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S’il y a une caractéristique notable de la deuxième alternance, c’est la liberté d’expression publique hardie dont font montre des agents de l’administration publique. Après les révélations médiatiques du colonel de gendarmerie, Abdoulaye Aziz Ndaw, sur une « gangrène » chez les Pandores, précédant ainsi le fracas des accusations de trafic de drogue dans la police, par le commissaire, Cheikhna Kéïta, voilà qu’un conseiller du président Macky Sall pond un livre critique sur la gestion du régime.
Mais alors que les collaborateurs du président Abdoulaye Wade avaient habitué les Sénégalais à écrire, tout au long de ses douze ans de règne, des livres plutôt flatteurs sur le « pape du Sopi », le ministre conseiller de Macky Sall vient de publier un ouvrage intitulé « Sénégal : Où va la République ? »
Sous titré « Approche critique, autocritique et prospective de la Seconde Alternance », compare celle-ci avec celle sous Wade. Et le professeur de sociologie Malick Ndiaye tire cette sonnette d’alarme, en écho à ce que dit la vox populi : « Mais, si nonobstant les rappels à l’ordre du peuple et les avertissements des électeurs, le Groupe Macky Sall devait poursuivre cette option que la Morale et l’Éthique réprouvent autant que le Sentiment des Citoyens, en particulier cette dérivation dynastique en cours, avec ses accents ethniques et de caste, de régionalisme et/ou de neddobandumisme, alors la Citoyenneté nouvelle sera à nouveau placée devant l’alternative que l’on croyait avoir résolue en tournant la page Wade. »
Dans la note de présentation du livre édité chez L’Harmattan, M. Ndiaye parle de « vérités » sur la seconde alternance qu’il attend de « la propre capacité critique et autocritique des acteurs et protagonistes qui, entre le 23 juin 2011 et le 25 mars 2012, avaient modifié le cours de l’histoire sénégalaise contemporaine, en élisant le Président de la Coalition Macky 2012 à plus de 65% des suffrages exprimés, contre son ex-mentor, Me Abdoulaye Wade ».
Pour le non moins homme politique, coordonnateur de l’Alliance des citoyens pour la République (ACR) et responsable de la Commission orientation et stratégies de la Coalition Macky 2012, « deux ans après, cette véritable Révolution Citoyenne tangue outrageusement, et comme les yeux bandés, va droit dans le mur. Si elle n’est pas encore « trahie », selon le mot de feu le professeur Sémou Pathé Guèye à l’égard de la Première Alternance, lorsque Wade se mit à limoger systématiquement tous ceux qui l’avaient fait roi, le nouveau régime multiplie les dérives républicaines à un point sans précédent, et selon des logiques aussi inédites que déroutantes ».
Le collaborateur du chef de l’Etat appelle ainsi à y remédier « le plus tôt » et « non en parole ». Et avise : « Si nonobstant les rappels à l’ordre du peuple et les avertissements des électeurs, le Groupe Macky Sall devait poursuivre cette option que la Morale et l’Éthique réprouvent autant que le Sentiment des Citoyens, en particulier cette dérivation dynastique en cours, avec ses accents ethniques et de caste, de régionalisme et/ou de neddobandumisme [clanisme], alors la Citoyenneté nouvelle sera à nouveau placée devant l’alternative que l’on croyait avoir résolue en tournant la page Wade. »