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L'OBS - L’homme est sorti de son cabinet, en publiant une tribune dans certains journaux, intitulée : «Il nous l’avait promis, il ne l’a pas fait». Une façon de parodier et de clasher le document de Mimi Touré : «On l’avait promis, on l’a fait.» Lansana Gagny Sakho, professeur associé au Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), directeur du cabinet de conseil Expert-visions, l’homme, qui a fait des piges dans des multinationales comme Coca-Cola, Philip Moris…) touche du doigt à travers son métier ce qui se fait de mieux dans le monde en matière de développement en Afrique. Il va plus loin que sa tribune, en démontant le Pse,…sans concession.
Vous avez publié une tribune dans certains journaux, intitulée : «Macky l’a dit, il ne l’a pas fait» ; qu’est-ce qui vous fait dire cela ? Peut-on en deux ans de gouvernance, demander à Macky Sall de faire ce que Wade n’a pas réussi en 12 ans ?
Il n’a jamais été question de demander au Président Macky Sall de présenter un bilan après deux années de gouvernance. Mais quid du document de la primature : «Ç’a été dit, C’est Fait» ? Mon texte entre simplement dans une logique de rétablir la vérité. En réalité, j’aurais dû l’intituler : «Ç’a été dit Ça n’a été pas fait». A leur décharge, un Premier ministre en rupture de ban qui essaie de magnifier son allégeance au président de la République, combiné à la proximité des Locales, cela valait bien ce coup d’essai. Mais ils ont simplement oublié que les choses ont changé dans ce pays. Si bilan il doit y avoir, la seule référence devrait être le programme «Yonou Yokuté», dans la mesure où c’est sur cette base que nous avions confié les rênes de ce pays au Président Macky Sall. Au bout de deux années, il y a des aspects positifs, que j’ai soulignés : la couverture médicale universelle (CMU), l’OFNAC, la maîtrise de la gestion des effectifs de l’administration sénégalaise ; la baisse des l’impôt sur les salaires…
Cependant, il s’agit de «paracétamols» qui sont à des années lumières des engagements du Président Sall. J’ai extrait quelques éléments du programme «Yonou Youkuté» : mise en place d’un dispositif de création de 500.000 emplois sur 7 ans, création d’un Pacte Petites Entreprises et PME-PMI intégrant les dispositifs d’appui aux entreprises et les renforçant, restructuration du secteur agroalimentaire afin de créer un champion sous régional aux activités diversifiées, mise en place d’un Gouvernement de Rassemblement National de 25 ministres maximum... rien n’a été fait, il n’y a même pas un début de mise en œuvre.
Qu’est-ce qui explique votre pessimisme par rapport à la capacité de Macky Sall à faire avancer les choses ? Est-ce que vous ne versez pas dans la critique facile ?
Critique facile et quoi encore ? Monsieur, je suis dans les faits. Je vous demande simplement de prendre connaissance du dernier rapport de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sur les perspectives économiques de l’Uemoa. Le Sénégal sous Macky Sall, c’est un taux d’alphabétisation de 49,2% (contre 88% par exemple pour les Iles du Cap Vert), «avant-dernier de la classe» en termes de croissance du PIB en 2013 (4,3%) dans l’Uemoa, 178ème sur 189 pays dans le dernier Doing Business, la fermeture de près de 400 entreprises en 2012. Le Sénégal sous Macky Sall, c’est encore plus de 54% de la population qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. C’est aussi un coefficient de dépendance de +80%. Le chômage a atteint des proportions inquiétantes, le tourisme est à l’agonie, l’agriculture peine à décoller. Pessimisme ? Je ne le suis pas du tout, je suis simplement réaliste. Le Président Sall nomme aux postes de responsabilités sur la base d’amitiés, d’accointances politiques et de fidélité. Quand les compétences sont reléguées au second plan, comment voulez-vous avoir des résultats ? C’est là tout le paradoxe de son appel aux Sénégalais pour qu’ils se mettent au travail.
En quoi le changement de cap, «Yonnu yokuté» et Sénégal émergent constitue-t-il un tâtonnement du régime de Macky ?
«Yonou Yokuté», DPG de Abdoul Mbaye, DPG de Mimi Touré, Sénégal Emergent, en vingt-quatre (24) mois : un programme tous les six (6) mois ! Je ne sais pas quel terme utiliser si ce n’est un tâtonnement. Le Plan Sénégal Emergent semble être la nouvelle trouvaille. J’en ferai juste quelques observations. Avant tout, il faut souligner que les mots ont un sens précis : un pays émergent est un pays dont le Produit intérieur brut (PIB) est inférieur à celui des pays développés, mais qui vit une croissance rapide et dont le niveau des infrastructures converge vers ceux des pays développés. Nous avons les pays pré-émergents comme l’Afrique du Sud, le Maroc. Donc, il faut être pré-émergent avant d’être émergent. Le problème de fond est : est-ce qu’on peut parler d’un Sénégal émergent ? Comme le «Yonu Youkuté», ce document est une liste de projets sans cohérence globale. Ces gens sont toujours dans la théâtralisation.
«Moubarack Lô règle des comptes…»
Soupçonnez-vous le Président Macky Sall de passer ses deux ans à tourner en rond, comme le dit Moubarack Lô ?
De grâce, ne faisons pas de confusions de genre. Moubarack Lô règle des comptes. Il aurait été nommé Directeur de Cabinet du Président Macky Sall ou ministre des Finances, vous ne l’auriez jamais entendu. N’oublions que pas que Moubarak était au centre du calamiteux programme «Yonou Yokuté», avec la «folie» des 500 000 emplois. Le même Moubarack a été dans toutes les sauces : Diouf, Wade, Sall. Nous devons dire stop à ce genre de cirque, ne serait-ce que par respect aux Sénégalais.
Vous insinuez que la politique politicienne semble être le jeu favori du Président Macky Sall, la nouvelle recrue de l’Apr, Awa Ndiaye, ne vous conforte-t-elle pas ?
La personne de Awa Ndiaye ne m’intéresse pas…Comment expliquer la déclaration de candidature du Président Macky Sall pour 2017, comment expliquer le refus de délivrer à «Bess du Niakk» son récépissé, comment expliquer la grosse coalition autour du Président Macky Sall ? Nous avions chassé le PDS et ses affidés par la porte, ils vont revenir par la fenêtre. Il ne reste plus qu’à demander au Président Wade de transhumer. En réalité, incapable de régler les problèmes sociaux et économiques du pays avec un plan cohérent et une vision pertinente, la seule alternative qui s’offre au Président semble être la politique politicienne, mais c’est malheureusement faire abstraction de la capacité de résilience du peuple.
MOR TALLA GAYE
source: http://www.gfm.sn/actualites/item/13038-%C2%ABapr%C3%A8s-awa-ndiaye,-il-ne-reste-plus-qu%E2%80%99%C3%A0-demander-au-pr%C3%A9sident-wade-de-transhumer%C2%BB.html
«Après Awa Ndiaye, il ne reste plus qu’à demander au Président Wade de transhumer»
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