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L’OBS – Entre le Parti socialiste (Ps) et l’Alliance pour la République (Apr), ce n’est plus le grand amour. Au sortir des élections locales, le contrat de confiance qui liait ces deux formations politiques s’est effrité. Et chacun se prépare à la rupture, même si personne ne veut prendre l’initiative d’une séparation, par peur des conséquences politiques que cela peut engendrer.
LES INGREDIENTS D’UNE RUPTURE. Ce n’est plus qu’une question de temps. Le Parti socialiste (Ps) compte ses jours dans Bennoo Bokk Yaakaar. Tous les ingrédients d’une rupture entre la formation politique dirigée par Ousmane Tanor Dieng et la mouvance présidentielle sont réunis. Les investitures pour les élections locales de juin dernier ont marqué le point de départ de la rupture entre ces deux formations politiques. Comme des principaux adversaires, le Ps et l’Apr ont cassé la dynamique «Bennoo» pour aller séparément à la conquête des suffrages des Sénégalais.
D’abord à Dakar, l’Apr arme l’ancien Premier ministre Aminata Touré, pour stopper Khalifa Sall, maire socialiste sortant de la ville, candidat à sa propre succession. Le duel qui démarre à Grand-Yoff, passage obligé pour accéder à la mairie de la ville, a été finalement remporté par le socialiste, Khalifa Sall qui a battu à plate couture Mimi Touré. Cette dernière a été même défénestrée de son poste de Premier ministre après sa défaite. La rivalité Ps-Apr avait affecté tout le département de Dakar. Le Bennoo entre le Ps et l’Apr n’a prévalu dans aucune des 19 communes de la capitale. Sous le regard impuissant des leaders de ces deux partis. A l’intérieur du pays, le même scénario s’est posé. A Podor, le maire socialiste sortant, Me Aïssata Tall Sall, a dû affronter une coalition contre-nature parrainée par le parti au pouvoir, l’Apr. Mais, elle a réussi à battre le candidat du pouvoir, Racine Sy. A Louga également, Aminata Mbengue Ndiaye a fait face à la coalition présidentielle. Mais, elle a perdu contre Moustapha Diop de l’Apr, récompensé ministre après sa victoire. Même Ousmane Tanor Dieng n’a pas échappé à la guéguerre entre le Ps et l’Apr. Le leader du Ps a été défié par le parti au pouvoir dans sa propre base politique. D’ailleurs, Ousmane Tanor Dieng, qui a perdu le département de Mbour, aurait confié à ses proches qu’il va prendre ses responsabilités après une analyse profonde des résultats des Locales. La guéguerre entre le Ps et l’Apr lors des élections locales laisse croire que ce n’est plus le parfait amour entre ces deux partis. A cela s’ajoute la réduction du quota du Parti socialiste (Ps) dans le gouvernement. Au début du magistère de Macky Sall, la coalition «Bennoo ak Tanor» avait trois ministres dans le gouvernement. Mais, lors du dernier remaniement, ce nombre a été revu à la baisse avec un poste en moins. Une décision que le leader du Ps semble ignorer. Interpellé, Ousmane Tanor Dieng explique le maintien d’Aminata Mbengue Ndiaye dans le gouvernement et le limogeage d’Ali Haïdar par une décision du chef de l’Etat. «Seul Macky Sall peut dire le pourquoi…», avait-il dit dans les colonnes de L’Observateur.
CES CALCULS QUI RETARDENT LE DIVORCE. C’est clair maintenant qu’ils en ont tous les deux marre de cette alliance de façade. Le Ps comme l’Apr ne souhaite que la rupture de leur alliance. Moustapha Cissé Lô disait dans une de ses sorties que le Ps devait faire comme l’Afp et manifester son soutien total au Président Macky Sall. A l’image de Cissé Lô, beaucoup de responsables de l’Apr accusent le Ps de manquer de sincérité dans son compagnonnage avec Macky Sall. Les apéristes souhaitent que le Ps ne présente pas un candidat en 2017 contre Macky Sall. Ce que le Ps ne va jamais accepter. Et l’a d’ailleurs clairement dit via ses «guerriers» comme Barthélémy Dias. Pour les camarades d’Ousmane Tanor Dieng, il est hors de question de ne pas avoir un candidat à la Présidentielle de 2017. Mais, aucune de ces deux formations politiques ne veut prendre l’initiative de la cassure. Chacun veut laisser l’initiative à l’autre. Au Ps comme à l’Apr, on guette religieusement une erreur de l’adversaire pour l’exploiter en sa faveur. «Macky Sall ne va jamais provoquer Ousmane Tanor Dieng qui, à son tour, ne veut pas être à l’origine de la cassure. Mais, rapporte une source, avec les péripéties des élections locales, la rupture est une évidence. C’est juste une question de temps.» Un responsable socialiste rapporte que le Ps va prendre ses responsabilités et quitter la coalition. «Avec les élections locales, nous avons tous compris que le compagnonnage n’était pas sincère et nous allons prendre notre responsabilité», affirme notre interlocuteur. En attendant, l’Apr, elle, mûrit un plan d’alliance réduit uniquement à l’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse et au mouvement «Fekke ma ci bollé» de Youssou Ndour. Une alliance sans Ps déjà à la porte de sortie !
LE PS DIVISE. Toutefois, l’idée de quitter la coalition présidentielle ne fait pas l’unanimité au sein du Parti socialiste (Ps). Du moins pour le moment. La question divise les verts de Colobane. Du côté de la direction du parti, on semble être dans la dynamique de poursuite du compagnonnage avec Macky Sall. En effet, certains responsables socialistes, qui bénéficient des «largesses» du pouvoir, ne veulent pas quitter la coalition de sitôt. Alors que d’autres socialistes pensent qu’il faut sortir de Bennoo Bokk Yaakaar. Même s’ils préfèrent parler sous le couvert de l’anonymat, ces socialistes estiment que le compagnonnage avec le pouvoir n’a plus sa raison d’être. «Le Ps n’a aucun intérêt à rester dans Bennoo Bokk Yaakaar parce qu’il dérange le pouvoir surtout après la victoire de Khalifa Sall à Dakar. Le régime ne pourra jamais digérer cette défaite», estime un socialiste, au cœur du dispositif.
SOPHIE BARRO
source:http://www.gfm.sn/le-ps-a-deux-pas-de-la-rupture-avec-bennoo-bokk-yaakaar/