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D’emblée je voudrai préciser que je suis apolitique même si quotidiennement je côtoie des hommes et des femmes politiques dont je salue l’engagement au nom du peuple et pour le peuple.
C’est en tant que simple citoyen que j’écoute les discours à la nation du chef de l’Etat en place et les rections des acteurs politiques et les membres actifs de la société civile. Cette année, ce 3 Avril 2018, le stand up de M. Bougane Gueye Dany à Diana Malary m’a beaucoup marqué. Comme vous pouvez le deviner je suis de Diana Malary. Désormais, nous sommes immagologiquement liés.
Apres avoir écouté son discours, je me suis posé une question légitime qui coule de source. Pourquoi a-t-il choisi de faire son stand up devant le panneau nominatif de Diana Malary ?
Pour ceux et celles qui ne le connaissent pas la commune de Diana Malary se situe à 50 kilomètres de Sédhiou et à 39 kilomètres de Kolda. Selon la tradition orale le nom de Diana Malary vendrait de la composition de deux mots en mandingue « Dialo » et de « Malari » qui forment en Mandingue « Dialo be Maleri ou « Diala malariuom » c’est-à-dire « le caicedrat brulé »
En effet, l’histoire de Diana Malary est inséparable de celle de Diana Ba, village dont les habitants sont tous des mandingues. Diana Ba, c’est aussi le village d’origine du célébrissime marabout socé Alioune Souané. On raconte dans les récits populaires que les étrangers qui n’étaient pas de l’ethnie mandingue qui arrivaient à Diannah Ba et qui voudraient s’y installer étaient envoyés à Diana Malary distant de trois kilomètres.
A la différence de Diannah BA, la commune de Diana Malary est cosmopolite où vivent harmonieusement mandingue, peul, manjacque, balante, papel etc. Sans parti, je voudrai affirmer que c’est le premier village sur l’axe Sedhiou–Kolda entrait dans la modernité. L’école primaire de Diana Mary date de 1945. Son premier Directeur d’école fut Dembo Coly. Par ailleurs, on m’a rapporté que l’ancien chef de cabinet du Président Abdoulaye Wade, Pape Samba Mboup y a enseigné et tant d’autres.
Bref ! Diannah Ba n’est pas le seul village peuplé uniquement que de mandingues. Chez les peuls, on note le même phénomène. Il est sporadique.
La commune de Diana Malary doit sa célébrité à son fleuve par lequel les chalands arrivaient pour charger et transporter les graines à Ziguinchor. A cette époque, le transport terrestre n’était pas développé. Il n’existait pas de gros porteurs de dix tonnes comme aujour d’hui. Le transport maritime fleurissant a fait de Diana Malary un lieu de commerce et d’échanges polarisant plusieurs dizaines de villages.
Cette position géographique stratégique et favorable, lui a valu l’installation de grands noms de comptoirs coloniaux tels que Maurel et Prom et de commerçants libano syriens tel que les Alfred.
Le stand up de M. Bougane Gueye Dany à Diana Malary a marqué un tournant décisif dans son discours qui a sonné comme l’appel du 18 Juin du Général De Gaule. Je précise que la comparaison n’est pas dans le contexte historique mais dans la volonté de changement. Je pense qu’il ne se trompe pas de stratégie. Sillonner le pays, pour écouter, entendre et comprendre le message du peuple, cela rejoint celle que le Chef de l’Etat M. Macky Sall avait mise en œuvre et qui a porté ses produits. Ce que M. Bougane Gueye Dany apporte en plus, c’est le réconfort mais aussi l’exemplarité à travers son propre parcours. « Si j’ai réussi, pourquoi pas vous ? »
A mon humble avis, « Gump sa Bopp » est certes un mouvement mais aussi une dénomination qui a une valeur de conseil, de cri de cœur, de cri de révolte. Il sonne comme une invite lancée aux jeunes sénégalais de tous les bords à se secouer pour relever les défis de l’heure et qui les concernent. Et dans ce cadre, la première chose à faire, c’est d’avoir confiance en soi, sans quoi il est impossible réussir quelque chose. Il faut du courage pour aller de l’avant. Et le courage, ce n’est pas l’absence de peur mais la maitrise de celle-ci. De mémoire la française, Françoise Giroudoux disait qu’elle a rencontré beaucoup de personnes intelligentes, d’ailleurs très intelligentes cependant, elle a rencontré très peu de personnes courageuses.
Aussi, j’ai écouté le discours du 3 Avril du chef de l’Etat M. Macky Sall puis j’ai suivi les débats télévisés organisés pour le décrypter. L’opposition a critiqué. Les partisans du chef de l’Etat ont applaudi. Chaque camp s’est défendu. Ce qui est légitime. Il en sera toujours ainsi pour l’éternité.
En résumé, je souhaite que les discours à la nation du chef de l’Etat soient revêtus d’une certaine matérialité. En rendant hommage dans son discours à nos aïeux, à nos soldats et à nos figures historiques, il aurait été bon, qu’il associe la parole à l’acte en posant des actes symboliques concrets qui auraient l’avantage de matérialiser son discours et l’hommage qu’il les aura rendus. Au-delà du 4 Avril et du 31 Décembre, ce que je crois, notre pays doit trouver les moyens d’honorer ses héros et ses résistants pour entretenir sa mémoire collective historique.
En conclusion, j’ai beaucoup apprécié le geste du chef de l’Etat M. Macky Sall en honorant les pécheurs qui ont secouru les accidentés de Massirah. C’est important mais insuffisant. Car chaque jour que Dieu fait, des compatriotes réalisent des gestes de secours de haute portée humanitaire dans un anonymat total. J’estime qu’il faut mettre en place une véritable politique de promotion des comportements exemplaires en y associant la remise du drapeau national qui nous rassemble.
Par Baba Gallé DIALLO
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