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L’OBS – Il y a urgence pour Macky Sall de poser des actes pour dégonfler la grosse boule de colère qui enfle de plus en plus au sein de son parti et de «Macky2012». Ses «alliés naturels» ne veulent pas tolérer qu’il les désavoue au profit de ses futurs adversaires.
Il a voulu régler un problème, mais au finish, il en a créé de plus compliqués. En voulant sauver la vie d’une alliance avec le Parti socialiste (Ps), le président de l’Alliance pour la République (Apr) a divisé son parti. En désavouant publiquement son Directeur de cabinet politique, Mahmoud Saleh, pour «faire plaisir» aux socialistes, Macky Sall a allumé le feu autour de lui.
C’est une fronde silencieuse qui s’organise aussi bien dans son propre parti qu’au sein de «Macky2012», la coalition qui avait défendu sa candidature et qui l’a porté au pouvoir lors de la dernière Présidentielle. Non seulement, Saleh ne retire rien de ses déclarations appelant les alliés à se déterminer par rapport à l’échéance électorale de 2017, mais un mouvement d’adhésion se forme autour de lui et d’autres responsables de l’Apr. Cette démarche qui prend de l’ampleur n’a pas pout but d’entrer en rébellion contre le «chef», mais plutôt de le pousser à opérer les choix politiques qui s’imposent.
Déjà, les différentes sorties de hauts cadres du parti comme les députés Me Djibril War et Abdou Mbow, l’ancien Premier ministre Aminata Touré… suffisent pour comprendre le malaise créé par Macky Sall en prenant fait et cause pour le Ps, un «allié» qui n’est pas convaincu par la gestion du Président et qui ne veut pas s’assumer». Une situation qui n’est pas pour plaire à de nombreux responsables de l’Apr qui ne comprennent pas la volonté de leur chef de garder à ses côtés des gens travaillant pour sa défaite. Ces fantassins encagoulés, mais très représentatifs au regard des positions qu’ils occupent dans le parti et dans l’Etat, regrettent l’humiliation que Macky Sall leur fait subir. Depuis qu’il a tranché pour le Ps et contre son parti, les socialistes ne ratent aucune occasion pour tourner les responsables de l’Apr en dérision. En attestent les sorties de Abdoulaye Wilane et de Mame Bounama Sall qui ont cru crucifier de hauts cadres apéristes «affaiblis» depuis la sortie de Macky Sall. Le porte-parole et le responsable des jeunesses du Ps n’ont pas été tendres avec Me Djibril War et Aminata Touré. D’ailleurs, Abdoulaye Wilane a même comparé Mimi Touré à Jean Marie Le Pen.
Pour une refonte de l’attelage gouvernemental. La grogne ne se limite pas seulement à l’Apr, des responsables d’autres entités et mouvements politiques très fidèles à Macky Sall se sont manifestés pour apporter leur soutien aux cadres de l’Apr qui tiennent à recentrer les choses autour de Macky Sall. De ces «souteneurs», l’on cite des membres de «Macky2012» et des hommes politiques qui l’ont toujours accompagné. D’ailleurs, les «faveurs et privilèges» accordés au Ps par Macky Sall a courroucé certains de ses alliés de la première heure. Certains leaders de «Macky2012» semblent commencer à perdre patience. Car lors du séminaire tenu au mois d’octobre, le chef de l’Etat avait pris des engagements et donné des assurances qu’il tarde à respecter. Ces frustrations capitalisées par les «alliés naturels» de Macky pourraient aboutir à une rupture, si des mesures ne sont pas prises pour sauver le premier bilan de Macky.
Au sein de l’Apr comme dans «Macky2012», le constat est le même. Le premier levier sur lequel il faut s’appuyer pour résoudre les préoccupations des populations, c’est le Gouvernement. Un Gouvernement que l’Apr partage avec le Ps dont la candidature est déclarée en 2017, la Ligue démocratique (Ld), le Pit… qui travaillent pour une candidature de la Gauche. D’ailleurs, les inquiétudes manifestées par le chef de l’Etat au dernier Conseil des ministres semblent confirmer le constat concernant l’échec de la dynamique unitaire qu’on veut imposer à la formation du Gouvernement. Le président de la République a demandé au Premier ministre «de lui faire le point sur l’état d’exécution de l’ensemble des directives adressées au Gouvernement depuis 2012 et des mesures adoptées lors des Conseils des ministres délocalisés». Une sommation qui confirme que les actions ne sont pas visibles. D’où l’urgence à opérer une refonte de l’attelage gouvernemental avec une équipe apte à tout donner pour offrir à Macky Sall un bilan concret en 2017. L’urgence se dessine car il ne reste plus que deux ans…
NDIAGA NDIAYE