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«Si on avait 600 ou 800 mille FCfa pour acheter un diplôme, on ne serait pas endettés jusqu’au cou»

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L’OBS – Depuis l’annonce, par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, de l’exclusion des 690 élèves-maîtres qui seraient admis frauduleusement, les mis en cause ne se sont pas prononcés. Avant-hier, samedi, ils sont sortis de leur réserve pour déverser leur bile sur leur ministre de tutelle. Ulcérés par la sortie «fracassante» de Serigne Mbaye Thiam, les 690 élèves-maîtres, regroupés dans le Collectif des 690 élèves-maîtres radiés de la deuxième promotion, ont décrié la manière «cavalière»  selon laquelle le ministre de l’Education nationale gère ce dossier. «Le ministre nous accuse d’avoir acheté notre admission au concours des élèves-maîtres. 

 

Mais, si on avait 600 ou 800 mille FCfa pour acheter un diplôme, on allait ouvrir une boutique ou autre. En plus, si on avait de quoi acheter un diplôme, on ne serait pas endettés jusqu’au cou», lancent-ils. Meurtris par la déclaration du ministre, ces élèves-maîtres soutiennent n’avoir jamais demandé une quelconque augmentation de notes. Donc, «s’il y a des incohérences sur nos notes, ce n’est pas de notre faute», indique Mamadou Dia, président de la communication et des relations extérieures du Centre régional de formation des personnels de l’éducation de Kolda. Face à la presse samedi dernier, les camarades de Mamadou Dia ont tiré à boulets rouges sur Serigne Mbaye Thiam. D’après Mamadou Dia et ses collègues, le ministre Serigne Mbaye Thiam a commis deux erreurs graves. «D’abord, le ministre a sorti une première liste de 690 élèves-maîtres, avant de la modifier profondément cinq jours après, tout en maintenant le même effectif. Ensuite, il (le ministre) soutient que l’année prochaine, le concours va se faire avec le niveau du Bac. Ce qui montre qu’il ne maîtrise pas ce qu’il dit, car c’est avec le Bac qu’on s’est présentés au concours», explique Mamadou Dia. Selon ce dernier, le ministre tergiverse dans ses déclarations. «Le ministre tâtonne et il ne maîtrise pas son système. Nous demandons sa démission, mais auparavant qu’il clarifie la situation, car nous n’accepterons pas d’être sacrifiés, puisque nous avons réussi dignement ce concours», fait-il savoir. «Nous avons déjà saisi les chefs religieux et coutumiers pour les mettre au courant de notre situation et, dès lundi (aujourd’hui), nous allons déposer un recours en annulation. Ainsi, nous avons suspendu tous les cours au niveau national jusqu’à nouvelle ordre et nous nous battrons jusqu’au bout en toute civilité», rassurent-ils. «Dans deux mois, on devait recevoir nos diplômes, mais si le ministre ne revient pas sur sa décision, il n’y aura même pas d’examen de sortie», menacent-ils.

 

 

EL HADJI FALLOU FAYE      

source :http://www.gfm.sn/si-on-avait-600-ou-800-mille-fcfa-pour-acheter-un-diplome-on-ne-serait-pas-endettes-jusquau-cou/