé des malades avec l’arrêt des opérations de dons de sang. « Il faut trouver le plus tôt possible une issue heureuse à cette situation qui va freiner la collecte de ce liquide précieux. Le manque de sang a un impact négatif sur la maternité. L’hémorragie constitue la première cause de décès chez les femmes avec 25 % », informe-t-il, estimant que la veille du Gamou doit servir de prétexte pour résoudre ce problème afin de mieux faire face aux risques d’accidents nécessitant du sang pour le sauvetage des victimes. Saliou Ndiaye, secrétaire général du Sutsas au Cnts, a, pour sa part, indiqué que le risque d’aller vers une pénurie de sang au Cnts est tout à fait proche. « On peut s’attendre à une rupture d’approvisionnement à tout moment, parce que notre vocation est d’aller, chaque jour, dans les localités pour chercher du sang, le traiter et le remettre aux hôpitaux. On est un service mobile », rappelle-t-il.
Ibrahima BA