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Ils sont cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 24 février prochain. Après l’épreuve du parrainage citoyen qui a débarqué de la piste plus d’une vingtaine de candidatures et le tamis du Conseil Constitutionnel qui a mis hors course et de manière définitive l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et Karim Wade, candidat du premier parti de l’opposition, seul un quinté de rescapés aux pédigrées aussi différents les uns que les autres brigue les suffrages des Sénégalais.
Sud Quotidien présente, de manière décalée, ces candidats dont l’un sera le prochain chef de l’Etat du Sénégal, en l’occurrence le président sortant, Macky Sall, Me Madické Niang, El Hadj Issa Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko. Me MADICKE NIANG, PORTE-ETENDARD DE «MADICKÉ 2019 » : Le dissident-outsider qui compte redresser le Sénégal
Dissident du Parti démocratique sénégalais (Pds), Madické Niang est à la tête d’une coalition de plusieurs partis pour aller à la conquête du suffrage des Sénégalais. Son programme de campagne est Diam ak Kheweul. Même si au soir du 24 février, il sort perdant des élections présidentielles, le candidat Madické Niang peut se réjouir d’avoir opté pour une coalition au détriment de la candidature hypothétique du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui a tenu vaille que vaille à faire de Karim Wade son candidat en dépit de ses ennuis judiciaires. Dans cette présidentielle, l’homme qui se réclame toujours proche de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, comptera sur le soutien d’autres membres du parti libéral comme Habib Sy. Le dernier patron de la Chancellerie sous Me Wade ne participe pas en solo à cette campagne présidentielle car, il y va avec une coalition forte de plusieurs membres. Son programme Diam ak Kheweul se compose de plusieurs axes sur lesquels il compte fonder sa politique après son accession à la magistrature suprême. L’avocat n’est d’ailleurs pas un novice en politique puisqu’il a accompagné le président Abdoulaye Wade, pendant ses 12 ans de magistère. La fonction ministérielle, il l’a occupée à plusieurs reprises. Madické Niang a été Garde des sceaux dans plusieurs gouvernements puis, ministre des Affaires étrangères. Dans cette campagne électorale, la lourde tâche qui attend le candidat de la coalition «Madické 2019» est vraisemblablement de faire adhérer le plus de libéraux du Parti démocratique sénégalais (Pds) à sa cause, longtemps défendue, notamment celle de se constituer comme alternative à la candidature de Karim Wade, recalé par le Conseil constitutionnel. Me Madické Niang a bénéficié du soutien de certains de ses camarades de parti lors du parrainage et continue d’en enrôler d’autres dans sa coalition. Il peut être considéré comme un véritable «outsider» si toutefois il bénéficie du “Ndiguël“ de Me Wade, qui n’a pas encore dit son dernier mot dans le jeu d’alliance, en prélude à la présidentielle. A noter enfin que Me Madické Niang est née à St-Louis, le 25 septembre 1953 et a fait sa scolarité au lycée Charles de Gaulle de ladite ville. Le baccalauréat en poche, il s’inscrit à la Faculté de droit à l’Université de Dakar, puis poursuit ses études de droit à Abidjan. Madické Niang est avocat, inscrit au barreau de Dakar depuis 1982. Il est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages dont un portant sur l’affaire Me Babacar Sèye, du nom de l’ancien vice-président du Conseil constitutionnel assassiné en mai 1993.
MACKY SALL, LE MENTOR DE BENNOO BOKK YAAKAAR : Le candidat-président, en quête de second mandat
E n quête de second mandat, après sept (7) ans de magistrature suprême, Macky Sall est en passe de connaître sa deuxième participation à une élection présidentielle au Sénégal, après celle victorieuse de 2012 au second tour du scrutin présidentiel. L’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale sous Me Wade, qui vient d’achever tout un septennat de présidence sous label Plan Sénégal Emergent entend rempiler pour « concrétiser » le second acte de son programme de redressement économique du Sénégal. Comme Me Wade…en 2007 ! Un programme présenté comme bilan par le camp au pouvoir et qui devrait justifier largement, selon ses partisans, l’élection de Macky Sall au soir du 24 février 2019. Leader et porte-flambeau de la mouvance présidentielle qui a réussi la prouesse d’exiler du champ de la compétition présidentielle l’Afp de Moustapha Niasse et le Ps d’Ousmane Tanor Dieng, comme tous les partis de gauche (Ld, Pit, Aj, And/Jef et consorts), grands faiseurs de roi en 2007 et 2012, Macky Sall se retrouve aujourd’hui en face seulement de quatre challengers dont trois novices à une élection présidentielle. Après avoir ainsi réussi à rationaliser le nombre de candidatures à la présidentielle, via le parrainage citoyen, et avoir ramené au forceps le Sénégal à « l’orthodoxie présidentielle » d’il y a 30 années, avec un nombre limité de candidats, le quatrième président de la République du Sénégal, Macky Sall, a puisé à toutes les cuisines politiques pour élargir sa majorité. La coalition Bennoo Bokk Yaakar de 2019 a vu son président ratisser large, pour ne pas débaucher dans toutes les familles politiques. Pour remporter la présidentielle, Macky Sall s’est ainsi attaché les services d’Abdoulaye Baldé de l’Ucs, Modou Diagne Fada ex-Pds et Ldr/Yeessal, Moussa Sy exTaxawu Dakar et maire des Parcelles assainies, Aissata Tall Sall, ex-Ps et égérie d’«Oser l’Avenir». La liste est loin d’être exhaustive. Même le fringant Ameth Fall Braya, coordonnateur du Pds à Saint-Louis, s’est mis au diapason du « Macky ». Reste à savoir si ce cocktail permettra au président sortant de passer dès le 1er tour ! Ce qui est son vœu le plus ardent. Pour rappel, candidat de la coalition « Macky 2012 » avec pour slogan « La voie du véritable développement » (Yoonu Yookuté en wolof), Macky Sall est arrivé en deuxième position du premier tour en 2012, avec 26,58 % des voix, contre 34,81 % au président sortant. Dans l'entre-deuxtours, il réunissait tous les candidats battus dans la coalition Bennoo Bokk Yakaar et remportait le second tour, le 25 mars 2012, face à celui qui a été son mentor, celui-ci l'appelant le soir même pour le féliciter, avant la proclamation officielle des résultats par le Conseil constitutionnel (avec 65,80 % des voix, contre 34,20 % pour le président sortant).
IDRISSA SECK, CHANTRE D’« IDY 2019 » : Le routier de la présidentielle
Idrissa Seck, leader du parti Rewmi, demeure le candidat le plus aguerri de cette présidentielle pour avoir déjà participé, à deux reprises, à une élection présidentielle comme candidat. Né le 09 août 1959 à Thiès, l’homme surnommé «Ndamaal Cayor», a été façonné en politique par l’ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade avec qui il partageait la même formation politique, le Parti démocratique sénégalais (Pds) où il a eu un brillant parcours politique. Directeur de campagne du candidat Wade en 2000, il effectua un travail remarquable avec la marche bleue qu’il initia et qui porta le farouche opposant Wade au pouvoir. Sous le magistère de ce dernier, il occupa la fonction de Premier ministre après la démission de Moustapha Niasse. Le compagnonnage avec le président Wade dont il était devenu le numéro 2 au sein du Pds va prendre fin en 2004 et l’homme décida de se lancer à la conquête de la magistrature suprême en 2007 sous sa propre bannière. Il en sort 2ème avec 14,86 % des voix lors du premier tour derrière Abdoulaye Wade 55,90 %, En 2012, Idrissa Seck s’est retrouvé en cinquième position au premier tour de l’élection présidentielle avec seulement 7,86 % des voix. Aujourd’hui, sous l’effet du parrainage qui a disqualifié plus d’une vingtaine de prétendants au fauteuil présidentiel, le leader de Rewmi se retrouve face à quatre autres candidats. Comptabilisant le plus de participations à une présidentielle, il jouit d’une avance en termes d’expérience face aux autres candidats, à l’exception du Président sortant dont la première participation à une présidentielle a été bienheureuse. En dehors de la politique, l’homme s’est vu mêlé dans la gestion des chantiers dits de Thiès. Face à ce dossier sous le magistère de son mentor Wade, la majorité parlementaire libérale vota le 31 juillet 2005 sa mise en accusation, devant la Haute cour de justice, pour détournement de fonds dans les chantiers de Thiès, corruption, faux et usage de faux, atteinte à la Défense nationale et à la Sûreté de l’État. Il écopa alors d’une incarcération en juillet 2005 à la prison de Rebeuss. Toutefois, Idrissa obtint un non lieu total et se vit blanchi de tout soupçon en 2006, après plusieurs mois passés en prison. A cette présidentielle, il jouit du soutien de beaucoup de candidats recalés au parrainage.
OUSMANE SONKO, CANDIDAT DE «SONKO PRESIDENT» : L’étoile montante de la politique sénégalaise
Il est certainement le point de mire de tous les regards. Ousmane Sonko, puisque c’est dont il s’agit est le plus jeune candidat de la présidentielle du 24 février 2019. Le président du parti Pastef les Patriotes, créé en 2014, s’est révélé au grand public à travers ses déclarations fracassantes surtout sur la situation économique du pays. Se faisant dans la mouvance l’une des premières personnes à dénoncer « l’opacité » des contrats pétroliers au Sénégal, Ousmane Sonko sera radié de la fonction publique par un décret présidentiel en 2016 sous prétexte d’ « indiscrétion professionnelle ». Une sanction qui est loin de calmer les ardeurs l’ex-inspecteur des Impôts et Domaines. Plus que jamais convaincu de ses positions critiques sur la situation du pays, Ousmane Sonko participe en 2017 aux élections législatives et devient député. A l’Assemblée nationale, il estime que « les députés ont trop d’avantages » et décide de céder l’intégralité de ses indemnités entre des femmes qui travaillent dans la transformation de produits en Casamance et le Pastef. A l’hémicycle, le président de Pastef se fait aussi remarquer de par ses interventions très suivies d’ailleurs sur les réseaux sociaux. Ce qui permettra d’ailleurs à ses détracteurs de lui coller le surnom du « candidat des réseaux sociaux ». Quoi qu’il en soit, Ousmane Sonko reste très adulé par les jeunes. En septembre dernier, il publie un ouvrage intitulé « Solutions » dans lequel il propose un ensemble de remèdes pour l’envol de notre pays. Sa sortie récemment sur l’affaire des 94 milliards incriminant Mamour Diallo le remet au devant de l’actualité. A 44 ans, le député Ousmane Sonko a un parcours scolaire et universitaire entièrement sénégalais. Natif de Thiès, d’un père casamançais et d’une mère Baol-Baol, Ousmane Sonko a fait une partie de son enfance à Sébikotane. Après y avoir passé quelques années, il retourne dans la région naturelle de la Casamance où il fait sa jeunesse. Jusqu’en 1993. Le baccalauréat en poche cette année-là, il prend la direction l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Unité de formation et de recherche (Ufr) des Sciences juridiques où il se spécialise en droit public. La maitrise en poche en 1999, il réussit le concours d’entrée à l’École nationale d’administration (Ena). Major de sa promotion, il a fait sa carrière à l’Inspection générale des impôts où il a créé très tôt, en 2005, le premier syndicat de cette institution. Rendez-vous est donné au soir du 24 février prochain pour ce grand novice mais attraction de la présidentielle.
EL HADJI ISSA SALL, CANDIDAT DE «PUR 100» : Le grand inconnu de la présidentielle
Grosse surprise des urnes lors des dernières législatives, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) est devenu la troisième force politique de l’opposition sénégalaise. Profitant de la machine électorale efficace des «dahiras» des «Moustarchidines», une branche de la puissante confrérie musulmane soufie des Tidjanes, son candidat, non moins coordonnateur national du Pur, El Hadji Sall, appelé El Hadji Issa Sall va faire valoir ses droits de prétention au fauteuil présidentiel. Requinqué par une foule immense massée aux allées du Centenaire, lors de son investiture le samedi 8 décembre dernier, le professeur et directeur de l’Université du Sahel compte créer la surprise afin de mettre en œuvre son programme dénommé Pur 100 qui «met l’homme au début, au centre et à la fin de tous». Le candidat du Pur est le premier docteur sénégalais en informatique, en 1995, qui a fondé, en 1998, l’Université du Sahel dont il est toujours le président. Sera-t-il à mesure de relever le défi, comme ce fut le cas lors de l’élection législative, durant laquelle il était la tête de liste nationale du Pur qui a décroché trois sièges à l’Assemblée nationale ? En tout cas, El Hadji Issa Sall a été la révélation de l’élection législative de juillet 2017, avec plus de 155 000 voix, soit 4,7 % des suffrages exprimés. Il se présente ainsi pour la première fois à la magistrature suprême, mais a l’expérience des campagnes électorales : il a été élu vice-président du Conseil régional de Fatick (Ouest) à la fin des années 1990, puis député en 2017.
Fatou NDIAYE, M DIENG, Denise ZAROUR MEDANG, Mariame DJIGO, Jean Michel DIATTA
source :https://www.sudonline.sn/un-fauteuil-cinq-candidats-_a_42774.html