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La cérémonie de commémoration de la Journée des «porteurs de pancartes» qui s’est tenu hier, vendredi 26 août 2016, a été le lieu d’une véritable passe d’armes sur l’état de la démocratie entre responsables de l’opposition et acteurs de la mouvance présidentielle. Invitées en effet à se prononcer sur le thème de l’édition 2016 intitulé « Valeurs morales et politique », les députés Aïda Mbodj (Pds) et Aïssata Tall Sall (Ps) ont mené une sorte de duel à fleurets mouchetés avec Mimi Touré (Ex-Pm) et Penda Mbow (ex-membre des Assises nationales, de la Fondation Servir le Sénégal et très proche du pouvoir en place). Sous «l’arbitrage» de responsables de la société civile (récipiendaires de la Journée), chacun y est allé avec sa sensibilité sur l’état de la démocratie, des libertés et de la bonne gouvernance au Sénégal. Non sans manquer d’écorcher le pouvoir en place, voire de se voir adresser une subtile réplique du camp d’en face.
La confrontation entre l’opposition et le pouvoir en place n’a pas ainsi manqué de prendre possession de la cérémonie de commémoration de la Journée 2016 des «porteurs de pancartes». C’est la députée Aïda Mbodj, fraîchement débarquée de la tête du Conseil départemental de Bambey, qui a allumé la première mèche. La responsable libérale a dénoncé des « dérives antidémocratiques » et une intolérance pour caractériser le pouvoir actuel. « La démocratie est un état d’esprit, c’est une culture. Pour pouvoir être un démocrate, il faut faire preuve de dépassement, avoir un esprit républicain », dira-t-elle. Ayant toujours au travers de la gorge son départ de la tête du Conseil départemental, Aïda Mbodj a qualifié sa destitution de recul démocratique : «un nommé ne peut pas dégommer un élu. C’est un principe élémentaire mais cela relève de la démocratie ». Et la députée libérale d’ajouter que personne ne laissera se perpétrer un recul démocratique. « Les porteurs de pancartes nous ont donné une leçon en se sacrifiant pour obtenir l’indépendance et la démocratie. Cette démocratie, il faut la consolider, personne ne nous la privera. Etre démocrate, c’est accepter la diversité et la contradiction. C’est déjà ancré au Sénégal et c’est irréversible. Que chacun se le tienne pour dit ! » a-t-elle martelé devant une assistance apparemment acquise à sa cause.
A sa suite, Me Aïssata Tall Sall du Ps a fustigé le régime sous les yeux de Mimi Touré et Penda Mbow, récipiendaires de la Journée et actrices du pouvoir en place. La députée et maire de Podor s’est demandée ce que peut valoir cette indépendance acquise de haute lutte par la jeunesse si elle est amputée de la démocratie. « Que vaut l’indépendance sans la République ? Et la République : quelle vacuité sans la démocratie. Une démocratie non pas formelle avec son rituel, son carré, ses serviteurs zélés mais hélas souvent intéressés et ces alternances mécaniques. Cette démocratie, nous la voulons réelle et vraie avec des acteurs engagés, ceux-là mêmes qui croient résolument en elle souvent en prenant tous les risques, et qui parfois acceptent de mourir pour son inaltérable affirmation », a fermement asséné la député socialiste. Avant de poursuivre : «Pour vivre et prospérer, cette démocratie a besoin de la sève nourricière des valeurs propres à notre génie. En effet, seul le respect de ces valeurs morales que sont l’éthique, la probité et le courage dans l’action rendront à la
politique toute sa quintessence, sa noblesse …Nous vous disons oui et acceptons l’héritage et promettons de le porter au-delà de notre horizon
politique, afin que vivent, prospère l’esprit fécond et impérissable du 28 août 1958 » a-t-elle promis aux membres de l’association des porteurs de pancartes.
MIMI TOURE ET PENDA MBOW PORTENT LA REPLIQUE
Représentant le camp présidentiel, Penda Mbow et Mimi Touré n’ont pas manqué d’apporter la réplique aux interventions de leurs devancières. Toutes les deux ont insisté sur la nécessité de recentrer les débats, en disant que ce sont les mêmes personnes qui continuent cette perpétuelle confrontation. Penda Mbow rappellera ainsi que le combat se poursuit et que les acteurs d’hier sont encore là. Et l’historienne d’assurer que la démocratie est ancrée au Sénégal et que rien ni personne ne pourrait la faire reculer. « La démocratie, elle est installée, on ne peut pas y revenir. C’est le fruit du combat du peuple sénégalais. Je suis convaincue qu’on ne pourra jamais revenir sur la démocratie, nous tous d’ailleurs. Mais pour que cette démocratie soit portée, il faut que chacun se dise quelles sont les limites à ne pas franchir. C’est ainsi seulement que nous pourrons ensemble revendiquer une justice pour que ce Sénégal continue à être le modèle qu’il a toujours été ».
Dans la foulée, la responsable du mouvement citoyen a invité d’une manière docte les acteurs à se concentrer sur les véritables défis qui interpellent la nation et sont ceux du développement. «Je dirais tout simplement qu’on ne peut pas faire la dichotomie dans la lutte. Elle est permanente, continue et elle est là pour le Sénégal non pour une entité ou une autre. Aujourd’hui nous sommes tout simplement interpellés par le défi du développement économique. Et pour cela, nous avons besoin d’un peuple organisé, d’une société capable de se remettre en question. Et peut-être que c’est là que nous devons mettre l’accent pour transformer ce pays et l’amener à relever ses véritables défis et accéder à l’émergence ».
Pour sa part, l’ex-Premier ministre et envoyé spécial du chef de l’Etat Aminata Touré a revendiqué l’héritage de la lutte des porteurs de pancartes avant d’inviter tous les acteurs politiques à s’inspirer d’eux et à apprendre de leurs leçons. «Nous sommes tous les héritiers et les héritières des porteurs de pancartes. Au-delà de nos appartenances partisanes, nous avons su nous rassembler pour célébrer un même évènement qui est une fierté pour le Sénégal. Que la classe
politique que nous sommes sachions apprendre des porteurs de pancartes, ils ont su mettre l’intérêt de notre pays en avant au delà des intérêts égoïstes », a lancé l’ancien chef de gouvernement et responsable apériste. Comme pour tempérer les ardeurs d’Aïda Mbodj et Aîssata Tall Sall dans leur approche de l’état de la démocratie au Sénégal. A noter pour finir que l’édition 2016 de la Journée de commémoration des porteurs de pancartes a été marquée par l’absence de son initiateur. Seydou Diouf, patron du Ppc, a donc lu le message de Mbaye Jacques Diop
“Y’EN A MARRE” DEVOILE A MACKY... SA PANCARTE
Le mouvement Y’en a marre a profité de la Journée de commémoration des porteurs de pancartes pour remettre au Président Macky Sall sa…pancarte. Par le truchement de l’envoyée spéciale du Président. Devant Aminata Touré, Fadel Barro et ses camarades ont dressé leur tableau du Sénégal en interpellant le chef de l’Etat Macky Sall sur les principales questions qui agitent actuellement la scène, en faisant allusion au cas Nafi Ngom Keïta et à l’affaire Ousmane Sonko. « On ne peut pas dire qu’on veut la transparence et à chaque fois que quelqu’un va dans ce sens, on le brime. Cela ne peut continuer. On ne peut vouloir la paix et la transparence tout en refusant le débat d’éclairage, les affaires de pétrole et de gaz qui sont à l’ordre du jour. Qu’on se ressaisisse avant d’en arriver à une situation critique », a dit Fadel Barro. Dans cette adresse des Y’en a marristes, le ministre conseiller Youssou Ndour en a eu pour son grade. « Il ne peut être ministre et gagner des marchés dans les vacances citoyennes», ont tenu à lui rappeler Fadel Barro et cie.
SOURCE:http://www.sudonline.sn/opposition-et-pouvoir-a-la-foire-d-empoigne_a_31235.html