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Sam, Nov

Commémoration de la journée 2016 des porteurs de pancartes opposition et pouvoir à la foire d’empoigne

POLITIQUE
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politiqueLa  cérémonie de commémoration de la Journée des «porteurs de pancartes» qui s’est tenu hier, vendredi 26 août 2016, a été le lieu d’une véritable  passe d’armes sur l’état de la démocratie entre responsables de l’opposition et acteurs de la  mouvance présidentielle. Invitées en effet à se  prononcer  sur  le  thème  de l’édition  2016 intitulé « Valeurs  morales  et politique », les députés Aïda Mbodj (Pds) et Aïssata Tall Sall (Ps) ont mené une sorte de duel à fleurets mouchetés avec Mimi Touré (Ex-Pm) et Penda Mbow (ex-membre des Assises nationales, de la Fondation Servir le Sénégal et très proche du pouvoir en place). Sous «l’arbitrage»  de responsables de la  société  civile (récipiendaires de la Journée), chacun y est allé avec sa sensibilité sur l’état de la démocratie, des libertés et de la  bonne  gouvernance  au  Sénégal. Non sans manquer d’écorcher le pouvoir en place, voire de se voir adresser une subtile réplique du camp d’en face.    

 

La confrontation entre l’opposition et le pouvoir en place n’a pas ainsi manqué de prendre possession de la cérémonie de commémoration de la  Journée 2016 des «porteurs de pancartes». C’est la députée Aïda Mbodj, fraîchement  débarquée  de la  tête  du Conseil départemental de Bambey,  qui  a allumé  la  première  mèche. La  responsable  libérale  a  dénoncé  des  « dérives  antidémocratiques » et une  intolérance pour  caractériser le  pouvoir  actuel. « La  démocratie  est un  état  d’esprit, c’est  une culture.  Pour  pouvoir  être un démocrate, il faut faire  preuve de dépassement, avoir  un esprit  républicain », dira-t-elle. Ayant toujours au travers de la  gorge son départ de la tête du Conseil départemental, Aïda Mbodj a qualifié  sa destitution de recul démocratique : «un  nommé ne peut  pas dégommer  un  élu. C’est  un principe élémentaire mais  cela  relève de la  démocratie ». Et la  députée  libérale d’ajouter que personne ne laissera se perpétrer un recul démocratique. « Les porteurs  de pancartes  nous  ont  donné  une  leçon en se sacrifiant  pour  obtenir l’indépendance  et la  démocratie. Cette  démocratie,  il faut  la  consolider, personne  ne  nous la privera.  Etre  démocrate, c’est  accepter  la  diversité  et la  contradiction. C’est déjà  ancré au Sénégal et  c’est irréversible. Que chacun  se le  tienne pour  dit ! » a-t-elle  martelé devant  une assistance  apparemment acquise  à sa cause.

 

 
 
A sa suite,  Me Aïssata Tall Sall du Ps a fustigé le  régime sous les yeux de Mimi Touré et Penda Mbow,  récipiendaires de la Journée et actrices du pouvoir en place. La  députée et maire  de Podor s’est demandée  ce que peut valoir cette  indépendance  acquise  de haute  lutte par la  jeunesse si elle est amputée  de la  démocratie. « Que vaut l’indépendance sans la République ? Et la  République : quelle  vacuité sans la  démocratie. Une  démocratie non pas formelle avec son rituel, son carré, ses serviteurs  zélés mais hélas souvent intéressés et ces alternances  mécaniques. Cette  démocratie, nous  la  voulons  réelle  et vraie  avec des acteurs  engagés, ceux-là mêmes qui croient  résolument en elle souvent en prenant tous les risques, et qui parfois  acceptent  de mourir pour son inaltérable affirmation », a fermement asséné la député socialiste. Avant de poursuivre : «Pour vivre et prospérer, cette démocratie a besoin de la sève nourricière des valeurs propres à notre génie.  En effet, seul le  respect  de ces valeurs  morales  que  sont l’éthique, la probité et le  courage  dans l’action rendront à la politique toute sa quintessence, sa noblesse …Nous vous  disons  oui et  acceptons  l’héritage  et promettons  de le porter  au-delà  de notre horizon politique,  afin que  vivent, prospère l’esprit  fécond  et impérissable  du 28 août 1958 » a-t-elle promis  aux membres de l’association des porteurs de pancartes.
 
MIMI TOURE ET PENDA MBOW PORTENT LA REPLIQUE
 
Représentant  le  camp présidentiel, Penda  Mbow  et Mimi  Touré n’ont pas manqué d’apporter la réplique   aux  interventions  de leurs  devancières. Toutes les deux ont insisté  sur  la  nécessité  de recentrer  les débats, en disant  que  ce sont  les mêmes  personnes  qui continuent cette  perpétuelle confrontation.  Penda  Mbow rappellera ainsi que  le combat se poursuit et que les acteurs  d’hier  sont encore  là.  Et l’historienne d’assurer  que  la  démocratie  est  ancrée  au Sénégal et  que rien ni personne  ne  pourrait  la  faire  reculer.  « La  démocratie, elle  est  installée, on ne peut  pas y revenir.  C’est le  fruit du  combat  du peuple sénégalais.  Je suis convaincue qu’on ne pourra  jamais  revenir  sur  la démocratie, nous tous  d’ailleurs. Mais pour que  cette  démocratie  soit  portée, il faut  que  chacun  se  dise quelles sont les limites à ne pas franchir. C’est ainsi seulement que  nous  pourrons  ensemble  revendiquer une  justice  pour  que  ce Sénégal continue  à être  le modèle  qu’il a  toujours  été ».
 
Dans la foulée, la responsable  du mouvement  citoyen   a invité d’une manière docte les acteurs  à se concentrer  sur les véritables défis qui interpellent  la  nation et sont ceux du développement. «Je  dirais  tout  simplement qu’on ne peut pas faire la  dichotomie  dans la lutte.  Elle est permanente, continue  et elle est là pour  le Sénégal non pour  une  entité  ou  une  autre. Aujourd’hui nous  sommes tout  simplement  interpellés  par le défi du développement  économique.  Et pour cela, nous avons  besoin d’un peuple organisé, d’une  société  capable  de se remettre  en question.  Et  peut-être que c’est là que  nous  devons  mettre  l’accent pour  transformer  ce pays  et l’amener  à relever  ses  véritables  défis et accéder  à l’émergence ».
 
Pour sa part, l’ex-Premier ministre et envoyé spécial du chef de l’Etat Aminata Touré a revendiqué l’héritage de la lutte des porteurs  de pancartes  avant  d’inviter tous  les acteurs politiques à s’inspirer d’eux et à apprendre de leurs leçons. «Nous  sommes tous les héritiers et les héritières des porteurs de pancartes. Au-delà de  nos appartenances partisanes, nous avons su nous rassembler pour célébrer un même évènement qui est une fierté  pour le  Sénégal. Que  la classe politique  que  nous  sommes  sachions  apprendre des porteurs de pancartes, ils  ont  su mettre l’intérêt  de notre pays en avant au  delà des  intérêts égoïstes », a lancé  l’ancien chef de gouvernement et responsable apériste. Comme pour tempérer les ardeurs d’Aïda Mbodj et Aîssata Tall Sall  dans leur approche de l’état de la démocratie au Sénégal. A noter pour finir que l’édition 2016 de la Journée de commémoration des porteurs de pancartes a été marquée par l’absence de son initiateur. Seydou Diouf, patron du Ppc, a donc lu  le message de Mbaye Jacques Diop
 
“Y’EN A MARRE” DEVOILE A MACKY... SA PANCARTE
 
Le mouvement Y’en a marre a profité de la Journée de commémoration des porteurs de pancartes pour remettre  au Président Macky Sall sa…pancarte. Par le truchement de l’envoyée spéciale du Président. Devant Aminata Touré, Fadel Barro et ses camarades ont dressé leur  tableau du Sénégal en interpellant le chef de l’Etat Macky Sall sur les principales questions qui agitent actuellement la scène, en faisant allusion  au cas Nafi Ngom Keïta et à l’affaire Ousmane Sonko.  « On ne  peut  pas  dire  qu’on veut  la  transparence  et  à chaque  fois  que  quelqu’un  va dans ce sens,  on le  brime.  Cela  ne peut  continuer.  On ne peut vouloir la paix et la  transparence  tout  en refusant  le débat d’éclairage,  les affaires  de pétrole  et de gaz qui sont  à l’ordre  du jour.  Qu’on  se  ressaisisse  avant  d’en arriver  à une  situation critique », a dit Fadel Barro. Dans cette adresse des Y’en a marristes, le ministre conseiller  Youssou Ndour en a eu pour son grade. « Il ne  peut être  ministre  et gagner  des marchés  dans  les vacances citoyennes», ont tenu à  lui rappeler Fadel Barro et cie.     

 

SOURCE:http://www.sudonline.sn/opposition-et-pouvoir-a-la-foire-d-empoigne_a_31235.html