Fast backlinks and Guest-post hosting
La pauvreté des ménages a des influences négatives sur les performances scolaires des élèves de l’école élémentaire Mor Talla Wade de Médina Gounass, un quartier de la banlieue dakaroise.
Plusieurs enfants arrivent à l’école sans prendre le petit-déjeuner.
Il est dix heures et quelques minutes lorsque nous apercevons des écoliers déambuler devant la porte principale de l’école Mor Talla Wade du nom du père de l’ancien chef de l’Etat du Sénégal. C’est l’heure de la récréation, et les élèves l’attendent avec impatience.
Les voilà sortir des classes à la hâte. Et presque en courant, ils rentrent, le temps de prendre un petit-déjeuner. Même s’ils ne sont pas tous logés à la même enseigne, le port vestimentaire renseigne sur leur vulnérabilité. Si certains sont bien habillés, d’autres ont enfilé des vêtements délavés. Ici, on voit des filles avec de vieilles sacoches. D’autres n’ont pas de sac. Elles ont leurs cahiers à la main. "Je suis en classe de Cm2 ; j'attends la reprise pour aller en classe", nous répond une élève trouvée à la porte de l'école.
L’abri-provisoire implanté au milieu de la cour vient renforcer l’image de vulnérabilité. A droite, après la rentrée principale, se trouve la direction générale. Il est composé de deux pièces communicantes. La première fait office de bureau des enseignants. Ici, des instituteurs, les uns assis, d’autres debout, devisent dans une bonne ambiance, comme pour masquer une triste réalité. « Comme vous l’avez sûrement remarqué, cette école est implantée dans un milieu très pauvre qui a des influences sur les résultats et sur les abandons scolaires », note la directrice de l’établissement scolaire, Boudiaré Bâ Ndoye, indiquant qu’il est passé de sept classes à la date de sa création à onze, dont deux abris-provisoires. Dans cet établissement, beaucoup d’élèves viennent à l’école sans prendre leur petit-déjeuner. « Une bonne partie des élèves vivent dans cette situation de précarité », explique Mme Ndoye sous les hochements de tête approbateurs de son adjoint, Mamadou Yaya Daffé, lui aussi maître dans cette école élémentaire.
Le petit-déjeuner, source de retard
Enveloppé dans une blouse bleue couvrant son corps frêle, Mamadou Yaya Daffé avance. « C’est pourquoi beaucoup d’élèves reviennent en classe trente minutes après la fin de la récréation ». M. Daffé révèle aussi qu’à l’heure de la récréation, certains élèves ne bougent pas de leur place, parce que tout simplement ils ne sont pas sûrs en rentrant qu’ils trouveront de quoi manger. L’implantation d’une cantine scolaire serait la meilleure réponse à ces contraintes.
« Si une cantine scolaire était implantée dans cette école, nous aurons de bons résultats et les enfants ne vont pas interrompre leurs études », estime la directrice. Selon elle, si le problème de la faim était résolu, un impact positif y serait forcément ressenti. Sous la conduite de Mme Ndoye, nous visitons un abri provisoire. Dans la classe, des fissures sont visibles sur le mur de la maison mitoyenne à partir d’où l’abri a été construit. Des tables-bancs sont rangées sur le sol sablonneux. Le maître ne dispose que d’un petit espace pour s’adresser à ses nombreux élèves. « Vous voyez les conditions dans lesquelles le corps enseignant travaille », décrit-elle.
Cette dernière dit souffrir silencieusement des réalités peu enviables de l’établissement scolaire qu’elle dirige. A l’en croire, c’est l’actuelle maire Woré Sarr qui, en 2002, avait décidé de construire une école élémentaire dans la commune d’arrondissement. Pour ce faire, elle acheta des maisons et sept classes y furent construites. L’Ong Plan a en réalisé deux de plus pour répondre aux besoins en scolarisation des enfants vivant dans ces quartiers de la banlieue.
Abdou DIOP source: http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=37409:ecole-elementaire-mor-talla-wade-de-medina-gounass-la-pauvrete-source-des-abandons-scolaires&catid=140:actualites