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La question des droits humains fait partie des sujets de débat inépuisables par nature. Par ce fait, le « secteur » d’intervention a capturé les énergies intellectuelles d’une grande partie des acteurs de la société.
Ce dynamisme remarqué semble n’être pas assorti toujours, d’interventions objectives, utiles et responsables, de la part de certains acteurs engagés sur la question.
Il en est ainsi, lorsque Mme la Présidente de Amnesty Sénégal, au cours d’un panel d’universitaires qualifie le Président de la République, son Gouvernement et notre Assemblée nationale, d’allergiques aux Droits humains. Aussi, un tel commentaire qui n’aura été soutenu par aucun élément objectif d’appréciation, juste une énumération négative.
Le défaut d’argumentation a certainement scellé le sort d’une telle intervention, qui ne présente pas à priori un intérêt élevé, pour le public. Toutefois, elle nous offre l’opportunité, sur les bords, d’informer nos concitoyens et nos partenaires sur la situation réelle des droits humains au Sénégal.
A l’inverse, de la démarche adoptée par la « protectrice » des droits humains, notre exercice va se baser uniquement sur des résultats d’enquêtes d’institutions indépendantes.
L’un des instruments internationaux les plus pertinents d’analyse et de mesure de la situation réelle des droits humains dans un pays, reste L’Examen périodique Universel (EPU), unique mécanisme du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies. L’action de cet organe a pour but, d’améliorer la situation des droits de l’homme sur le terrain dans chacun des 193 États membres des Nations Unies.
Après le passage de notre pays, le 21 octobre 2013, devant l’instance onusienne, composée d’experts émérites, le Sénégal représenté par le Garde Sceaux, Ministre de la Justice a reçu des félicitations méritées, assorties comme pour tous les pays concernés, de recommandations.
La Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, qui tient actuellement sa 55ème session à Luanda, a reconnu les bons résultats du Sénégal en matière de protection des Droits de l’Homme et ses efforts dans la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels.
L’aide américaine par le Millenium Challenge Corporation (MCC), dont le Sénégal bénéficie, est subordonnée à l’accomplissement de progrès réels et continus dans de nombreux domaines, parmi lesquels les Droits politiques et les Libertés civiles.
Lors de la dernière évaluation entreprise par l’institution américaine, notre pays s’est situé au-dessus du seuil retenu pour ces indicateurs, avec tendance à la hausse. Par conséquent, le Sénégal continue de bénéficier de ce programme d’aide au développement.
Voici quelques illustrations objectives parmi d’autres, qui établissement formellement, la situation d’Etat de droit avancé, en vigueur dans notre pays !
Mme la nouvelle Présidente de Amnesty Sénégal, nous invite également à la rétrospective, puisqu’elle a déclaré de façon péremptoire que l’ancien régime était plus réceptif concernant les Droits humains…
Pourtant son prédécesseur à la tête de Amnesty Sénégal, présent à la levée de corps d’Abdoulaye Wade Yingou, disparu dans des circonstances tragiques, dénonçait en ces termes les manquements graves de l’ancien régime : « Les autorités de ce pays doivent prendre des dispositions vigoureuses pour mettre fin à la torture. Nous sommes là pour nous indigner sur le cas d’Abdoulaye Wade Yinghou ».
Il poursuivait : « Depuis cinq ans, il y a eu au moins douze cas similaires dans ce pays, des cas que nous avons documentés, de façon précise dans le rapport qui paraîtra prochainement. La torture est devenue une réalité au Sénégal. Nous ne disons pas qu’il y a un système derrière qui la favorise (…) mais elle est là (…) Au mois de mars 2008, le Gouvernement devait se rendre à Genève. Avant de partir, ils se sont précipités pour adopter une loi créant un mécanisme national de prévention de la torture et il a été félicité pour cela. Evidemment, depuis qu’il est revenu de Genève, le gouvernement a mis les lois dans les tiroirs ». Il concluait à l’endroit de l’ancien Chef de l’Etat : « il n’écoute personne, se montre allergique aux critiques des défenseurs des Droits de l’homme, la mort de ce garçon est le résultat de cet entêtement ».
Le jeudi 10 août 2010, Me Demba Ciré Bathily, également ancien Président de Amnesty Sénégal, déclarait : « le Gouvernement ne fait rien pour dissuader les forces de l’ordre qui pratiquent la torture dans les commissariats de police ou dans les brigades de gendarmerie. Le constat est aujourd’hui atterrant. Les organisations de défense des droits de l’Homme montent au créneau pour dénoncer la récurrence des décès dans des locaux de la police ou des brigades de Gendarmerie. C’est la caution de l’impunité. Aujourd’hui, les commissariats de Police du Sénégal sont en train de devenir des mouroirs pour les détenus. La police sénégalaise serait-elle alors tortionnaire ? Au moins, douze personnes sont mortes depuis 2000 dans les commissariats et les brigades, suite à des tortures, dont trois en cette année 2010. Pour la première fois depuis longtemps nous avons reçu la visite du Comité des Nations unies contre la torture. Ce qui signifie que la communauté internationale est inquiétée par la récurrence de la torture au Sénégal »
Les conclusions de l’analyse des données objectives et l’étude comparative des déclarations émanant de la même organisation nous amènent à cette interrogation : Madame la Présidente de Amnesty Sénégal, avec le respect dû à votre personne : soit vos informations sont erronées, soit une certaine mauvaise foi a traversé vos lignes d’analyse. Dans l’un comme dans l’autre cas, il s’agirait de manquements graves à l’exercice normal de votre rôle de défenseur des Droits humains, qui implique une connaissance documentée du terrain.
La comparaison que vous établissez entre l’actuel et l’ancien Président du Sénégal, sur la situation des Droits humains, telle que vous la présentez, est dépourvue d’objectivité et de rigueur scientifique, elle ne saurait donc, ni accrocher ni convaincre le public averti. Nous pensons, comme John Locke, que le respect des Droits de l’homme est essentiel dans toute démocratie, le Président Macky SALL s’est inscrit dans ce cadre. Lors du dernier Conseil des Ministres, tenu le 7 mai 2014, il a réitéré « sa ligne de conduite qui s’inscrira toujours à veiller scrupuleusement à la consolidation de la renommée de notre démocratie et au respect des libertés publiques, conformément aux lois et règlements en vigueur… ». Il avait aussi émis le souhait de voir : « les préoccupations essentielles du Peuple sénégalais se retrouver au centre de l’action des pouvoirs publics, des partis politiques et des organisations de la société civile.. »
Les termes d’un débat aussi important que celui des Droits humains, ne sauraient être réduits à des jugements de valeur ou à une avalanche de catégorisations simplistes.
Dakar, le 9 mai 2014
Abdou Latif COULIBALY, Ministre, Porte-parole du Gouvernement