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Sam, Nov

N’Djamena accueille le Sommet du G5 Sahel

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POLITIQUE
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La capitale tchadienne, N’Djamena, s’apprête à accueillir le Sommet du G5 Sahel, les 15 et 16 février 2021, sous fond de tensions internes, tandis que Paris envisage un changement de son effort militaire. Dans le sens de l’augmentation ou de la réduction de ses effectifs ? C’est tout l’enjeu de ce rendez-vous.

Par Serges David

 

Un an après le sommet du G5 Sahel tenu dans la ville de Pau en France, le président tchadien Idriss Déby Itno va accueillir les 15 et 16 février ses homologues africains du Sahel et celui de la France, Emmanuel Macron, pour un autre rendez-vous crucial.

Les dirigeants français estimeraient que la nécessité d’un renforcement d’effectifs franco-français ne s’impose plus. En revanche, ils souhaiteraient un engagement décisif et croissant de leurs alliés européens et un relais politique mieux élaboré des États africains.

Lequel intervient à un moment où le président Idriss Déby Itno brigue un nouveau mandat présidentiel et où certains Tchadiens, opposés à cette 6e candidature, seraient réprimés et arrêtés, selon l’ONG française Survie.

Selon Survie, « ce samedi 6 février 2021, de fortes mobilisations contre la présidence à vie du Maréchal Idriss Déby, investi par son parti pour la présidentielle d’avril, ont eu lieu à N’Djamena, réprimées, comme les précédentes, par les forces de sécurité. Une semaine avant le sommet du G5 Sahel à N’Djamena qui aura lieu en présence du président français Emmanuel Macron.

Le président Idriss Déby Itno du Tchad

Survie demande à la diplomatie française de condamner cette répression et ces arrestations. De nombreux manifestants et manifestantes ont été arrêtés. Dont Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits humains, et Fatimé Soumaïla, trésorière du parti Les transformateurs.

Par ailleurs, plusieurs manifestants, dont le leader du parti des Transformateurs, Succès Masra, encerclés par les forces de l’ordre, ont dû se réfugier à l’ambassade des États-Unis. Selon la police, les manifestants s’en seraient pris aux forces de sécurité de l’ambassade américaine, qui, en réalité, ont donné refuge à des manifestants sous les gaz lacrymogènes.

Quasiment treize ans après la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, cette répression vise à empêcher la convergence des luttes entre société civile et opposition politique, à l’approche de l’élection présidentielle d’avril ».

« Le cap reste inchangé »

Situation suffisamment interpellative pour que Patrice Garesio, coprésident de Survie, sonne la charge : « La France a une responsabilité particulière : soutien historique d’Idriss Déby, elle en a fait un allié incontournable de son implantation militaire dans le Sahel qui, au nom d’une prétendue stabilité, permet le maintien d’un pouvoir autoritaire. Prompte à donner des leçons de démocratie à la Russie de Poutine ou à la Turquie d’Erdogan, la France ferme les yeux quand il s’agit de son pré carré-africain. »

Justement, Paris, qui au nom de la lutte contre le djihadisme, apporte un soutien au régime, vient de fournir neuf blindés à l’armée tchadienne.

Pour ses homologues africains du G5 Sahel, le Mauritanien Mohamed Ould El-Ghazaouani, le Malien Bah N’Daw, le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Nigérien Issoufou Mahamadou, et le Tchadien Idriss Deby Itno, tailler dans l’effectif français de l’opération Barkhane n’est pas une option pérenne. Et encore moins une solution envisageable face à la menace terroriste.

De plus, depuis le début de l’ère Macron, N’Djamena s’est imposée comme le QG de l’opération Barkhane. L’opération militaire menée au Sahel et au Sahara par l’Armée française, avec une aide secondaire d’armées alliées, vise à lutter contre les groupes armés djihadistes dans toute la région du Sahel. Si la France soutient activement l’opération Barkhane, Paris envisage, lors du sommet du 15 février, de procéder à un ajustement de son effort militaire au Sahel.

Le président Macron, va-t-il, comme cela a été décidé à Pau, augmenter le contingent français ou au contraire le réduire ? Selon diverses sources, les dirigeants français estiment qu’aujourd’hui, la nécessité d’un renforcement d’effectifs franco-français ne s’impose plus.

En revanche, ils souhaitent un engagement décisif et croissant de leurs alliés européens et un relais politique mieux élaboré et bien circonstancié des États africains. Déjà, on parle, sans que cela ne soit formel, du déploiement d’unités d’élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, chargée d’accompagner l’armée malienne au combat.

Cette force née à l’instigation de la France rassemble des forces spéciales constituées de Français, d’Estoniens et de Tchèques. Face à toutes ces informations, le président Macron assure que « le cap reste inchangé », car l’objectif est et demeure « la stabilité » du Sahel et « la victoire contre les terroristes ».

La France va-t-elle retirer une partie de ses soldats lors du Sommet de N’Djaména ? Le président français, qui s’y rendra en personne, si le contexte sanitaire le permet, pourrait faire l’annonce du retrait ou celle d’opter pour le statu quo en attendant de mieux apprécier la situation.

Pour ses homologues africains du G5 Sahel, le Mauritanien Mohamed Ould El-Ghazaouani, le Malien Bah N’Daw, le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, le Nigérien Issoufou Mahamadou, et le Tchadien Idriss Deby Itno, tailler dans l’effectif français de l’opération Barkhane n’est pas une option pérenne. Et encore moins une solution envisageable face à la menace terroriste.

SD

 

source: https://magazinedelafrique.com/politique/ndjamena-accueille-le-sommet-du-g5-sahel/?mc_cid=e8a377c74e&mc_eid=c75cc7b72a