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Sam, Nov

Sénégal - Ruée des opposants vers la mouvance présidentielle, à la veille des élections les appels du pied de Macky Sall fonctionnent

Présidentielle 2024
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 A moins de 5 mois de la présidentielle du 24 février prochain, le président de la République, Macky Sall, en quête d’un deuxième mandat, enrôle à tour de bras des opposants à son régime. Le dernier à rejoindre la mouvance présidentielle est le maire de Saly, Ousmane Guèye, le jeudi 18 octobre dernier, après l’édile des Parcelles assainies, Moussa Sy.

Ce qui semble donner raison à sa stratégie d’appels du pied faits à diverses occasions. Quid des dividendes politiques de la transhumance ? 

Après le «gros poisson» pêché dans les eaux troubles des Parcelles assainies, un grand bastion électoral fortement disputé entre le maire de la commune Moussa Sy et le ministre des Finances, coordinateur de l’Apr dans la localité, Amadou Ba, c’est au tour du «lion de Saly» de mordre à l’appât du président Macky Sall, le jeudi 18 octobre dernier. L’édile de Saly Ousmane Guèye, qui emboite le pas à Moussa Sy des Parcelles, à Modou Diagne Fada de Ldr/Yessal, ou encore à Tombong Guèye maire de Diembéring, sans oublier Souleymane Ndéné Ndiaye, président de l'Union nationale pour le peuple (Unp) et ses frères libéraux, etc, rassure le chef de l’Etat d’être en «terrain conquis» à Mbour. Le phénomène de la «transhumance politique», considéré par certains comme un «phénomène abject et immoral» semble avoir de beaux jours devant lui, au Sénégal.

LA STRATEGIE DE DRAGUE DE MACKY SALL ET COMPAGNIE

Toutefois, force est de reconnaitre que ces ralliements à tout va d’opposants sont le fruit d’une stratégie bien huilée du chef de l’Etat, Macky Sall. En effet, à moult occasions, le président de la République et son entourage ont cherché à attirer des opposants au régime dans l’escarcelle présidentielle. Toutes les occasions sont bonnes pour tendre la perche à ses adversaires politiques, à savoir les cérémonies officielles, fêtes de l’indépendance, discours de fin d’année, fêtes religieuses, ou deuils, etc. L’on se rappelle de l’appel du pied fait au patron de Ldr/Yessal, lors de la présentation de condoléances, suite au décès du père de Modou Diagne Fada. Le président Macky Sall avait appelé le leader de la coalition Mankoo Yessal à venir travailler avec lui, pour l’intérêt supérieur de la Nation. Un appel qui n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, car le leader de Yessal avait promis de s’en ouvrir à ses collaborateurs, qui lui ont d’ailleurs donné, en fin de compte, le quitus pour rejoindre le «Macky». Si ce n’est le président lui-même qui fait cette invite discrète de rapprochement, ce sont ses lieutenants et émissaires, comme le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dione, lors de la présentation des condoléances de la Nation au maire de la Médina, Bamba Fall. Même si ce dernier n’a pas encore rejoint la barque présidentielle, il n’en demeure pas moins qu’il a tenu la promesse d’accompagner le président pour l’intérêt de la République. Aux Parcelles assainies, le ministre des Finances Amadou Ba, le ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye et même certains conseillers de la mouvance présidentielle n’ont cessé de tendre la main au maire, Moussa Sy, qui l’a finalement prise. Il en de même pour le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé démarché par la ministre de l’économie solidaire, Aminata Angélique Manga. Pour le moment, c’est sa femme, Ami Gassama qui a officiellement affiché son soutien au président. Cette stratégie a servi à enrôler d’anciens responsables du défunt régime, à savoir Sada Ndiaye, Sérigne Mbacké Ndiaye, Mamadou Lamine Keïta, Awa Ndiaye, Souleymane Ndéné Ndiaye, etc. Quoi de plus logique, serait-on tenté de dire, d’autant plus qu’un parti cherche toujours à se massifier !

LA TRANSHUMANCE AURAIT DESSERVI SES PREDECESSEURS

Quid alors de son efficacité pour espérer briguer un autre mandat ? Certains observateurs de la sphère politique pensent que l’effet escompté n’est toujours pas atteint, ou en tout cas pas pour ses prédécesseurs. Cela avait desservi aux présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, alors qu’ils disposaient de tous les moyens de l’Etat, soutiennent certains observateurs de la sphère politique. L’on se rappelle, d’ailleurs, de la salve de critiques suite aux propos tenus par le président Macky Sall, en avril 2015, comparant la transhumance politique à une mobilité professionnelle. Même ses alliés, à savoir le Parti socialité (Ps), la Ligue démocratique (Ld), ou encore le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), n’avaient pas partagé la position du président de Bby. Considérant ainsi que c’est «un contre-exemple», ces derniers avaient estimé que la transhumance n’avait rien apporté à l’ancien président Abdoulaye Wade en 2012. Ce qui est évident, c’est que Macky Sall poursuit sa pêche à tour de bras dans la mare de l’opposition, à quelques mois de la présidentielle.

 

source: https://www.sudonline.sn/les-appels-du-pied-de-macky-sall-fonctionnent_a_41612.html