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Le chef du département de la gestion de la Santé de la reproduction et coordonnateur du groupe santé de la femme au Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) décortique, au cours de cet entretien, la notion de sécurisation des produits contraceptifs, Jagdish Upadhay. Il affirme que celle-ci se décline en termes de disponibilité et d’accessibilité de ces produits tant sur les plans financier que géographique. Il dévoile également leurs ambitions d’accompagner le Sénégal dans l’évaluation des besoins.
Vous êtes le responsable du Fonds mondial pour la population en charge de la sécurisation des produits de la contraception. Que recouvre cette notion de sécurisation ?
Je voudrais d’abord féliciter le Sénégal pour les efforts accomplis dans le domaine de la planification familiale. Car, je constate qu’un bon travail est en train d’être fait. Quant à la sécurisation des produits de la Santé de la reproduction, c’est comme la sécurité alimentaire. Il s’agit d’offrir à chaque personne toutes les chances de pouvoir accéder aux produits de la contraception lorsqu’elle en a besoin. Mais, il faut que le produit soit disponible et de qualité, afin qu’il puisse être utilisé. Il faut surtout que les personnes puissent les avoir au moment où elles en ont besoin. Si, par exemple, elles ont un besoin en janvier, il est impératif qu’elles aient accès à ce mois. Un travail sur cette problématique est nécessaire. Et, dans certains pays, nous avons remarqué que les produits ne sont pas de qualité, donc inutilisés. La notion de sécurisation essaie de régler tout cela.
Vous avez parlé de la disponibilité des produits partout et au moment opportun. Est-ce à dire que les besoins des femmes vulnérables des zones rurales seront satisfaits ?
Au cours de cette réunion, où 136 experts ont pris part, 46 pays étaient représentés. Durant ces 5 jours, ils ont travaillé sur plusieurs questions, comme la sécurisation des produits contraceptifs, la question de la planification familiale, la santé maternelle, les mutilations génitales féminines, la prévention du Vih.
Nous avons aussi parlé de la satisfaction des besoins des femmes vulnérables, particulièrement celles qui sont dans les zones rurales. Nous avons des cas de femmes pauvres et marginalisées. Nous nous sommes posé la question, à savoir où elles sont ? Qui sont-elles ? Quels sont leurs besoins ? Et comment s’organiser pour leur apporter des produits contraceptifs ? Ces femmes ne sont pas dans les districts, ni dans les chefs de département, mais elles sont au sein des communautés.
Vous avez rencontré le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Est-ce qu’il y a des perspectives d’exploration de nouvelles pistes d’impulsion de la politique de la Santé de la reproduction au Sénégal ?
Le Sénégal est l’un des pays de concentration prioritaire. Nous allons l’appuyer dans ses estimations en besoins de contraception. Nous allons mobiliser les partenaires pour apporter le soutien nécessaire. Nous allons également encourager l’Etat dans ses efforts pour l’atteinte des objectifs qu’il s’est fixés. Le gouvernement augmente les ressources qu’il alloue à la planification familiale. Nous l’encourageons à maintenir le cap.
On parle peu des effets non souhaités des produits contraceptifs…
Certes, il y a des contraceptifs qui peuvent produire des effets indésirables. Toutefois, il faudra admettre qu’un produit ne peut pas avoir des effets indésirables sur toutes les personnes. Mais le plus important, c’est d’avoir des produits qui correspondent à chaque catégorie de personne. Nous travaillons constamment à minimiser ces effets. Toutefois, nous n’imposons aucun produit. Le choix est laissé aux clients. Nous expliquons aux preneurs les effets positifs et négatifs. Nous leur disons que si vous ne faites rien, voici les conséquences. Je voudrais, sur ce rapport, rappeler que la notion de sécurisation des produits de la contraception concerne aussi la santé maternelle. Si une femme est en train de perdre du sang d’une manière abondante, nous avons des produits qui peuvent arrêter l’hémorragie. Ce faisant, nous travaillons avec les gouvernements pour que les produits soient disponibles.
L’Afrique de l’Ouest accuse un regard en matière de contraception si l’on fait la comparaison avec les autres régions du continent. De nos jours, est-ce qu’il y a un frémissement ?
De façon globale, les taux de cette partie de l’Afrique sont faibles. Mais actuellement, il y a une hausse de la prévalence de l’utilisation des produits contraceptifs. Beaucoup de pays sont en train de faire de gros efforts. Nous estimons que le Sénégal est dans la dynamique d’accélérer le processus, parce que les conditions sont remplies. Un changement de comportements a été noté et il y a une demande. Toutefois il faudra créer les besoins et surtout avoir un bon réseau de distribution pour satisfaire la demande. De même, nous devons continuer à travailler pour changer les comportements. Nous sommes en train de résoudre ce problème puisqu’une évolution des mentalités est aujourd’hui perceptible.
Propos recueillis par Idrissa SANE
source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=35954:jagdish-upadhay-chef-de-departement-charge-de-la-sante-de-la-reproduction-l-nous-mobiliserons-les-partenaires-pour-apporter-le-soutien-necessaire-au-senegal-r-&catid=78:a-la-une&Itemid=255