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Sam, Nov

Sénégal - 2018, année pré-électorale quand Khalifa Sall et le parrainage crèvent la scène !

Khalifa Sall - candidat à la présidentielle
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 Année pré-présidentielle dans ses moindres contours, devant consacrer la dernière pige septennat de Macky Sall, 2018 a été marquée par deux faits majeurs qui ont cristallisé la scène politique, en suscitant passion et opposition frontale entre acteurs. Il s’agit notamment de la loi sur le parrainage et du procès de Khalifa Sall, expédié en deux temps-trois mouvements entre la Chambre correctionnelle et la Cour d’appel.

Retour sur deux évènements qui présageaient déjà d’une présidentielle où tous les coups sont permis. L’année 2018 aura été riche en évènements politiques. Pré-électorale dans ses divers contours car consacrant la dernière année du septennat de Macky Sall à la tête du Sénégal, l’année qui s’est achevée a été marquée tout d’abord par le feuilleton de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Une affaire politico-judiciaire impliquant l’une des places fortes de la politique à Dakar, en l’occurrence le maire de la capitale sénégalaise depuis 2009. Khalifa Sall, édile incontesté de Dakar malgré les pouvoirs qui se sont succédé à la magistrature suprême de 2009 à nos jours, fait face au juge du Tribunal correctionnel en début d’année, après plusieurs renvois et après la levée au forceps de son immunité parlementaire au mois de novembre 2017, par la majorité mécanique de Bennoo Bokk Yaakaar à l’Assemblée nationale. A l’issue d’un procès qui aura duré près de deux mois et demi, jugé expéditif par beaucoup d’observateurs comme ses avocats conseils, le député-maire de Dakar est condamné, le 31 mars 2018, à 5 ans de prison ferme. Sa défense attaque vainement la décision.
 
La peine contre Khalifa Sall sera confirmée, le 30 août, par la Cour d’appel de Dakar. Le maire de Dakar allait boire le calice jusqu’à la lie. Pour cause, vingt-quatre heures après sa condamnation en appel, le Président Macky Sall le révoque de son poste de maire de la capitale. Il sera remplacé, quelques semaines plus tard, par sa première vice-présidente, Soham El Wardini. Une petite consolation pour Khalifa Sall toutefois mal digérée par un de ses lieutenants, le maire des Parcelles assainies Moussa Sy, qui préféra larguer les amarres pour rejoindre le «Macky». Entretemps, Barthélémy Dias, un autre de ses fidèles lieutenants, maire de Sicap Mermoz Sacré cœur qui dénonçait la peine infligée au maire de Dakar, est lui aussi arrêté et condamné à six mois de prison ferme pour… «outrage à magistrat », le 17 avril 2018. Pour rappel, Khalifa Sall, présenté comme l’un des plus sérieux challengers du président sortant, avait été incarcéré depuis le 7 mars 2017, dans une supposée affaire portant sur le détournement de 1,8 milliard de F Cfa de la régie d’avance de la mairie de Dakar.
 
Le parrainage, la grande pomme…de discorde  
 
A côté de l’affaire Khalifa Sall, l’autre pomme de discorde de l’année 2018 fut incontestablement la loi sur le parrainage. Une vingtaine de jours seulement après la condamnation de Khalifa Sall, le 19 avril précisément, le projet de loi sur le parrainage citoyen pour tout type d’élection, fortement contesté, est adopté à l’Assemblée nationale. Modifiant le Code électoral consensuel de 2012, le parrainage est  inséré désormais dans l’arsenal juridique du pays. C’est le début d’une longue série de remous et d’empoignades politiques sur le chemin de la présidentielle du 24 février 2019. A la « nécessité » évoquée par le pouvoir en place de rationaliser les candidatures à l’occasion des scrutins électoraux, au regard notamment aux impairs constatés dans l’organisation des législatives du 30 juillet 2017, l’opposition réplique en parlant de mesure «anti-démocratique» et «électoraliste» destinée à permettre au président Macky Sall de choisir ses propres adversaires à la présidentielle de février 2019. Le dialogue de sourds se transforme en véritable bras-de-fer à la Place Soweto, siège de l’Assemblée nationale, au moment de l’examen de la nouvelle loi par la représentation parlementaire.
 
Sous haute tension, un centre-ville barricadé, un hémicycle bunkérisé, le parrainage est adopté sans les députés de l’opposition qui ont préféré bouder l’Assemblée nationale. 120 députés de la majorité sur les 165 parlementaires que compte l’hémicycle valident la révision contestée du Code électoral. Avec un petit infléchissement sur la loi, permettant aux candidats à la candidature d’être parrainés par 0,8% des électeurs au minimum et 1% au maximum. En sa séance plénière du 18 juin 2018, les députés reviennent à la charge et adoptent, la loi n° 2018-22 du 04 juillet 2018 portant révision du Code électoral. Les lignes se creusent davantage entre pouvoir et opposition.

D’un volet moindre, les démissions  du juge Ibrahima Hamidou Dème de la magistrature et du capitaine Mamadou Dièye de l’armée  pour intégrer la sphère politique, comme le bras de fer autour de la non-inscription  de Karim Wade sur les listes électorales ont marqué l’actualité politique de 2018. Tout comme le signal de départ du dépôt des candidatures à la présidentielle au Conseil constitutionnel dont le premier filtrage, avec la vérification des listes de parrainage, livrait un cadeau de fin d’année bien amer. Demandez à l’ancien président de l’Assemblée nationale Pape Diop, les anciens Pm Hadjibou Soumaré et Abdoul Mbaye.

 

source: https://www.sudonline.sn/quand-khalifa-sall-et-le-parrainage-crevent-la-scene-_a_42373.html