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Deux cents millions étaient fournis mensuellement au Général et à ses neveux gendarmes qu'il employaient comme agents de liaison avec la Casamance et distributeurs de liasses, pour corrompre des groupes de notables et de prétendus rebelles. Ces personnes recevaient des miettes et chantaient au Président de la République les louanges du Général qui faisait un excellent travail contre le MFDC, alors qu'il était le principal complice de la rébellion. Une bonne partie de cet argent était détournée pour construire des villas et investir dans le verger de Niague.
La confiance absolue du Président WADE envers le Général FALL le gendarme donna des ailes et des moyens illimités pour conduire la gestion du dossier, en écartant des compétences et des bonnes volontés. La gestion de ce dossier était incompatible avec le commandement de la Gendarmerie.
Je fis pression sur le Général pour qu'il abandonne le dossier en montrant au Président les difficultés de maintenir le cap avec les charges de la Gendarmerie. Les promesses faites à moi et à l'Etat-major Gendarmerie restaient des mensonges et il se trouvait de plus en plus mêlé au dossier de la Casamance.
Il fut plusieurs fois, contre toute logique, refusé une escorte au Président Mbaye Jacques DIOP du CRAES, par rivalité sur la gestion du dossier. Je dus prendre sur moi la responsabilité de répondre favorablement aux demandes d'escorte de cette autorité. Sa fille, chef de son protocole, encore un népotisme de l'alternance, en était un témoin vivant.
Avec Farba SENGHOR, le combat fut plus rude du fait des appuis de Farba dans la famille présidentielle. Farba fera tout son possible pour démontrer l'absence de résultat dans la gestion du dossier Casamance. Il conduira des délégations et des délégations de responsables et de rebelles en audience, chez le Président de la République.
De bonne foi, sans pourtant avoir le discernement requis, il apporta son soutien à des pans du MFDC pour trouver la paix. Il voulait servir son Président en bon partisan. Le Général tenta de mettre le renseignement et la Section de Recherches contre lui pour le mettre hors circuit, Farba répondit en s'impliquant dans tous les dossiers contre la Gendarmerie, comme après l'intervention musclée de Ouakam.
C'est dans ce cadre qu'intervint l'assassinat du Président du Conseil Régional de Ziguinchor, Omar lamine BADJI. Omar Lamine BADJI a été assassiné la veille de la tabaski chez lui, devant sa famille. Le meurtre avait tout l'air d'un assassinat programmé et exécuté sans faille par une bande armée. Tout laissait croire que cet assassinat était l'œuvre du MFDC qui entendait exécuter un des plus hauts responsables de la République en Casamance. Le procédé n'était pas nouveau, un sous-préfet avait été exécuté et bien avant, un député aussi avait été exécuté.
La surprise provenait cependant du fait que la victime était un diola et il était rare et exceptionnel que le MFDC exécute de sang-froid un ressortissant de la Casamance. Cet assassinat jeta l'émoi sur la République et nécessita une réponse appropriée de l'état. La Gendarmerie prit l'enquête sous la direction du Colonel Meissa NIANG, qui très vite et avec l'appui des ressortissants du village de la victime, fit des avancées extraordinaires. La piste politique qui voudr ait une rivalité entre responsables PDS du département de Bignona était vite exclue. Des personnes nommées ont été citées comme auteurs et complices du meurtre.
Le Colonel et ses enquêteurs arrivèrent, dans des délais plus que raisonnables, à arrêter des personnes impliquées et à lancer des avis de recherche contre d'autres, qui s’étaient réfugiées dans le maquis en rejoignant le MFDC. Un personnage important, probable organisateur du meurtre, était arrêté une semaine après le déclenchement de l'enquête.
Le point de situation, que me fit le Commandant de légion, était éloquent sur les responsabilités de la personne arrêtée. Tout laissait croire que la bande de meurtriers s'était préparée chez elle, en y séjournant et en y prenant des repas en attendant l'arrivée de la victime, qui venait de Dakar. Les tueurs étaient effectivement des membres armés du MFDC qui avaient pu s'échapper et rejoindre les rangs après leur forfait. Le complice ou commanditaire, par contre et selon ce que dit l'enquête, était bel et bien arrêté et à la disposition de la Gendarmerie. Tout content du compte rendu et du résultat que les éléments du Colonel NIANG avaient mis entre mes mains, je fonçais dans le bureau du Général, pour lui rendre compte moi-même de l'avancée du dossier. Il ne fut pas très surpris, malgré mon enthousiasme. Je crus qu'il avait aussi reçu le compte rendu de Meissa NIANG.
C'était une habitude de la maison. Les Commandants de légion me rendaient compte mais ils rendaient compte aussi au Général des mêmes faits. Je ne m'en offusquais pas, connaissant parfaitement les procédures traditionnelles, malgré toute la réforme. Je rendais quand même compte de ce dont venait de me rendre compte le Commandant de légion. Le Général m'ordonna de stopper tout et de dire au Commandant de légion de s'arrêter là. Selon le Général, le Commandant de légion avait bien travaillé mais il était impératif d'envoyer la Section de Recherche continuer l'enquête avec des moyens plus conséquents. Il m'était ordonné de demander le soutien de l'Armée de l'Air au SOUSCEMGA, pour acheminer dans les meilleurs délais des hommes de la Section de Recherche. Je voulus parlementer pour laisser la Légion continuer au vu des résultats obtenus. Le Général me fit comprendre la nécessité de prendre en compte les capacités de la SR, plus outillée pour conclure l'enquête.
Je dus une fois de plus, en subordonné discipliné, me soumettre à cet ordre, qui quoi qu’il en soit était légal et légitime. La SR avait effectivement plus de moyens et plus de techniques. Je répercutais au Colonel NIANG et demandais l'appui de l'Armée de l'Air, pour déposer la SR par avion à Ziguinchor. Le lendemain, je reçus un coup de fil très matinal du Commandant de légion, Meissa NIANG. Il me rendait compte que le nommé Abba DIEDHIOU, principal suspect dans l'assassinat du Président du Conseil Régional de Ziguinchor, contre qui la veille, ses éléments avaient réuni des indices graves et concor- dants de complicité de meurtre, était décédé dans les locaux de la Brigade. Il avait mis le Gardé à vue à la disposition de la Section de Recherche la veille dès leur arrivée à Ziguinchor. Je lui ordonnais d'ouvrir de suite une enquête et de tenir informées les autorités judiciaires.
Je descendis une fois de plus chez le Général pour lui rendre compte de la situation et l'informer des ordres que je venais de donner à la Légion, tenant compte de la gravité des faits. Il me demanda de le laisser faire et que lui-même conduirait cette affaire très sensible. Vers midi, je reçus un compte rendu faisant état d'un accident survenu lors du transport d'Abba DIEDHIOU. Il avait sauté du véhicule et s’était heurté la tête sur la chaussée, et que sa mort s'en était suivie. Cette version était servie aux autorités judiciaires et aux autorités administratives. Aucune enquête, aucune autopsie n'était entreprise, le Général mit tout son poids dans la balance et cette affaire était classée sans suite, et avec la thèse de l'accident.
La mort d'Abba DIEDHIOU qui selon toute hypothèse, était mort soit suite à des actes de torture, soit assassiné pour lui clouer à jamais le bec, entraînait de facto la perte de toutes les pistes qui concernent la mort d’Omar Lamine BADJI. Il était grave que l'Etat ait pris, avec une si grande légèreté, la version de l'accident fournie par les gendarmes, sans que le Procureur ou un Juge d'instruction daigne y mettre le nez.
Le Colonel Meissa NIANG fut très déçu de cet épisode de sa vie. Il était rapidement réaffecté à Dakar pour prendre un Commandement important, notamment le Commandement de la Gendarmerie Territoriale. Abba DIEDHIOU était bel et bien mort et, avec lui, toute possibilité de résoudre un des crimes les plus importants liés au MFDC. Le même sort se fera à l'assassinat du Chérif Samsdine AIDARA, un des sages de la paix en Casamance, qui lui aussi, était assassiné comme Omar Lamine BADJI. L'enquête confiée à la gendarmerie n'aboutira à rien, et toutes les pistes étaient brouillées en arrêtant, sans discernement ni preuve, des parents et cousins accusés d'y avoir participé.
Des mandats de dépôt ont été délivrés contre ces personnes malgré leurs dénégations et alibis. Une enquête très orientée, selon certaines sources, enleva tout crédit aux procès-verbaux de la Gendarmerie. Farba, le fou du village, n'hésita pas à accuser le Général de parti pris et de brouillage des pistes. Il avait demandé plusieurs fois le dessaisissement de la Gendarmerie.
source :http://www.dakaractu.com/Aziz-N-daw-le-General-recevait-200-millions-par-mois-des-mains-des-rebelles_a71397.html