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L’Assemblée nationale a-t-elle prévu quelque chose pour mettre fin au phénomène des mendiantes étrangères qui envahissent Dakar avec leurs enfants ?
D’abord, il faut souligner que c’est une catastrophe de voir ces femmes en compagnie de leurs enfants dans les rues de Dakar en train de mendier. Dans un cadre plus général, la loi sur la maltraitance des enfants a été votée. Mais, sur ce point spécifique, il faut signaler que les pays de l’UEMOA ont la liberté d’aller et de venir. Mais je pense que cette question doit être prise au sérieux par nos gouvernants. Le principe de la libre circulation des personnes et des biens ne doit pas être un prétexte pour envahir notre territoire. Je considère la formule employée par les mendiantes étrangères comme un infanticide. Nous ne devons pas accepter que Dakar soit le cimetière d’accueil de cette pratique.
Quelles sont aujourd’hui les mesures à prendre, selon vous ?
Il faut que les gouvernants prennent leur courage en main, en faisant appliquer strictement les lois pour faire régner l’ordre. L’Etat avait pris la décision d’arrêter les marabouts qui faisaient mendier les enfants talibés dans les rues, mais cela n’a pas duré. Il y a des lobbies maraboutiques qui empêchent à l’Etat de faire normalement son travail. Cela est déplorable. Cette mendicité doit être réglée de façon définitive, que se soit pour les mendiants étrangers que pour ceux du Sénégal. Pour mettre fin à la mendicité, il faut que l’Etat soit au-dessus des lobbies maraboutiques. Sinon ce phénomène restera toujours un problème dans la société sénégalaise. Je pense que dans cet espace UEOMA, le ministre de l’Intérieur devrait discuter avec ses voisins pour trouver une solution, parce que, comme vous le dites, le constat est général. Toutes les rues de Dakar sont aujourd’hui occupées par ces dernières avec leurs enfants de tout âge. En Europe, vous ne verrez pas des gens dans les rues en train de mendier. Pourquoi ne pas en faire autant dans notre pays ? Ce sont des exemples pareils qu’il faut prendre. Notre rôle de député, c’est de voter des lois et non de les appliquer. Donc, à nos gouvernants de prendre les mesures idoines pour que les lois soient respectées et qu’il y ait des sanctions en cas de violations. Je reviens sur le cas des marabouts. Ce sont eux les responsables de toutes ces formes de mendicité. Si on avait réglé le problème des talibés qui mendient dans les rues, cela allait prendre en compte toutes les autres formes de mendicité. A partir de là, il y aurait la disparition totale de la mendicité.
En tant que député, élu du peuple, que comptez-vous faire à votre niveau ?
Il faut savoir d’abord qu’il y a des députés qui ne s’intéressent pas à ces phénomènes sociétaux. Il n’y a que la politique qui les intéresse. A mon niveau, j’interpelle l’Etat pour qu’il agisse. Cette situation est une catastrophe qui peut entrainer dans le futur des conséquences négatives pour le peuple sénégalais. Le problème au Sénégal, c’est que les gens ne s’intéressent pas trop à ces phénomènes. En plus, il est aussi du ressort des journalistes d’informer, d’orienter parfois leurs écrits sur les maux qui touchent la société. Qu’ils arrêtent de mettre toujours le zoom sur l’information uniquement politique. Le plus important dans un pays, c’est d’abord le peuple et ses problèmes quotidiens.
source : EnQuête
source :http://www.enqueteplus.com/content/moustapha-diakhate-president-groupe-parlementaire-bby-%C2%ABl%E2%80%99etat-soit-au-dessus-des-lobbys